La haute disponibilité ou high availability (HA) est un terme souvent utilisé en informatique, à propos d'architecture de système ou d'un service pour désigner le fait que cette architecture ou ce service a un taux de disponibilité convenable.
La disponibilité est aujourd'hui un enjeu important des infrastructures informatiques. Ces coûts se chiffrant en milliards d'euros à l'échelle d'un pays[1]. L'indisponibilité des services informatiques est particulièrement critique dans le domaine de l'industrie, notamment en cas d'arrêt d'une chaîne de production.
Deux moyens complémentaires sont utilisés pour améliorer la disponibilité :
La disponibilité se mesure souvent en pourcentage :
Disponibilité en % | Indisponibilité par année | Indisponibilité par mois[2] | Indisponibilité par semaine |
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90 % (« un neuf ») | 36,5 jours | 72 heures | 16,8 heures |
95 % | 18,25 jours | 36 heures | 8,4 heures |
98 % | 7,30 jours | 14,4 heures | 3,36 heures |
99 % (« deux neuf ») | 3,65 jours | 7,20 heures | 1,68 heure |
99,5 % | 1,83 jour | 3,60 heures | 50,4 minutes |
99,8 % | 17,52 heures | 86,23 minutes | 20,16 minutes |
99,9 % (« trois neuf ») | 8,76 heures | 43,2 minutes | 10,1 minutes |
99,95 % | 4,38 heures | 21,56 minutes | 5,04 minutes |
99,99 % (« quatre neuf ») | 52,56 minutes | 4,32 minutes | 1,01 minute |
99,999 % (« cinq neuf ») | 5,26 minutes | 25,9 secondes | 6,05 secondes |
99,9999 % (« six neuf ») | 31,5 secondes | 2,59 secondes | 0,605 seconde |
L'amalgame est souvent fait, à tort, entre la haute disponibilité et le plan de reprise d'activité. Il s'agit de deux tâches différentes, complémentaires pour atteindre la disponibilité continue.
De nombreuses techniques sont utilisées pour améliorer la disponibilité :
La haute disponibilité exige le plus souvent un local adapté: alimentation stabilisée, climatisation sur plancher, avec filtre à particules, service de maintenance, service de gardiennage et de sécurité contre la malveillance et le vol. Attention aussi au risque d'incendie et de dégât des eaux. Les câbles d'alimentation et de communication doivent être multiples et enterrés. Ils ne doivent pas être saillants dans le parking souterrain de l'immeuble, ce qui est trop souvent vu dans les immeubles parisiens. Ces critères sont les premiers à entrer en compte lors du choix d'un prestataire d'hébergement (cas de la location d'un local à haute disponibilité).
Pour chaque niveau de l’architecture, pour chaque composant, chaque liaison entre composants, il faut établir :
Pour une application qui sollicite d’autres applications avec des middlewares en mode synchrone (service webs en http, Tuxedo, Corba, EJB) le taux de disponibilité de l’application sera fortement lié à la disponibilité des applications dont elle dépend. La sensibilité des applications dont on dépend doit donc être équivalente ou supérieure à la sensibilité de l’application elle-même.
Sinon, il faut envisager
Pour cette raison on privilégiera l’utilisation de middlewares asynchrones pour privilégier une bonne disponibilité quand c’est possible.
La sensibilité est souvent gérée en redondant les éléments avec un mécanisme de répartition de charge. (un cluster Websphere avec un load-balancing Alteon par exemple). Pour que ce système apporte un réel gain en matière de fiabilité, il faut vérifier que si un des éléments est défaillant, les éléments restants disposent d’une puissance suffisante pour assurer le service.
Autrement dit, dans le cas de deux serveurs actifs avec répartition de charge, la puissance d’un seul serveur doit permettre d’assurer la totalité de la charge. Avec trois serveurs, la puissance d’un seul serveur doit permettre d’assurer 50 % de la charge (en supposant que la probabilité d’avoir un incident sur deux serveurs en même temps est négligeable).
Pour assurer une bonne disponibilité, il est inutile de mettre un grand nombre de serveurs se secourant mutuellement. Par exemple, un élément disponible à 99 % redondé une fois donne une disponibilité de 99,99 % (probabilité que les deux éléments soit défaillants au même moment = 1/100x1/100 = 1/10000).
La redondance d’un élément est généralement effectuée en choisissant de redonder avec plusieurs composants identiques. Ceci suppose, pour être efficace, qu’une défaillance d’un des composants est aléatoire et indépendante d’une défaillance d’un des autres composants. C’est par exemple le cas des pannes matérielles.
Ce n’est pas le cas de toutes les défaillances : par exemple, une faille du système d’exploitation ou une anomalie d’un composant logiciel peuvent survenir, quand les conditions sont favorables, sur l’ensemble des composants à la fois. Pour cette raison, quand l’application est extrêmement sensible, on considèrera de redonder les éléments avec des composants de natures différentes mais assurant les mêmes fonctions. Ceci peut conduire à :
Dans ce mode, différents composants traitent les mêmes entrées et produisent donc (en principe) les mêmes sorties.
Les résultats produits par tous les composants sont collectés, puis un algorithme est mis en œuvre pour produire le résultat final. L’algorithme peut être simple (vote à la majorité) ou complexe (moyenne, moyenne pondérée, médiane…), l’objectif étant d’éliminer les résultats erronés imputables à un dysfonctionnement sur l’un des composants et/ou de fiabiliser un résultat en combinant plusieurs résultats légèrement différents.
Ce procédé :
Ce procédé est utilisé généralement dans les cas suivants
Lors du dysfonctionnement d’un composant redondé et après l’avoir réparé, on peut souhaiter le réintroduire en service actif, vérifier son bon fonctionnement effectif, mais sans que les résultats soient utilisés. Dans ce cas, les entrées sont traitées par un (ou plusieurs) composants réputés fiables. Ceux-ci produisent le résultat exploité par le reste du système. Les mêmes entrées sont également traitées par le composant réintroduit qui est dit en mode « shadow ». On peut vérifier le bon fonctionnement du composant en comparant les résultats produits avec ceux des composants fiables. Ce procédé est souvent utilisé dans les systèmes à base de vote car il suffit d’exclure le composant en mode « shadow » du vote final.
On peut distinguer deux rôles dans ces processus.
En se basant sur le fait que mieux vaut prévenir que guérir, mettre en place des processus de contrôle qui permettront de réduire le nombre d'incidents sur le système permet d'améliorer la disponibilité. Deux processus permettent de jouer ce rôle :
En mettant en place ces deux processus, de nombreux incidents peuvent être évités.
Les pannes finissent toujours par arriver. À ce moment-là, le processus de reprise en cas d'erreur est primordial pour que le service soit restauré au plus vite. Ce processus doit avoir un objectif : permettre à l'utilisateur d'utiliser un service le plus rapidement possible. La réparation définitive doit donc être évitée car elle prend beaucoup plus de temps. Ce processus devra donc mettre en place une solution de contournement du problème.
Un cluster haute disponibilité (par opposition à un cluster de calcul) est une grappe d'ordinateurs dont le but est d'assurer un service en évitant au maximum les indisponibilités.
Voici une liste non exhaustive d'applications de clustering pour UNIX (fonctionnant sous AIX, HP-UX, Linux ou Solaris) :
L'OS Microsoft Windows Server incorpore les outils de construction d'un cluster de haute disponibilité pour les services compatibles tels que les bases de données MS SQL Server[4].
Il existe des organismes de certification, comme l'Uptime Institute (appelé parfois « The Global Data Center Authority ») qui ont défini des classifications dans le domaine des Datacenters, en distinguant quatre types de "Tiers"[5], ainsi que des critères de résilience.