Centurion | |
Le Centurion capturant le Covadonga | |
Type | Vaisseau de ligne, 4e rang, 60 canons |
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Histoire | |
A servi dans | Royal Navy |
Chantier naval | Portsmouth Dockyard |
Commandé | |
Quille posée | |
Lancement | |
Statut | Désarmé de septembre 1766 au 18 décembre 1769 |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 57,6 m |
Maître-bau | 16 m |
Tirant d'eau | 6,6 m |
Tonnage | 1 005 long tons (1 021 t) |
Caractéristiques militaires | |
Armement | 60 canons
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Le HMS Centurion, 3e du nom (voir HMS Centurion), était un vaisseau de ligne britannique de quatrième rang, armé de 60 canons, appartenant à la Royal Navy. Il fut construit aux chantiers de Portsmouth, lancé le [1], et démantelé 37 ans plus tard, en 1769.
En 1732, les préconisations de l'Ordonnance de 1719 sur les dimensions des vaisseaux étaient en vigueur, mais on craignit à Londres que leur respect n'aboutisse à la construction de vaisseaux plus petits que ceux des puissances rivales, la France en particulier. Aussi fut-il décidé que le franc-bord du Centurion serait augmenté d'un pied (0,33 m), et que le HMS Rippon, mis en construction en même temps que le Centurion, bénéficierait lui aussi de cette augmentation de gabarit.
Il fit sa première sortie en 1734 sous le commandement du capitaine Francis Dansays[2], et fut affecté à la flotte de la Manche. Puis, sous le capitaine John Proctor, il prit part à l'expédition de John Norris contre Lisbonne. À son bord se trouvait John Harrison, un horloger autodidacte, génial et obstiné, qui expérimentait là sa première « montre garde-temps » appelée H1[3], un progrès décisif pour le calcul de la position d'un navire en longitude. Le capitaine Proctor étant mort à Lisbonne le , le capitaine John Durell lui succéda sur la passerelle du Centurion[2].
Ce fut ensuite le capitaine George Anson qui prit en le commandement du Centurion. À la tête d'une petite escadre, ils allèrent croiser le long des côtes de l'Afrique de l'Ouest. Ils traversèrent ensuite l'océan Atlantique, firent escale en Jamaïque, puis revinrent en Angleterre en 1739[2].
Le Centurion entra alors aux chantiers de Portsmouth, et y subit d' à des réparations pour un montant de près de 5 000 livres. Anson et le Centurion avaient été choisis par l'Amirauté pour accomplir une mission spéciale (voir l'article détaillé sur la guerre de l'oreille de Jenkins) : harceler les navires espagnols sur la côte Ouest de l'Amérique du Sud, et intercepter le fameux Galion de Manille[2].
Pendant cette circumnavigation extrêmement éprouvante tant pour les navires que pour leurs équipages, le Centurion connut les vicissitudes suivantes :
Le Centurion revint ensuite en Angleterre par le cap de Bonne-Espérance. Seul navire survivant de l'escadre partie quatre ans plus tôt, il arriva en rade de Spithead le [2] et les hommes d'équipage survivants, avec les charrettes chargées de butin, défilèrent triomphalement dans les rues de Londres. Le retentissement de cette circumnavigation fut énorme (voir les chapitres Arrivée en Angleterre, et Conclusions du Voyage du Commodore Anson).
On le pensait alors complètement hors d'usage. Le , deux mois avant que le Centurion n'entre en rade de Spithead, l'Amirauté ordonna même de mettre son successeur en chantier[2]. En effet les membres de l'équipage qui avaient quitté le Centurion à Canton, avant que les charpentiers chinois ne s'attaquent à son carénage, avait rapporté à Londres que le navire était alors près de couler.
Cependant, le , six mois après l'arrivée triomphale du Centurion, un nouvel ordre vint de l'Amirauté : on ne lui ferait subir qu'un processus de « réparations de moyenne importance », aux chantiers de Portsmouth. Le Centurion fut donc réparé selon les ordres, de à . Son armement fut diminué, et passa de 60 canons à 50[2],[1]. Il changea même de nom, fut rebaptisé Aigle le ... mais reprit son nom, Centurion, le [2].
Le Centurion reprit du service actif en , et, sous le commandement du capitaine Peter Denis[2] fit très bonne figure lors de la première bataille du cap Finisterre, le , dans l'escadre commandée par son ancien capitaine, George Anson, maintenant vice-amiral[2].
Comme le décrit la chanson de circonstance qui fut alors écrite :
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En , le Centurion fut placé sous le commandement du capitaine Augustus Keppel et affecté à la flotte de Sir Peter Warren[2]. En , il fut réaménagé : son quarterdeck (gaillard arrière) fut allongé, après quoi il fit voile pour la mer Méditerranée[2].
D' à , le Centurion subit encore une « réparation de moyenne importance », cette fois aux chantiers de Chatham, dans le Kent. Et en , sous le capitaine William Mantell, le Centurion devint le navire amiral de son ancien capitaine, le commodore Augustus Keppel[2]. Il fit voile pour la Virginie en 1754, et ensuite pour la Nouvelle-Écosse en 1756, puis il revint en Angleterre.
Le Centurion repartit pour l'Amérique du Nord en , et fut présent au siège de Louisbourg en 1758, qui précéda la bataille des plaines d'Abraham en 1759[2].
Le Centurion fut encore réparé en 1760, avant de passer sous le commandement du dapitaine James Galbraith. Il fit voile en 1760 pour la Jamaïque, où il devint le navire amiral de sir James Douglas[2]. Pendant l'été 1762, le Centurion participa au siège de La Havane, puis il fut désarmé[2].
Le Centurion subit une réparation de plus, à Woolwich, puis il reprit du service en mai 1763 sous le commandement du capitaine Augustus Hervey, 3e comte de Bristol[2]. Il croisa ensuite en Méditerranée, et fut de 1764 à 1766 le navire amiral du captain Thomas Harrison[2].
Le Centurion fut définitivement réformé en , expertisé en , et démantelé par ordre de l'Amirauté aux chantiers de Chatham. Les travaux de destruction du Centurion prirent fin le [2].
Après le démantèlement du Centurion, sa figure de proue, un lion de 16 pieds (4,8 m) de haut, fut offerte par le roi Georges III au duc de Richmond, puis devint l'enseigne d'une auberge sise à Goodwood. Le roi Guillaume IV (1830-1837), successeur de Georges IV (1820-1830), l'obtint ensuite, et l'utilisa pour décorer un escalier du château de Windsor. Guillaume IV l'offrit ensuite à l’hôpital de Greenwich, afin qu'elle serve de décoration à une des salles communes, qu'il voulait faire baptiser « Salle Anson ».
La figure de proue du Centurion resta à l’hôpital de Greenwich jusqu'en 1871. Elle fut ensuite transférée sur le terrain de jeux de l'École navale, où elle tomba en pièces sous l'action des éléments[4].
En contraste avec cette surprenante indifférence des puissants pour les reliques du glorieux Man'o'war, un simple charpentier de marine, Benjamin Slade, qui travaillait aux chantiers de Plymouth a fabriqué en 1747 une maquette du Centurion. Elle mesure 1,3 m de long (reproduction au 1/48e), et est minutieusement élaborée : même les treenails (les chevilles d'assemblage) sont en bois. C'est le National Maritime Museum de Greenwich qui l'a en garde[5].
On pouvait lire aux pieds de la figure de proue du Centurion les vers suivants:
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