Insurrection de Juin en Lituanie

Insurrection de Juin en Lituanie
Description de cette image, également commentée ci-après
Des rebelles lituaniens à Kaunas le .
Informations générales
Date 22 -
Lieu Lituanie, URSS
Issue Victoire lituanienne
Belligérants
Drapeau de l'URSS Union soviétique Drapeau de la Lituanie Lituanie
Forces en présence
12 – 15 divisions 20 000 – 30 000 hommes
Pertes
5 000 tués 600 tués

Seconde Guerre mondiale

Batailles

Front de l’Est
Prémices :

Guerre germano-soviétique :

  • 1941 : L'invasion de l'URSS

Front nord :

Front central :

Front sud :

  • 1941-1942 : La contre-offensive soviétique

Front nord :

Front central :

Front sud :

  • 1942-1943 : De Fall Blau à 3e Kharkov

Front nord :

Front central :

Front sud :

  • 1943-1944 : Libération de l'Ukraine et de la Biélorussie

Front central :

Front sud :

  • 1944-1945 : Campagnes d'Europe centrale et d'Allemagne

Allemagne :

Front nord et Finlande :

Europe orientale :


Front d’Europe de l’Ouest


Campagnes d'Afrique, du Moyen-Orient et de Méditerranée


Bataille de l’Atlantique


Guerre du Pacifique


Guerre sino-japonaise


Théâtre américain

L'insurrection de juin (lituanien : birželio sukilimas) est une brève période de l’histoire de la Lituanie entre la première occupation soviétique et l’occupation nazie à la fin du mois de .

Environ un an auparavant, le , l'Armée rouge avait envahi la Lituanie après un ultimatum et la République socialiste soviétique lituanienne, impopulaire[1] auprès de la population, avait rapidement été proclamée. La répression politique et la terreur mise en place par l'occupant réduit au silence tous détracteurs ou opposants et étouffe quelconque résistance. Les administrations de l'État sont liquidées et remplacées par des cadres soviétiques, opérations dans laquelle 75 000 Lituaniens seront déportés ou tués[2].

Lorsque l'Allemagne nazie attaque l'Union soviétique le , un groupe varié de la population lituanienne se soulève contre le régime soviétique et déclare son indépendance en formant un gouvernement provisoire de courte durée.

La révolte

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Les rebelles lituaniens de Kruonis demandent plus d'armes pour combattre les communistes. Ils écrivent également que les communistes et les soldats russes terrorisent les habitants et attaquent la nuit après s'être cachés dans les forêts pendant la journée (environ 30 membres actifs de l'Union des fusiliers lituaniens ont déjà été tués).

Deux grandes villes lituaniennes, Kaunas et Vilnius, tombent entre les mains des rebelles avant l’arrivée de la Wehrmacht.

Ainsi le au soir, les Lituaniens contrôlent le palais présidentiel, le bureau de poste, le téléphone et le télégraphe, une station de radio et un radiophone de Kaunas[3]. Deux jours plus tard, des unités de chars de l'Armée rouge qui tentent de reprendre la ville sont bombardées par la Luftwaffe, qui a été contactée par radio par les rebelles lituaniens. Cette action marque la première action coordonnée lituano-allemande de l'insurrection[4]. Les premiers éclaireurs allemands, le lieutenant Flohret et quatre soldats, entrent dans Kaunas le et sont accueillis amicalement par les rebelles[5]. Les forces principales accèdent sans entrave à la ville le lendemain, à la limite d'un défilé militaire[6]. Le , le commandement militaire allemand ordonne de dissoudre et de désarmer les groupes rebelles, avant de relever de leurs fonctions deux jours plus tard les gardes et les patrouilles lituaniennes[7]. Selon un recensement de juillet, environ 6 000 rebelles[8] organisés en 26 groupes aurait combattu les soviétiques à Kaunas[9]. Les groupes les plus importants comptaient 200 à 250 hommes. Le nombre total de victimes lituaniennes à Kaunas est estimé à 200 morts et 150 blessés[8].

À Vilnius, le Front des activistes lituaniens avait été démantelé par les nombreuses arrestations soviétiques effectuées juste avant la guerre et les Lituaniens ne constituaient qu'une petite minorité de la population de la ville[10]. Par conséquent, le soulèvement était d'une ampleur moindre et ne débute que le . Les rebelles prennent rapidement le contrôle de la poste, de la station de radio et d'autres institutions, avant de hisser un drapeau au-dessus de la tour de Gediminas. Vilnius tombe rapidement car la plupart des unités de l’Armée rouge stationnaient à l’extérieur de la ville. Ceux-ci se retirent alors assez rapidement. Les premières unités allemandes entrent dans la ville le . La 7e Panzerdivision, commandée par Hans von Funck, s'attend à ce que l'Armée rouge résiste à Vilnius et prévoit de bombarder la ville[11].

Le 29e Rifle Corps, formé après la dissolution de l'armée lituanienne en 1940, compte environ 7 000 à 8 000 personnes d'ethnie lituanienne[12]. La majorité d'entre eux ont déserté et commencent à se rassembler à Vilnius à partir du . La 184e division de fusiliers, disloquée près de Varėna, est l'une des premières à faire face à la progression des Allemands[13]. Profitant du chaos parmi les officiers russes, les Lituaniens réussissent à se séparer du corps principal avec seulement quelques pertes et se réunissent à Vilnius. Seuls 745 soldats de la 184e division atteignent la Russie[14]. La 179e division de fusiliers reçoit l'ordre de se retirer de PabradėŠvenčionėliai vers Pskov. Le , la division franchit la frontière lituanienne au cours duquel et des soldats lituaniens se mutinent. Au moins 120 Lituaniens sont tués dans diverses fusillades alors qu'ils tentaient de déserter. Environ 1 500 à 2 000 soldats (sur 6 000) de la 179e division atteignent Nevel[14]. Les Lituaniens espéraient que ces déserteurs constitueraient le noyau de la nouvelle armée lituanienne ; cependant, les troupes étaient organisées en bataillons de police et employées par les Allemands pour répondre à leurs besoins, notamment lors de la perpétration de la Shoah[14].

Reste du pays

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Le soulèvement s'étend à de nombreuses villes et villages. Le niveau des activités des rebelles varie beaucoup en Lituanie et le soulèvement est moins organisé, plus spontané et chaotique[10]. Les hommes rejoignent le soulèvement même en n'ayant jamais entendu parler du Front des activistes lituaniens ni de la résistance organisée à Kaunas. Dans la plupart des régions, les rebelles suivent le schéma établi à Kaunas et à Vilnius : prendre le contrôle des institutions locales (surtout la police) et sécuriser les zones stratégiques. Les rebelles arrêtent également les militants soviétiques, libèrent des prisonniers politiques et hissent les drapeaux lituaniens[12]. Le manque d'armements et de munitions se ressentant à travers le pays, le désarmement des troupes soviétiques s'étant rendues fournit la majorité de l'arsenal rebelle[15]. Les poches de rébellion les plus actives se trouvent dans les districts de Švenčionys, Mažeikiai, Panevėžys et Utena[16]. Dans certaines régions, nomment à Šiauliai, aucune activité n'est signalée[16]. Dans la majorité des cas, les rebelles sont désarmés par les Allemands ; cependant, dans certaines institutions locales (police, divers comités) créées de facto par les rebelles ont ensuite été légalisées de jure[17].

Ainsi, en une semaine, l'armée allemande prend le contrôle de la totalité de la Lituanie. Ils sont acclamés par les Lituaniens qui voient en eux des libérateurs du régime répressif soviétique, espérant que ces derniers rétablissent leur indépendance, ou au moins permettent un certain degré d'autonomie (semblable à la République slovaque[18]). Les nazis n’apportent cependant aucun soutien de ce type : ils remplacent progressivement les institutions lituaniennes par leur propre administration et déroulent leur planification nommée Generalplan Ost. Le Reichskommissariat Ostland est créé à la fin du mois de . Privé par l'occupant nazi de tout pouvoir réel, donc réduit à un rôle de marionnettes, ce gouvernement fantoche s'auto-dissout le .

Notes et références

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  1. (ru) « Литва в период германской оккупации 1941 – 1944 г. », runivers.ru (consulté le )
  2. (en) Simon SebagMontefiore, Stalin : The Court of the Red Tsar, p. 334
  3. Bubnys (1998), p. 34
  4. Gerutis (1984), pp. 325–326
  5. Bubnys (1998), p. 40
  6. Misiunas (1993), p. 47
  7. Bubnys (1998), p. 38
  8. a et b Bubnys (1998), p. 39
  9. Anušauskas (2005), p. 169
  10. a et b (lt) Valentinas Brandišauskas, Gimtoji istorija. Nuo 7 iki 12 klasės, Vilnius, Elektroninės leidybos namai, (ISBN 9986-9216-9-4, lire en ligne [archive du ]), « 1941 m. sukilimas ir nepriklausomybės viltys »
  11. Anušauskas (2005), p. 164
  12. a et b Bubnys (1998), p. 43
  13. Gerutis (1984), p. 326
  14. a b et c Anušauskas (2005), p. 166
  15. Anušauskas (2005), p. 170
  16. a et b Anušauskas (2005), p. 171
  17. Anušauskas (2005), p. 176
  18. Tadeusz Piotrowski, Poland's Holocaust : Ethnic Strife, Collaboration with Occupying Forces and Genocide in the Second Republic, 1918–1947, McFarland, , 437 p. (ISBN 978-0-7864-0371-4, lire en ligne), p. 164

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Articles connexes

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Bibliographie

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