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Héraclite (en grec ancien Ἡράκλειτος / Hērákleitos) est un auteur et grammairien du Ier siècle apr. J.-C. (?).
Nous ne savons rien de sa vie, si ce n'est qu’il vécut aux alentours du Ier siècle apr. J.-C.[1],[2] sous le règne d'Auguste ou celui de Néron.
S'inscrivant dans la longue tradition des commentateurs et scholiastes grecs se livrant à une exégèse allégorique d'Homère, il est l’auteur d’un traité connu sous le nom d'Allégories d’Homère ou Problèmes homériques. Suivant scrupuleusement l’ordre des chants de l’Iliade, puis de l’Odyssée, il y livre une série de lectures allégoriques. Ses interprétations se veulent une défense d’Homère[3], contre certains auteurs comme Platon, accusant le poète d'impiété. À titre d'exemple, le célèbre épisode des amours d'Arès et Aphrodite, piégés durant leurs ébats par Héphaïstos et exposés à la moquerie des dieux, ne doit pas être vu comme immoral : il représente au contraire l'union de l'Amour et de la Haine (deux éléments présents dans la cosmologie d'Empédocle), ce qui explique les rires et réjouissances des dieux ; il est également une allégorie du travail de la forge[4]. Les lectures proposées sont de trois ordres : l’exégèse physique, où les divers éléments des poèmes homériques sont mis en correspondance avec des forces ou des éléments du monde naturel ; l’exégèse morale, qui met en lumière des messages cachés à visée édifiante ; l’exégèse historique, qui s’applique à donner une explication rationnelle à certains passages, comme la pratiquent Paléphatos, Polybe ou Strabon[5].
L’auteur s’appuie sur des sources diverses, comme Apollodore, Hérodicos de Babylone ou Cratès de Mallos[5]. Largement tributaire de sources de nature stoïcienne, il ne met cependant pas son traité au service d'une doctrine philosophique[3] et n’a vraisemblablement été inféodé à aucune école[5].