Ingénieur général des ponts et chaussées (d) |
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Naissance | |
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Décès |
(à 54 ans) Ancien 1er arrondissement de Paris |
Sépulture | |
Nationalité |
française |
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Fratrie | |
Conjoint |
Henriette Carey |
Distinction |
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Henry Philibert Gaspard Darcy, né le 21 prairial an XI () à Dijon et mort le à Paris, est un hydraulicien français, ayant entre autres établi la loi de Darcy, et l'équation de Darcy-Weisbach.
Ingénieur général des ponts et chaussées, il est à l'origine de l'adduction d'eau (dérivation et distribution de sources d'eau potable) et du passage du chemin de fer à Dijon, contribuant grandement au développement de la ville.
Henry Darcy est né le à Dijon. Son prénom de naissance est Henry[1], que Darcy lui-même utilisait, bien que l'orthographe Henri apparaisse dans certaines sources comme la plaque commémorative placée sur le monument de la fontaine du Rosoir (place Darcy à Dijon)[2] ou son dossier à la Légion d'honneur[3]. Il est le fils de Joseph Jacques François Lazare Gaspard Darcy (1774-1817), chef de bataillon de la Garde Nationale, conservateur des hypothèques à Arcis sur Aube et receveur de l'enregistrement à Chanceaux et Dijon et, de dame Agathe Angélique Serdet (1778-1870). Il est le frère du haut fonctionnaire Hugues-Iéna Darcy et l'oncle de l'industriel et haut fonctionnaire Henry Darcy.
Selon les recherches généalogiques d'Alexis Darcy[4], descendant à la 7e génération d'un cousin issu de germains d'Henry Philibert Gaspard Darcy, son ascendance remonte jusqu'à Pierre Darcy (vers 1618-1686), officier de sa Majesté (peut-être le même que Pierre d'Arcy, capitaine au Régiment de Picardie, vivant à la même époque et demeurant dans la même région), capitaine du comté et château d'Épinac, marchand et maître d'hôtel à la Drée de la dite paroisse d'Épinac, bourgeois à Nolay et procureur d'office au comté d'Épinac sous les ordres de noble Louis II de Pernes (1621 - 1694), chevalier, capitaine de cavalerie et Ier comte d'Épinac (la seigneurie dite de Monestoy au bailliage d'Autun, fut érigée en comté sous la dénomination de comté d'Épinac, par lettres datées du mois d'août 1656, registrées en la chambre des comptes de Dijon le 25 juin 1657, en faveur de Louis de Pernes) et Marie Marthe Dupasquier (vers 1635-1679).
Selon le généalogiste Gustave Chaix d'Est-Ange[5], la famille Darcy est qualifiée de la "haute bourgeoisie" dans son ouvrage "Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle". Pierre Darcy serait vraisemblablement originaire du département de l'Yonne[6].
Son père décède en 1817 alors que Henry avait 14 ans et son frère Hugues-Iéna 10 ans, c'est donc leur mère Agathe Angélique Serdet qui élève seule les deux frères.
Il épouse le , à Dijon, Henriette Carey, native de Saint-Pierre Port, île de Guernesey, issue d'une famille récemment établie à Dijon. Le couple n'aura pas d'enfants.
La représentation graphique suivante présente succinctement les principaux ascendants d'Henry Darcy depuis le XVIIe siècle ainsi que les descendants de son frère Hugues-Iéna :
Henry Darcy commence ses études au collège royal de Dijon (aujourd'hui collège Marcelle-Pardé). En 1815, il reçoit une bourse de la commission municipale de l'instruction publique.
En octobre 1821, il réussit les épreuves d'admission pour l'École Polytechnique et intègre la formation au 28ème rang sur une promotion de 78 élèves. Au sein de cette promotion, on retrouve notamment Adolphe Niel, Arthur Clarke ou encore Louis Napoléon Lannes.
En 1823, il est déclaré admissible aux services publics, il intégrera ainsi dès novembre de cette même année l'École Royale des Ponts et Chaussées (aujourd'hui École nationale des ponts et chaussées) au 8ème rang sur une promotion de 15 élèves. Il terminera sa scolarité au 6ème rang.
En mai 1826, pour sa dernière année de formation, il commence sa carrière d'ingénieur dans le Jura puis est nommé en 1827 aspirant-ingénieur en Côte d'Or pour lequel il perçoit traitement de 1 800 francs.
En avril 1828, il est nommé ingénieur ordinaire de deuxième classe par ordonnance royale.
Le , il adresse à Étienne Hernoux, maire de Dijon de 1830 à 1837 un « rapport à Monsieur le Maire de Dijon sur les moyens de fournir l'eau nécessaire à cette ville ». Son projet est de construire une conduite d'eau souterraine de 12 km de long, depuis la source du Rosoir dans le Val Suzon jusqu'à Dijon. Les travaux débutent en 1839. Il est nommé ingénieur en chef du département de la Côte-d'Or la même année. Les travaux sont achevés le . Après 3 heures de parcours, 7 000 litres d'eau arrivent chaque minute dans le réservoir de la porte Guillaume (aujourd'hui jardin Darcy). Le , un jet d'eau de 9 mètres de haut jaillit du bassin de la place Saint-Pierre (aujourd'hui place du Président-Wilson). Cet approvisionnement en eau contribua grandement au développement de Dijon et à la santé de ses habitants. En 1847, l'eau courante arrive à tous les étages des immeubles de Dijon, faisant de celle-ci la deuxième ville d'Europe la mieux desservie après Rome.
Son nom est associé à l’histoire d’une des premières voies ferrées en France, le chemin de fer d’Épinac à Pont-d’Ouche, concédé en 1830. Darcy contribue également à l'arrivée du chemin de fer à Dijon, avec l'appui du maire de Dijon, Victor Dumay et du préfet de la Côte-d'Or, Achille Chaper[7]. En 1844, il dessine le tracé du chemin de fer Paris-Lyon via Dijon. On lui doit la création du tunnel de Blaisy-Bas, à proximité de Dijon.
En 1848, Darcy, jugé peu favorable au nouveau pouvoir, est muté d'office par le gouvernement provisoire à Bourges, au service du canal de Berry. Il n'y demeure que peu de temps car dès le , il est promu avec le titre d'ingénieur en chef-directeur à la tête du service des eaux et de la voirie de Paris. Au cours de son bref séjour à Bourges, il est amené à travailler au projet de canal de la Sauldre à travers la Sologne, réalisé à partir de l'été 1848.
En 1850, il est nommé inspecteur général de deuxième classe, mais doit demander une mise en disponibilité à la fin de l'année pour raison de santé.
En 1856, il publie son traité sur Les Fontaines publiques de la ville de Dijon, où apparaît la formule qui porte désormais son nom. Une unité de mesure en découle : un darcy correspond à la perméabilité d'un corps assimilé à un milieu continu et isotrope au travers duquel un fluide homogène de viscosité égale à celle de l'eau à 20 °C (une centipoise) s'y déplace à la vitesse de 1 cm/s sous l'influence d'un gradient de pression de 1 atm/cm.
De nos jours, les hydrauliciens et ingénieurs pétroliers utilisent toujours ses travaux, dont le coefficient dépendant de la perméabilité de la couche k pour la perméabilité dont l’unité CGS est le Darcy.
Peu après sa mort en 1858 d'une pneumonie[8], son nom est donné par la ville de Dijon à la place du Château-d'eau, qui devient place Darcy. En 1880, un jardin qui porte son nom sera construit sur le premier réservoir d'eau potable de Dijon.
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