Hotep (ḥtp ; également transcrit hetep[1]) est un mot égyptien qui se traduit approximativement par « être en paix ». Le mot se réfère également à une « offrande » présentée rituellement à une divinité ou à une personne décédée, d'où « soyez heureux, soyez aimable, soyez en paix ». Il est rendu en hiéroglyphes sous forme d'autel / table d'offrande (signe Gardiner R4). Le mot ḥtp.w signifie « paix, contentement »[2]. Davies interprète le concept de ḥtp comme « le résultat d'une action en accord avec Maât (l'ordre propre de l'univers) »[3].
La formule d'offrande commence par ḥtp-dj-nsw, « une offrande donnée par le roi »[4].
L'égyptien ancien ḥtp est devenu en coptehatp/hotp, « être content » et hōtp, « être réconcilié »[5],[6].
On retrouve le mot Hotep dans les anciens noms égyptiens, tels que Hotepsekhemoui (ḥr ḥtp-sḫm.wj, « les deux puissances sont en paix »), le premier dirigeant de la IIe dynastie[7].
Nyarlathotep est une divinité ou un démon dans les histoires de HP Lovecraft, et le titre d'une nouvelle de 1920.
Dans l'afrocentrisme et le nationalisme noir de la fin du XXe siècle, influencé par « l'hypothèse noire égyptienne », « Hotep » a été adopté comme formule ou salutation[8].
Depuis les années 1990[9], « a Hotep » est utilisé pour désigner, dans certains cas malheureusement péjoratifs, un partisan du nationalisme noir radical ou fanatique et obsédé par l'Égypte antique[10],[11]. Dans Dear White People (2018, saison 2, épisode 5), l'une des protagonistes découvre qu'un étudiant avec qui elle sort est « un Hotep », ce qui la pousse à mettre fin à la relation.
Hotep est l'un des conseillers de Pharaon dans le film épique d'animation Le Prince d'Égypte (1998).
↑(en) Damon Young, « Hotep Explained », theroot.com, (consulté le ) : « "Over the past several decades, the word has also been utilized quite frequently by black Americans who happen to be more Afrocentric. Let me put it this way: If you happen to attend a Juneteenth festival this year and collect business cards from vendors there, at least 17 percent of them will have "Hotep" written somewhere on them." »
↑Mike Bowen, Black Intellectuals (was: Re: THE CASE AGAINST RAP MUSIC) (on newsgroup soc.culture.african.american), 1993: "Dr. Ben gave me a good laugh. As a matter of fact I saw him at City College several years back with his crowd of hoteps."
↑(en) Damon Young, « Hotep Explained », theroot.com, (consulté le ) : « "Over the past decade or so, the working definition of "Hotep" has morphed into an all-encompassing term describing a person who's either a clueless parody of Afrocentricity [...] or someone who's loudly, conspicuously and obnoxiously pro-black but anti-progress." »
↑« ... », The New York Times, "the hyper-specific phenomenon within the black community called "hoteps." These are men that call black women "queens" while shaming their sexual prowess, and whose obsession with Africa doesn't extend beyond Egypt."