Hasarius adansoni a été introduite[1] en Australie[5], dans des îles du Pacifique, au Japon, à Taïwan[6], en Chine, on le trouve dans les provinces du Gansu, du Guangxi, du Guangdong et du Yunnan[7], au Laos, au Viêt Nam et en Inde. Elle a aussi été introduite dans les serres et lieux semblables du monde entier, par exemple dans plusieurs zoos allemands.
Les mâles mesurent de 4,0 à 7,6 mm et les femelles de 7 à 9,5 mm[4].
Le mâle, surtout noir, présente un « masque » rouge et des pédipalpes qui sont en partie blancs et lui font ainsi une longue « moustache » blanche caractéristique. Il affiche deux croissants blancs opposés, l'un à l'arrière du céphalothorax et l'autre à l'avant de l'opisthosome[8]. Il y a deux petits points blancs sur la partie arrière du dos et il y en deux autres plus petits vers l'extrémité. Ces zones blanches, et notamment celles des pédipalpes, sont iridescentes comme la nacre.
La femelle est brun foncé, mais son opisthosome est plus clair et quelque peu roux. Elle présente, dans l'axe de l'opisthosome, une bande plus claire qui s'élargit dans la partie postérieure avant de revenir à sa largeur initiale[8].
Comme toutes les araignées sauteuses, H. adansoni possède huit yeux, dont deux gros, qui lui assurent la meilleure vision. La rétine des deux gros yeux de l'araignée, qui est daltonienne, comprend quatre couches distinctes de cellules photosensibles. Les deux couches inférieures sont plus sensibles à la lumière verte que les deux autres et réagissent faiblement à la lumière rouge, mais l'image perçue, nette sur la première couche, est floue sur la seconde et y est plus floue sous une lumière verte que sous une lumière rouge. Les travaux d'une équipe de chercheurs nippons ont abouti à la conclusion que l'araignée se fondait sur la différence de netteté de l'image sur ces couches pour déterminer la distance d'une proie (la lumière rouge, assurant une image plus nette, ferait paraître la proie plus près qu'elle ne l'est en réalité)[9].
Ces araignées bâtissent la nuit une retraite soyeuse qui mesure environ le double de leur longueur. Bien qu'elles réutilisent parfois la même retraite, elles en construisent d'autres dans les environs.
Une équipe de chercheurs chinois a découvert que le fil de soie fixé au point de départ d'un saut de H. adansoni servait non seulement de filin de sécurité, mais aussi de moyen de stabiliser l'animal en plein saut[10],[11].
On a vu des mâles se nourrir de femelles immatures, mais c'était peut-être par accident.
Cette espèce a été décrite sous le protonymeAttus adansonii par Audouin en 1826[12]. Elle est placée dans le genreHasarius par l'arachnologiste français Eugène Simon en 1871[13].
Audouin, 1826 : Explication sommaire des planches d'arachnides de l'Égypte et de la Syrie publiées par J. C. Savigny, membre de l'Institut; offrant un exposé des caractères naturels des genres avec la distinction des espèces. in Description de l'Égypte, ou Recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française. Histoire Naturelle, tome 1, partie 4, p. 99-186.
↑Jean Denis Brisson et Claude Simard, « Première mention du saltique d'Adanson, Hasarius adansoni (Savigny et Audoin, 1825) (Araneae : Salticidae : Hasariinae), au Canada », Le Naturaliste canadien, vol. 137, no 2, , p. 41-47 (lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Patoleta et Żabka, « Salticidae (Arachnida, Araneae) of Islands off Australia », The Journal of Arachnology, no 27, , p. 229-235 (lire en ligne).
↑Chen, Lin & Ueng, 2021 : « Three new species and six newly recorded species of jumping spiders (Araneae: Salticidae) in Taiwan. » Natural Resources, vol. 12, p. 290-320.
↑(en) Xian-Jin Peng, Shuqiang Li et Zi-Zhong Yang, « The Jumping Spiders from Dali, Yunnan, China (Araneae:Salticidae) », The Raffles Bulletin of Zoology, vol. 52, no 2, , p. 413-417 (lire en ligne [PDF]).
↑(en) Yung-Kang Chen, Chen-Pan Liao, Feng-Yueh Tsai et Kai-Jung Chi, « More than a safety line: jump-stabilizing silk of salticids », Journal of the Royal Society Interface, vol. 10, no 87, (lire en ligne).
↑Audouin, 1826 : Explication sommaire des planches d'arachnides de l'Égypte et de la Syrie publiées par J. C. Savigny, membre de l'Institut; offrant un exposé des caractères naturels des genres avec la distinction des espèces. in Description de l'Égypte, ou Recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française. Histoire Naturelle, tome 1, partie 4, p. 99-186.
↑Simon, 1871 : « Révision des Attidae européens. Supplément à la monographie des Attides (Attidae Sund.). » Annales de la Société Entomologique de France, sér. 5, vol. 1, p. 125-230 & 329-360 (texte intégral).