Haguro | |
![]() Croiseur lourd Haguro. | |
Type | Croiseur lourd |
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Classe | Myōkō |
Histoire | |
A servi dans | ![]() |
Chantier naval | Chantiers Mitsubishi, Nagasaki ![]() |
Commandé | en 1924 |
Quille posée | |
Lancement | |
Armé | |
Statut | coulé dans le détroit de Malacca, près de Penang, le |
Équipage | |
Équipage | 773 hommes |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 201,7 m |
Maître-bau | 20,73 m |
Tirant d'eau | 6,32 m |
Déplacement | 13 300 tonnes |
Propulsion | 4 turbines (12 chaudières) |
Puissance | 130 000 ch |
Vitesse | 33,75 nœuds |
Caractéristiques militaires | |
Blindage | ceinture = 100 mm pont = 37 mm |
Armement | À l'origine : (5×2) canons de 200 mm 6 pièces simples de 120 mm 4 mitrailleuses Vickers x 13,2 mm (DCA) (4×3) tubes lance-torpilles de 610 mm Après refonte : (5×2) canons de 203 mm (4×2) canons de 127 mm Type89 jusqu'à 52 x 25 mm AA type 96 (2×4) tubes lance-torpilles de 610 mm |
Rayon d'action | 8 000 milles nautiques à 14 nœuds |
Aéronefs | 2 puis 3 avions |
Pavillon | Empire du Japon |
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Le Haguro (羽黒 ) fut le troisième des quatre croiseurs lourds de 10 000 tonnes de la classe Myōkō - construits au titre du Nouveau Programme de Renforcement de 1923 - à avoir été mis en service par la Marine impériale japonaise. Il a été commandé aux chantiers Mitsubishi de Nagasaki et construit de 1925 à 1929. Modernisé en 1936 et en 1940, il a pris une part active, de 1937 à 1945, aux opérations navales de la Marine impériale japonaise pendant la seconde guerre sino-japonaise, puis pendant la guerre du Pacifique. Il a fini coulé à la bataille du détroit de Malacca le .
Le Haguro a été commandé aux Chantiers Mitsubishi de Nagasaki. Il a été mis sur cale le , lancé le , et admis en armement définitif le , jour où il a été incorporé dans la flotte japonaise.
Il avait à sa mise en service un déplacement déclaré de 10 000 tonnes selon les stipulations du traité naval de Washington de 1922 (en réalité 10 940 tonnes), mesurait 201 m de long, avait un blindage de coque atteignant 100 mm d'épaisseur et était capable d'une vitesse de 35,5 nœuds, grâce à un appareil propulsif développant 130 000 ch. Son armement principal comptait dix canons de 200 mm[1] en cinq tourelles doubles axiales : trois à l'avant, dont deux superposées, et deux superposées à l'arrière, ainsi que douze tubes lance-torpilles “Longue Lance” de 610 mm intégrés dans la coque. Il avait une catapulte pouvant mettre en œuvre deux hydravions.
Au cours d'une première grande refonte en 1936, son artillerie principale a été équipée de canons plus puissants de 203 mm 2 GÔ (Mark II)[2]. Son artillerie secondaire de six pièces simples de 120 mm a été remplacée par quatre tourelles doubles de 127 mm Type 89[3]. La Défense Contre Avions a été renforcée par quatre affûts doubles de 25 mm Type 96 sous licence Hotchkiss. Les douze tubes lance-torpilles fixes de 610 mm, en deux groupes de trois de chaque bord, dans la coque à hauteur du pont principal, ont été remplacés par deux plates-formes quadruples orientables installées sur le pont supérieur. Une seconde catapulte a été installée, permettant la mise en œuvre de trois appareils. Ces modifications ont conduit à un accroissement du déplacement qui a atteint 13 380 tonnes mais à une période où l'empire du Japon n'était plus lié par les limites maximales de déplacement stipulées par le traité de Washington. Le maitre-bau et le tirant d'eau ayant été accrus (portés respectivement à 20,73 m et 6,32 m), la vitesse maximale s'en est trouvée réduite à 33,25 nœuds[4]. ,
Les quatre croiseurs de la classe Myōkō constituent à l'origine la 4e Division de Croiseurs. À l'entrée en service des croiseurs de la classe Takao, la 4e Division est reclassée 5e Division.
En 1932, la 4e Division de Croiseurs contribue au transport de troupes japonaises, à la suite de l'incident du 28 janvier 1932, à Shangaï. En , pendant la seconde guerre sino-japonaise, les quatre croiseurs de la classe Myōkō et le Maya ont pris part à un débarquement dans l'archipel de Zhoushan, à proximité de Shanghai[5].
Après avoir participé à la couverture des débarquements au sud des Philippines (Legaspi, Davao et Jolo) en , il participe en janvier et aux débarquement dans les Célèbes, à Ambon et à Timor. Ses actions se poursuivent contre les Indes orientales néerlandaises (aujourd'hui l'Indonésie), lorsqu'il a engagé des navires néerlandais à la bataille du détroit de Makassar le .
Le Haguro a joué un rôle clé dans la bataille de la mer de Java le , en participant à la destruction du navire amiral néerlandais HNLMS De Ruyter et aux dommages causés à l'HMS Exeter, puis à la destruction de celui-ci et d'un de ses destroyers d'escorte, le HMS Encounter dans la seconde bataille de la mer de Java au sud de Bornéo le [6],[7].
Le , il participe à la bataille de la mer de Corail, puis se déplace aux iles Salomon où il prend part à la bataille des Salomon orientales le , à l'évacuation de Guadalcanal à la fin de , et est légèrement endommagé dans la bataille de la baie de l'Impératrice Augusta le [8],[9].
Basé ensuite, avec le Myōkō, au mouillage des îles Lingga, au sud de Singapour, puis à celui de Tawi-Tawi, il prend part, Le , à la bataille de la mer des Philippines, et le vice-amiral Ozawa, Commandant-en-Chef de la 1re Flotte Mobile y transfère momentanément sa marque, quand il doit abandonner le grand porte-avions Taihō. Dans la bataille du golfe de Leyte, du 23 au , il échappe aux attaques de la IIIe puis de la VIIe Flotte américaine, et se retrouve un des deux seuls croiseurs lourds japonais à rester opérationnels, sur les dix que comptait la Force commandée par le vice-amiral Kurita[10].
Navire amiral de la 5e division de croiseurs, dernière formation de croiseurs lourds japonais, qui ne compte plus qu'un autre bâtiment , l'Ashigara, le Haguro, basé à Singapour avait pour mission, à partir de , de soutenir les garnisons japonaises du golfe du Bengale à Java. Il a combattu pour la dernière fois lors de la bataille du détroit de Malacca.
En , alors que les Britanniques attaquent en Birmanie, le Haguro est la cible de l'opération Dukedom et fait l'objet d'une véritable embuscade montée par l'Eastern Indies Fleet britannique. La 26e flottille de destroyers (HMS Saumarez, Verulam, Venus, Vigilant, Virago)[Note 1] le trouve, accompagné par le destroyer Kamikaze, juste après minuit le , dans le détroit de Malacca, à 55 milles marins de Penang et reussit à l'encercler. Durant cette bataille, le Kamikaze a été légèrement endommagé, mais le Haguro fut lui touché par les tirs de l'artillerie britannique et surtout par trois torpilles type Mark IX. Ralenti, il a pris une gîte de 30 degrés par bâbord. À 02:32, le Haguro a commencé à couler par l'arrière. Le Kamikaze sauva 320 marins, mais 900 hommes, incluant le vice-amiral Hashimoto et le contre-amiral Sugiura [Note 2] périrent avec lui[11].
Le Haguro fut l'avant-dernier croiseur lourd de la Marine impériale japonaise à couler en haute mer, sous pavillon japonais, lors du conflit[12],[Note 3] Son épave a été découverte en 2003, montrant un dommage significatif des superstructures à la suite de son dernier combat.