Après des études au lycée Bonaparte, Henry Monnier entre en au ministère de la Justice pour y occuper un médiocre emploi de gratte-papier qu'il abandonne en , ne pouvant plus supporter les tracasseries de ses supérieurs hiérarchiques[3]. Parallèlement à cette occupation administrative, il fréquente à partir de 1819 les ateliers d'Anne-Louis Girodet et d’Antoine-Jean Gros. Il publie ses premiers portraits d'acteurs en 1821.
Entre 1827 et 1832, il multiplie les albums de lithographies, croquant les mœurs et physionomies de ses contemporains, de la grisette à l’employé de bureau.
Le , Henry Monnier épouse à Bruxelles Caroline Péguchet, dite Caroline Linsel (née le à Bruxelles, et morte le à Parnes dans l'Oise), actrice du théâtre de la Monnaie. Le couple aura trois enfants : Albert Pierre (1835-1884), Fanny Gilberte et Jenny Albertine (1847-1923).
À partir des années 1850, il se consacre essentiellement à l’écriture et au théâtre. Il publie en 1857 son œuvre la plus célèbre : Mémoires de Monsieur Joseph Prudhomme. Il y est créé le caricatural Monsieur Prudhomme, personnage grassouillet, conformiste, solennel et imbécile, dont Balzac dira qu’il s’impose comme « l’illustre type des bourgeois de Paris » et dont Paul Verlaine s’inspirera, dans les Poèmes saturniens, pour un poème homonyme.
En 1931, Sacha Guitry crée Monsieur Prudhomme a-t-il vécu ?, une pièce de théâtre s’inspirant librement de la vie d’Henry Monnier.
André Franquin, créateur de Gaston Lagaffe, révèle dans le Livre d'Or Franquin (1982) qu'il s'est inspiré de Joseph Prudhomme, création d'Henry Monnier, pour donner vie au personnage du maire de Champignac en 1951.
On attribue à tort à Henry Monnier la fameuse phrase : « On devrait construire les villes à la campagne, l’air y est tellement plus pur ! », que l’on attribue également à Alphonse Allais[5].
↑Henry Monnier, Scènes populaires - Les Bas-fonds de la société, préface d'Anne-Marie Meininger, p. 14 et 15, éditions Gallimard, collection Folio no 1596, 1984.
↑« On reconnaît le modèle. C'est Henry Monnier, créateur de Joseph Prudhomme et peu à peu dévoré par sa création. Félicien Marceau, Balzac et son monde, Gallimard TEL, Paris, 1986, p. 251, (ISBN2070706974). »
↑L’aphorisme « Les villes devraient être construites à la campagne […] » n’est ni d’Alphonse Allais, ni d’Henry Monnier, à qui on[Qui ?] l’attribue comme étant extrait de sa pièce Grandeur et décadence de M. Joseph Prudhomme (1852), sans qu’une double lecture de cette pièce n’ait permis de le vérifier. L’idée en revient, en réalité, à Jean Louis Auguste Commerson, qui publia en 1851 les Pensées d’un emballeur, où l’on trouve : « Si l’on construisait actuellement des villes, on les bâtirait à la campagne, l’air y serait plus sain. ».[réf. nécessaire]. La boutade semble déjà du "domaine public" au milieu du siècle. Dans Francœur et Giroflet, Paul Boureulle fait demander au second: «Tu es de l'avis de ce Gascon qui aimait si fort la promenade qu'il regrettait que nos ancêtres n'eussent pas bâti toutes les villes à la campagne ?» (Démocratie pacifique du 24 septembre 1849, page 2)
Aristide Marie, L'art et la vie romantique : Henry Monnier (1799-1877), Paris, Librairie Henri Floury, 1931.
Cyrille Rollet, Henry Monnier histoire d'un pitre ? quelques copeaux biographiques, mémoire de M2 histoire, sous la direction de Christophe Charle, Université Paris 1, 2008.
Cyrille Rollet, Figurez-vous Henry Monnier…, mémoire de M2 histoire de l'art, sous la direction de Ségolène Le Men, Université Paris 10, 2006.
Jane Roberts Fine Arts, Paris, Henry Monnier 1799-1877, Une Collection particulière, catalogue d'exposition, deux volumes, novembre-. [Préface, biographie et bibliographie de Cyrille Rollet].