L’ISO 37001 est une norme provenant de l'Organisation internationale de normalisation relative à la lutte contre la corruption[1]. Elle a été adoptée le sur la base d’un travail collaboratif conduit par des délégations de vingt pays[2]. Elle appartient aux corpus des normes dites de systèmes de management, comme l’ISO 9001 ou l’ISO 14001. À ce titre, elle est construite selon la structure HLS (High Level Structure)[3] : cette structure permet d’aborder la norme de façon autonome ou intégrée dans un système de management plus large.
Cette norme a été élaborée sous la responsabilité du Comité technique ISO/TC 309 qui supervise les normes relatives à la gouvernance et à la conformité au sein de l'ISO.
Face aux nombreuses menaces que constituent la corruption — telles que le maintien des inégalités et de la pauvreté, les atteintes à la libre concurrence ou les impacts sur la démocratie —, les organismes (qu’ils soient privés ou publics, de grande ou de petite taille) « ont la responsabilité de contribuer de façon proactive à la lutte contre la corruption ». Pour ce faire, la norme « définit des exigences et fournit des préconisations pour les systèmes de management conçus pour aider les organismes à prévenir, détecter et lutter contre la corruption, et à respecter les lois anti-corruption et leurs engagements volontaires applicables à leurs activités. »
L’objectif pour les organismes est de bien connaître leur environnement et leurs risques de façon à déployer des procédures efficaces dans le respect des réglementations applicables et dans une logique d’amélioration continue.
La norme ISO 37001 a été établie à partir du British Standards Institution (BSI) qui a développé le « BS 10500 Anti-Bribery Management System»[4] en lien avec la loi anglaise sur la corruption (UK Bribery Act ) dont la dernière section des lignes directrices admet que la certification d’un programme anti-corruption puisse être considérée comme une « affirmative defense » (défense opposable) au regard du délit de défaut de prévention de la corruption.
A l’initiative du BSI, un groupe de rédaction (Project Committee) comprenant 37 pays, 22 pays observateurs, et 8 organisations de liaison a été constitué sous la présidence Neill Stansbury, directeur du Global Infrastructure Anti-Corruption Center (GIACC)[5]. Il a abouti à la rédaction du standard « ISO 37001 - système de management anti-corruption (2016) » publié par l'ISO en 2016.
La norme détaille les étapes auxquelles l’organisme doit répondre pour avoir un système de management anticorruption efficace et notamment :
À noter que dans le cas de la France, les exigences définies dans la norme sont très cohérentes avec les huit exigences définies à l'article 17 de la loi Sapin 2 et détaillées dans les Recommandations de l'Agence française anticorruption[6] :
Au-delà de la France, l'ISO 37001 est convergente avec les autres législations prévoyant le déploiement de programme anticorruption et notamment le UK Bribery Act[8] et le Foreign Corrupt Practices Act[9] américain[10].
Les normes ISO servent en premier lieu à guider les entreprises dans le déploiement de leurs systèmes de management afin d’obtenir un programme cohérent en ligne avec les bonnes pratiques internationales[11]. À ce titre, l’ISO 37001 propose une méthodologie et un contenu détaillé pour déployer un programme anticorruption exigeant et basé sur les méthodologies éprouvées de l'approche dite de système de management. L'ISO 37001 n'a pas encore été incorporée en tant que norme européenne EN.
Certaines normes ISO, dont l'ISO 37001, permettent en outre une certification par une tierce partie qui apporte une évaluation externe et une légitimité au système mis en œuvre. La démarche de certification permet d’impliquer les personnels, en montrant l’importance apportée au sujet et en fédérant les collaborateurs pour obtenir puis conserver la certification.
La certification consiste généralement en un cycle de trois ans, constitué d’une visite initiale suivie d'une surveillance, généralement annuelle, par un organisme certificateur. Ces audits permettent de vérifier que le système de management de l’organisme est conforme aux exigences de l’ISO 37001 et qu'il est correctement déployé dans la durée. Ils donnent lieu à l'émission d'un certificat utilisable par les entreprises certifiées. Les certificats peuvent alors être valorisés auprès de différentes parties prenantes : actionnaires, clients, institutions financières, assureurs, agences de notation, investisseurs, etc.
Il n'existe pas de liste des entreprises certifiées ISO 37001 mais plusieurs communiquent publiquement sur leur certification. Par exemple en France : Alstom Transport[12], le groupe Crédit Agricole[13], ou encore le groupe GTT[14]. D'autres entreprises sont certifiées à travers le monde, par exemple en Italie : ENI[15] ou Pirelli, ou au Royaume-Uni : Maybey Bridge[16]. D'autres multinationales telles que Microsoft ont eu des prises de position publiques en faveur de l'ISO 37001[17].
À ce jour, un organisme de certification est accrédité par le COFRAC en France pour réaliser des audits de certifications ISO 37001, EuroCompliance[18].
Année | Description | |
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2016 | ISO 37001 (1re édition) |