Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références ».
Ces listes gagneraient à être rédigées sous la forme de paragraphes synthétiques, plus agréables à la lecture, les listes pouvant être aussi introduites par une partie rédigée et sourcée, de façon à bien resituer les différents items. D'autre part, Wikipédia n'a pas pour rôle de constituer une base de données et privilégie un contenu encyclopédique plutôt que la recherche de l'exhaustivité.
L'initiation (du latin : initiatio), lors d'un rite de passage est le processus par lequel un novice acquiert un statut social ou spirituel plus élevé par l'acquisition de connaissances ou l'admission aux activités particulières d'une communauté religieuse, d'une société secrète ou d'un groupe[1],[2]. D'une façon plus générale, le terme désigne l'accession à la connaissance préliminaire d'une science, d'une profession, d'un art[3].
Le terme désigne aussi la cérémonie, le rite de passage ou l'épreuve, qui permet d'accéder au nouveau statut d'initié[1].
Dans leur acception courante, les rites de passage marquent, dans tous les peuples, l'accession à la maturité ou à l'indépendance. Ainsi, le baccalauréat, le permis de conduire, les bizutages dans certains établissements d'enseignement supérieur, par exemple, sont considérés comme des passages obligés indiquant un changement de statut social.
On évoque aussi couramment une « initiation à l'informatique », au « secourisme », à la « plongée sous-marine », « au vol à voile », etc.
« Initiatique » est devenu un mot à la mode, plus encore qu’« initiation », car toute épreuve de la vie (une longue maladie vaincue, un grave accident, un changement de profession, etc.) peut être considérée comme un vécu initiatique.
Dans un registre différent, un voyage est parfois qualifié d'« initiatique », parce qu'il amène l'individu à découvrir au dedans de lui un aspect inconnu de sa personne, vers un « renouveau », parfois exprimé comme une « renaissance ».|
Cependant, dans son acception ancienne, l'initiation a un sens moins profane, souvent marqué par un rite, ou des symboles, censés provoquer un éveil spirituel et une autre vision du monde.
On y célébrait aussi Dionysos (le deux fois né) à travers un ensemble de rites souvent spectaculaires ayant pour fonction d'imprégner la personnalité du futur initié et de la préparer au moment de l'initiation, ou à la révélation qu'il allait recevoir. Quelle était la nature de cette initiation et surtout de cette révélation ? On en sait aujourd'hui peu de choses, car le disciple était tenu à garder le secret, (et était censé ne pas parler même sous la torture). Cependant, quelques traits de l'initiation ont percé à travers les ouvrages des philosophes pré-socratiques comme Héraclite ou les mythes développés par Platon.
Autour de ces maîtres, dont la vie semblait être la mise en pratique de leurs idées, la jeunesse dorée de l'Antiquité se regroupait, en quête de connaissance. Puis, pour parfaire leur « chemin », il n'était pas rare qu'ils voyagent à travers le bassin méditerranéen passant d'une initiation à une autre, en quête de perfectionnement et d'épreuves. Cependant, si l'initiation reste liée aux mythes qui façonnaient l'Antiquité, ceux-ci n'en construisent pas moins, encore aujourd'hui, notre personnalité.
L'initié vivait, par exemple, la mort d'Osiris et sa résurrection, la quête d'Isis, celle d'Orphée dans son corps et sa conscience. Ces phénomènes que la religion considère comme véritables étaient semblables dans les Écoles des Mystères à des stades de découverte intérieure et de transformations censées conduire le disciple ou l'élève de son état actuel à un état de conscience plus élevé.
La plupart des religions ont des rites initiatiques[2].
Quelques exemples :
L'âge de maturité, selon les termes de la bahaïsmefoi Baha'i dans le Bahaïsme, est le moment ou un enfant est considéré spirituellement mature - à 15 ans-. Les baha'is qui ont atteint cet âge sont censés commencer à observer certaines des règles baha'ies, telles que la prière obligatoire et le jeûne.
L'initiation chez une société animiste : chez les Batammariba du Koutammakou (nord du Togo et du Bénin) le dikuntri est le rituel initiatique des jeunes filles et le difwani le rituel initiatique des jeunes garçons vierges d'un clan. Tous deux ont lieu tous les quatre ans, l'un à la suite de l'autre, dans plusieurs clans du Koutammakou. Le dikuntri, qui ne fait subir aucun sévice aux jeunes filles, magnifie la maternité et les relations entre morts et vivants[6]. Par l'intermédiaire des jeunes initiés, le difwani renouvelle le pacte sacré entre les humains et les puissances chthoniennes dont dépend toute vie sur terre. Il évoque un grandiose rite agraire[7].
L'initiation se fait par des rites. Selon René Guénon, « ils constituent l’élément essentiel pour la transmission de l’influence spirituelle et le rattachement à la "chaîne" initiatique, si bien qu’on peut dire que, sans les rites, il ne saurait y avoir d’initiation en aucune façon[8]. »
Le système mystique de la Kabbale, tradition ésotérique et exégèse de la Torah, comporte également une dimension initiatique. Bien que cette initiation puisse se passer dans le cadre d'un enseignement reçu par des élèves auprès d'un Rabbin kabbaliste, celle-ci ne consiste pas en des grades particuliers et bien définis comme dans la franc-maçonnerie ou le rosicrucianisme, mais davantage dans la capacité qu'a l'élève à pénétrer les secrets que renferment la Torah et de la lumière qu'il en reçoit.
Dominique Sewane, La Nuit des Grands Morts. L’initiée et l’épouse chez les Tamberma du Togo (préface de Jean Malaurie), Economica, Paris, 2002, « coll. Afrique Cultures », 272 p. (ISBN9782717844849) (note de lecture par Suzanne Lallemand dans le Journal des africanistes, 74-1/2, 2004, p. 527-529 [12] [archive])
Dominique Sewane, Les Batãmmariba, le peuple voyant : carnets d'une ethnologue, Éd. de La Martinière, Paris, 2004, 189 p. (ISBN2-7324-3209-1)
Dominique Sewane, Rites et pensée des Batammariba pour les écoles primaires du Togo - Ministère des enseignements primaire secondaire et de l’alphabétisation du Togo, Patrimoine Culturel Immatériel de l’UNESCO, éditions Haho, Lomé (Togo), 2009 (in Programme de sauvegarde du Patrimoine immatériel des Batammariba – Unesco-Japan
Jean-Marc Aractingi et Christian Lochon, Secrets initiatiques en Islam et rituels maçonniques, l'Harmattan, 2008, (ISBN978-2-296-06536-9).
Walter Burkert, Les cultes à Mystères dans l'Antiquité, Belles Lettres, 2003, (ISBN2-251-32436-4).
Alain Moreau, Mythes grecs II : L'initiation. Montpellier : Service des Publications de l'Université Paul Valéry - Montpellier III, 2004, 279 p.
L’initiation. Tome I : Les rites d’adolescence et les mystères. Actes du colloque international de Montpellier 11- organisé par le SEMA. Études rassemblées par Alain Moreau, Montpellier : Publications de l’Université Paul Valéry - Montpellier III, 1992, 326 p.
L’initiation. Tome II : L’acquisition d’un savoir ou d’un pouvoir. Le lieu initiatique. Parodies et perspectives. Actes du colloque international de Montpellier 11- organisé par le SEMA. Études rassemblées par Alain Moreau, Montpellier : Publications de l’Université Paul Valéry - Montpellier III, 1992, 320 p.
Rudolf Steiner, L'Initiation ou Comment acquérir des connaissances sur les mondes supérieurs ?, GA no 10, Éditions Anthroposophiques Romandes, Genève, 1992, traduction de Georges Ducommun, (ISBN2-88189-106-3).
Le Vade-mecum de l'apprenti, Claude Darche, éditions Dervy, 2006.
Ghizlaine Laghzaoui, « L’initiation : le corps dans tous ses états », Études françaises, vol. 41, no 2, , p. 25-41 (lire en ligne).