En philosophie, la notion d'homo faber fait référence à l'Homme en tant qu'être susceptible de fabriquer des outils.
Cette notion est notamment abordée par Henri Bergson, philosophe évolutionniste français : « En définitive, l'intelligence, envisagée dans ce qui en paraît être la démarche originelle, est la faculté de fabriquer les objets artificiels, en particulier des outils à faire des outils, et d'en varier indéfiniment la fabrication »[1]. Le jésuite et paléontologue français Pierre Teilhard de Chardin, qui a exploré le site chinois à partir de 1923, a participé à la qualification de l’Homme de Pékin (Sinanthrope) comme homo faber, c’est-à-dire maitrisant le feu et la taille des pierres.
Benjamin Franklin a également énoncé que « L’homme est un animal fabricateur d’outils » (toolmaking animal).
Ce qui permet de distinguer l'Homme, nommé Homo sapiens en anthropologie, du reste du règne animal n'est sans doute justement pas d'ordre biologique mais a plutôt trait à son intellect : Homo sapiens manifeste sa sagesse, son intelligence dans la mesure où il est capable de modifier le monde qui l'entoure. Pour cela, il manie l'outil et transforme son environnement, le façonne de sa pensée et de sa main.
Ce concept d'homo faber a été repris et développé par la philosophe Hannah Arendt, notamment dans son ouvrage Condition de l'homme moderne.
Henri Bergson, L’Évolution créatrice (1907) Texte intégral sur Wikisource