La commune est drainée par plusieurs ruisseaux qui forment la Vitardière, qui y conflue en aval du hameau de Villers dans le fleuve côtier la Bresle, sur lesquels se trouvaient le moulin d’Haudricourt, au centre du village et le moulin de Caumont, un peu plus en aval du ruisseau
Des travaux menés en 2022 par le syndicat mixte d’aménagement de la Bresle (SMAB) de renaturation sur 1,3 km de la Vitardière ont permis d'en enlever la vase, facilitant ainsi le passage des poissons et des sédiments et réduisant ainsi les risques d'inondation lors des crues du cours d'eau[1]
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 h/an) ; forte humidité de l’air (plus de 20 h/jour avec humidité relative > 80 % en hiver), vents forts fréquents[3]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat contrasté des collines », correspondant au Pays de Bray, bien arrosé et frais[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 829 mm, avec 13,2 jours de précipitations en janvier et 8,6 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Saint-Arnoult à 14 km à vol d'oiseau[5], est de 10,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 797,2 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Au , Haudricourt est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9].
Elle est située hors unité urbaine[I 1] et hors attraction des villes[10],[11].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (85,7 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (86,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (47 %), prairies (34,2 %), forêts (12,5 %), zones agricoles hétérogènes (4,4 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,9 %), zones urbanisées (0,8 %), zones humides intérieures (0,1 %)[12]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Haudricourt en 2020 en comparaison avec celle de la Seine-Maritime et de la France entière. Une caractéristique marqmais inférieure et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 83,5 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (86,8 % en 2015), contre 53 % pour la Seine-Maritime et 57,5 pour la France entière[I 4].
Le nom de la localité est attesté sous la forme Aldricort vers 1138[15], puis sous la forme latinisée Audricuria en 1337[16].
Il s'agit d'un type toponymique antérieur au Xe siècle en -court[17], jadis noté -cort. Cet appellatif toponymique caractéristique du nord de la France est issu du gallo-roman corte « cour de ferme, ferme, domaine rural », également noté cōrtem[15]. La forme -curia des mentions latinisées s'explique par une étymologie erronée d'après le latin curia « cour, curie », responsable également de la graphie moderne du mot cour en français, alors que l'anglais court conserve la graphie ancienne du français.
Le premier élément Aldri-, Audri- ou Haudri- représente un anthroponyme germanique conformément à la plupart des toponymes en -court. Son identification exacte est complexe, peut-être Hild-ric[15], ou mieux Aldricus[18],[19], voire Haldricus[20]. Cet anthroponyme germanique se perpétue dans les noms de famille Haudry et Audry[20],[Note 1].
Selon Albert Dauzat, Haudry est composé des éléments hald « héros » et ric « puissant »[21] et Audry de Alda « vieux » et ric « puissant »[22].
Le hameau de Bretagne tire probablement son nom de son ancien propriétaire, mentionné en 1481 comme étant Bretan, dit Bretaigne[14]
À partir de 1840 ont été trouvés des cercueils en pierre et en plâtre, sur le penchant d'une colline, au lieu dit le Camp Varnier[23].
Aux Larris-de-la-commune a été découverte en 1987 une nécropolemérovingienne comptant 103 sépultures des VIe et VIIe siècles. On constate une différence d'orientation des tombes : une majorité est orientée nord-sud, une partie est orientée est-ouest et une autre ouest-est. Cette différence est peut-être l'indice de communautés culturelles d'origines ethniques et géographiques différentes[24]. Le mobilier « guerrier » de certaines tombes (un scramasaxe, une lame de couteau en fer), certains bijoux et plaques boucles en fer damasquiné font penser à un groupe de Germains et leurs familles, comme on le voit ailleurs.
N.-R. Potin de La Mairie relate qu'en 1592, Henri IV blessé lors d'un combat avec le duc de Parme, est pansé dans une ferme du hameau de Bretagne, tenue par le fermier Cauchois[14].
Elle faisait partie depuis 1793 du canton d'Aumale[25]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[31]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[32].
En 2021, la commune comptait 440 habitants[Note 5], en évolution de +0,92 % par rapport à 2015 (Seine-Maritime : −0,14 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Église Saint-Jean-et-Saint-Martin. l'Abbé Cochet mentionnait en 1871 : « L'église, dédiée à saint Jean et à saint Martin, doit remonter, pour le fond, au XIe et au XIIe siècle. Dans l'appareil de la nef, qui est en forme d'arête de poisson , on remarque des tuiles antiques. Le pignon de l'ouest est percé d'une porte et d'une fenêtre romanes. Au chevet, un grand cintre encadre trois ogives inégales, emblème de la Trinité. Le reste de l'église a été refait au XVIIe et au XVIIIe siècle[23] ».
Le coq du clocher a été béni l’abbé Jean-Claude Varin après la réfection du clocher, début 2021[34]. Celui-ci est connu pour être fortement incliné. Selon de nombreux habitants, il s'agirait d'une déformation de la charpente, mais il semblerait qu'il s'agit d'une situation volontaire permettant de mieux lutter contre la force des vents violents du secteur[35]
Église Notre-Dame à Villers[36]. Egalement selon l'Abbé Cochet, elle comprend une « nef du XVIIe et du xXVIIIe siècle, flanquée au midi d'une chapelle seigneuriale, ornée d'une corniche sculptée et garnie d'une belle fenêtre ogivale à meneaux, avec verrière représentant le Jugement dernier. Le chœur, construit au XVIe siècle, en pierre blanche, remplacée par de la brique en certains endroits, est éclairé par cinq fenêtres à un meneau, dont trois sont au chevet. Deux contiennent des verrières. Au midi est une Annonciation au bas de laquelle on voit les donateurs conduits par leurs saints patrons. Au nord sont la Naissance de Jésus-Christ, l'Adoration des Bergers et les emblèmes mystiques de la Vierge Marie. Au bas est le donateur, M. Philippe Féret, curé du lieu eu 1546. Corniche en bois sculpté et restes d'un baldaquin placé sur l'autel pour porter des rideaux et une suspension du saint sacrement[23] ».
Jean Baptiste Arthur Gentien Mey de Châles (1857- ), capitaine au 41e régiment d'infanterie, chevalier de la Légion d'honneur, né à Haudricourt[37].
Prosper Albert Armand Monnier (1859-1934), adjudant-chef, gardien de batterie au parc d'artillerie de la place de Maubeuge, chevalier de la Légion d'honneur, né à Haudricourt[38].
L'artiste peintre américaine Mary Cassatt (1844-1926), propriétaire du château de Beaufresne.
↑Certains auteurs notent les noms de personnes germaniques avec la désinence latinisée -us, tels qu'ils apparaissent dans les documents anciens rédigés en latin
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Romain Amichaud, « Les truites devraient revenir grâce aux travaux sur la Vitardière à Haudricourt : Une des raisons principales de ce chantier de trois mois à Haudricourt est de permettre la croissance des truites fario dans ce cours d'eau qui se trouve en amont de la Bresle », Le Réveil de Neufchâtel, 25/9/2022 mis à jour le 28/9/2022 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ ab et cVincent Beny, « Municipales 2020 : le maire d’Haudricourt, près d’Aumale, a décidé de se représenter : Sur les 15 maires de l’ex-canton d’Aumale, Dany Delabouglise était l’un des derniers à ne pas avoir dévoilé ses intentions pour les élections municipales. », Le Réveil, édition Bresle Oise Somme, (lire en ligne, consulté le ).
↑ ab et c« pourquoi la Bretagne a son hameau près d’Aumale en lien avec Henri iV ? », Le Réveil, édition Bresle Oise Somme, no 3787, , p. 8.
↑ ab et cFrançois de Beaurepaire (préf. Marianne Mulon), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, A. et J. Picard, , 180 p. (ISBN978-2-7084-0040-5, OCLC6403150), p. 91.
↑Albert Dauzat, Dictionnaire des noms de famille et prénoms de France, éd. Larousse, janvier, 1951, p. 321.
↑Albert Dauzat, Dictionnaire des noms de famille et prénoms de France, éd. Larousse, janvier, 1951, p. 15.
↑ ab et cAbbé Cochet, Répertoire archéologique du département de la Seine-Inférieure : rédigé sous les auspices de l'Académique des sciences, belles-lettres et art de Rouen, Paris, Imprimerie nationale, coll. « Répertoire archéologique de la France », , 652 p. (lire en ligne), p. 169, lire en ligne sur Gallica.
↑Isabelle Rogeret, Carte archéologique de la Gaule: La Seine-Maritime, Fondation Maison des Sciences de l'Homme 1998.
↑« Jacques Rousselin a décidé d'arrêter », Le Réveil, édition Oise normande, no 3331, , p. 16.
↑Lucie Rochette--Montalieu, « Maire d'Haudricourt depuis dix ans, Dany Delabouglise est décédé : Lundi 12 février 2024, la commune d'Haudricourt a annoncé le décès du maire, Dany Delabouglise. Il en était le maire de la commune depuis 2014. », Le Réveil de Neufchâtel, (lire en ligne, consulté le )« Élu pour la première fois à la tête d’Haudricourt en 2014, il œuvrait déjà pour sa commune en tant que premier adjoint aux côtés de Jacques Rousselin. Il était également président du Syndicat intercommunal de gestion de l’eau Bray-Bresle-Picardie ».
↑« un nouveau mandat pour Dany Delabouglise », Le Réveil, no 3661, , p. 45.
↑Lucie Rochette--Montalieu, « Véronique Boutin devient la première maire femme de ce village de Seine-Maritime », Le Réveil de Neufchâtel, (lire en ligne, consulté le )« Après le décès de l'ancien maire d'Haudricourt, Véronique Boutin a été élue maire ce vendredi 19 avril 2024, avec comme but de récréer du lien entre les habitants [...] J’ai été conseillère municipale dès 2014 avec Dany Delabouglise, et pour ce mandat, j’étais sa deuxième adjointe ».
↑Vincent Beny, « Le coq du clocher d'Haudricourt a été béni : Moment important pour la commune d'Haudricourt, près d'Aumale, le coq de l'église a été béni. Les travaux de restauration seront bientôt terminés », Le Réveil de Neufchâtel, (lire en ligne, consulté le ).
↑Vincent Beny, « Haudricourt, près d’Aumale. Pourquoi le clocher de l’église est-il incliné ? : Si l’inclinaison du clocher de l’église d'Haudricourt est bien connue de ses habitants, peu de gens en connaissent les vraies raisons. L'hypothèse la plus probable est étonnante », Le Réveil de Neufchâtel, (lire en ligne, consulté le )« En effet, plus haut clocher de l’ex-canton d’Aumale, il a dû, à travers les temps, faire face à de nombreuses tempêtes avec des vents parfois très puissants venant du nord ouest. Son inclinaison lui a donc permis de résister aux vents dominants. Et visiblement cela a fonctionné puisque lors de l’intervention des charpentiers et couvreurs lors de sa rénovation, seulement quelques petites poutres ont dû être remplacées ».
↑Céline Leray, « Église Notre-Dame à Haudricourt : où sont passées les subventions ? : Le chantier de l’église de Villers devrait s’achever en septembre. Si les travaux avancent bien, les subventions peinent à arriver dans les caisses de la municipalité. », Le Réveil, (lire en ligne, consulté le ).