Invitation à la vie

Invitation à la vie
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Invitation à la vie, aussi appelée Invitation à la vie intense (IVI), est une association fondée en 1983 par Yvonne Trubert, née Dolo (1932-2009). Elle se revendique comme un mouvement d'inspiration chrétienne. Classée comme secte guérisseuse par le rapport de la commission d'enquête sur les sectes en 1995, elle a prétendu guérir des maladies aussi graves que le cancer, le SIDA, la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques, par la prière, l'imposition des mains ou encore l'« harmonisation des centres énergétiques » du corps, provoquant la mort de personnes ayant arrêté leur traitement conventionnel, convaincues par de fausses promesses de guérison.

Yvonne Trubert est née le à Laurenan (Côtes-d'Armor), dans une famille nombreuse et modeste.

Mère de famille de quatre enfants, elle quitte sa Bretagne natale pour s'établir en Île-de-France où elle devient la gérante d'un magasin de couture dans le 11e arrondissement de Paris. Persuadée qu'elle dispose d'un pouvoir de guérison, elle fait la connaissance de guérisseurs et de magnétiseurs, s'initie à la littérature ésotérique et occultiste, et s'entraîne à soigner de nombreuses personnes.

Se présentant comme la « vivante réincarnation du Saint-Esprit », sa réputation s'étend en particulier dans un milieu bourgeois et catholique de l'Ouest parisien qu'elle séduit en affirmant que ses « guérisons » ne sont obtenues que par la prière[1],[2]. Elle s'installe en 1976 comme voyante dans un appartement du 16e arrondissement de Paris, rue Michel-Ange[1].

À partir de l'année 1980, elle anime un groupe de prière catholique qui se développe rapidement. Les statuts d'Invitation à la Vie sont déposés à la préfecture de Police de Paris le [3].

En 1987, Le Nouvel Observateur dénonce « le système christo-maristo-hinduisto-naturopathicobioénergétique » de ce mouvement, qui avait rapidement fait des milliers d'adeptes en prétendant guérir miraculeusement des maladies aussi graves que le cancer, la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques et même la trisomie 21 par la prière, l'imposition des mains ou encore l'« harmonisation des centres énergétiques » du corps, ou « chakras »[4]. Plusieurs personnes sont mortes en ayant arrêté leur traitement conventionnel à la suite de promesses de guérison[4],[5].

La même année, le secrétariat général de l'épiscopat français publie une mise au point à propos du mouvement : « Il est urgent et nécessaire de mettre en garde les catholiques de France contre les thèses réductrices et destructrices de la foi enseignée par le mouvement Invitation à la Vie (I.V.I.) [...] La doctrine d'Invitation à la Vie est en effet une véritable gnose en opposition radicale avec la foi chrétienne, constituée par un curieux amalgame de théories empruntées au christianisme, à l'hindouisme et à la bio-énergie. »[6]

Organisation

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Rayonnement et effectifs

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En France, des centres existent dans la quasi-totalité des départements de la métropole, et une antenne d'accueil est implantée en Guyane[réf. nécessaire].

Des centres sont également installés dans d'autres pays d'Europe : en Belgique, en Allemagne, aux Pays-Bas, Italie, en Espagne, au Royaume-Uni, en Bulgarie, en Estonie. On trouve Invitation à la Vie au Niger, au Mexique, en Colombie, en Équateur, au Chili, au Brésil, en Australie, en Nouvelle-Zélande, à Vanuatu[réf. nécessaire].

Le groupe compte ou a compté dans ses rangs de nombreux médecins, des cadres d'entreprises, une animatrice de télévision et une personnalité politique, Georgina Dufoix, qui a fait l'éloge du mouvement[7],[8].

Membres ou anciens membres

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  • Yvonne Trubert (fondatrice)
  • Daniel Chauvin (président)
  • Eric d'Indy (vice-président), cofondateur et président d'Invitation to Health
  • Georgina Dufoix
  • Agnès et Bernard Loiseau, anciens propriétaires du mensuel Psychologies magazine[9]
  • Amaury d'Harcourt[10], condamné à huit ans de réclusion pour complicité d’assassinat dans le cadre de l'Affaire Bissonnet[11].
  • Yves Godard aurait été proche de l'association[8].

Controverses et polémique

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Accusations de dérives sectaires

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En France, l'association Invitation à la Vie est classée comme "mouvement sectaire" dans les rapports n°2468 et n°1687 (1995 et 1996) réalisés par la Commission d'enquête parlementaire[12]. Elle est répertoriée parmi les groupes comptant entre 500 et 2 000 adeptes sous le type dominant « pseudo-catholique », avec pour type associé « guérisseur ». Une ancienne adepte la désigne en ce sens[13]. Des témoignages indiquent que des personnes ont refusé de se faire soigner ou de faire soigner leur enfant par des traitements conventionnels, ce qui a entraîné leur mort[4],[5]. Elle est, au même titre que l'Église de Scientologie, la Science chrétienne et l'antoinisme, désignée comme une « religion de guérison » par Régis Dericquebourg, sociologue français, dans son ouvrage Croire et guérir paru en 2001[14]. En 2003, le rapport de la MIVILUDES mentionne, dans les affaires judiciaires liées à des atteintes à la santé que « deux parents, exerçant à l’époque des responsabilités au sein du mouvement Invitation à la vie intense (IVI) font l’objet d’une information judiciaire pour défaut de soins sur mineur de 15 ans par ascendant. L’enfant, atteint d’une leucémie, avait été envoyé en Allemagne pour y subir un traitement à base de plantes. Par la suite, son état de santé avait empiré jusqu’à devenir critique[15]. »

La liste des sectes dressée 1995 « a permis de cerner le phénomène même si c’était de manière partiellement incomplète » selon le président de la MIVILUDES[16], et la circulaire Raffarin de 2005 rappelle que le phénomène sectaire « doit alors être suivie avec une extrême vigilance de manière à prévenir tout agissement répréhensible et, s'il se produit, à engager sans délai l'action répressive »[17].

En 2013 le président de la MIVILUDES, Serge Blisko, expliquait au journal Le Figaro : « Nous n'avons pas reçu de signalement récent, mais nous continuons à surveiller ce mouvement de très près[4]. »

Entreprise Sevene Pharma

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En , le blog Agriculture & Environnement publie une enquête[4] de Gil Rivière-Wekstein[18] qui dévoile les liens entre plusieurs cadres et actionnaires de Sevene Pharma et le mouvement Invitation à la vie, dont son président, Daniel Chauvin[19]. Les documents sur lesquels s'appuient Gil Rivière-Wekstein montrent que Daniel Chauvin, qui préside le directoire de Sevene Pharma et détient 10 % des parts de la société, est aussi président de l'association IVI. D'autres membres historiques du mouvement sont actionnaires de l'entreprise, comme Anne de Constantin (qui a préfacé un livre de la fondatrice du mouvement) ou encore Marie d'Hennezel, propriétaire du domaine du Mazet, où sont cultivées les plantes à partir desquelles sont fabriqués les remèdes « détoxifiants » de Sevene Pharma étudiés et promus par Gilles-Éric Séralini[20]. Ce dernier affirme : « J'ai en effet dirigé une thèse portant sur les effets de médicaments de détoxification commercialisés par Sevene Pharma et ces travaux ont fait l'objet de deux publications scientifiques. Mais j'ignorais tout des liens entre cette société et Invitation à la vie[19]. »

Références

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  1. a et b Jean Vernette et Claire Moncelon, Dictionnaire des groupes religieux aujourd'hui : religions, églises, sectes, nouveaux mouvements religieux, mouvements spiritualistes, Paris, Presses universitaires de France, , 291 p. (ISBN 2-13-052026-X et 9782130520269, OCLC 56322322, présentation en ligne)
  2. François Devinat, « Un homme d'église, chasseur de sectes. Le père Trouslard traque les gourous qui s'abritent derrière le religieux. », Libération,‎ (lire en ligne)
  3. « Annonce JOAFE n°127 de la parution n°19830078 », sur journal-officiel.gouv.fr,
  4. a b c d et e Marc Mennessier, « OGM : les liaisons dangereuses du Pr Séralini », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. a et b « Dérives thérapeutiques et dérives sectaires : la santé en danger (Auditions) », sur senat.fr (consulté le )
  6. « Mise au point du secrétariat général de l'épiscopat français à propos du mouvement I.V.I. », La Documentation catholique,‎ , p. 378
  7. Annie Kouchner, « Ceux qui "harmonisent" la mort », L'Express,‎ (lire en ligne)
  8. a et b Romain Gubert, Marc Leplongeon, Jean-Pierre Beuve et Laure Van Ruymbeke, « Affaire Godard : au cœur des sectes », Le Point,‎ (lire en ligne)
  9. « Jean-Louis Servan-Schreiber reprend «Psychologies». », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. Stéphane Durand-Souffland, « Bissonnet: la vie chaotique d'Amaury d'Harcourt », Le Figaro,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  11. « L'affaire Bissonnet », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. « Commission d'enquête sur les sectes – Assemblée nationale », sur assemblee-nationale.fr (consulté le )
  13. La Dépêche du Midi, « Sept ans dans une secte », La Dépêche,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. Jean Benoist, « R. Dericquebourg, Croire et guérir. Quatre religions de guérison », Bulletin Amades,‎ , p. 47 (DOI 10.4000/amades.970)
  15. « Rapport MIVILUDES 2003 », sur derives-sectes.gouv.fr,
  16. « La Miviludes veut aider davantage les victimes », La Gazette des communes,‎ (lire en ligne)
  17. « Texte Circulaire (Raffarin) du 27 mai 2005 », Journal officiel no 126 du 1er juin 2005
  18. « La «part d’ombre» du professeur Séralini - », sur environnement.fr, (consulté le )
  19. a et b Stéphane Foucart, « Accusations de liens entre M. Séralini et une "secte guérisseuse" », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. Robin Mesnage, Nicolas Defarge, Louis-Marie Rocque et Joël Spiroux de Vendômois, « Laboratory Rodent Diets Contain Toxic Levels of Environmental Contaminants: Implications for Regulatory Tests », PLoS ONE, vol. 10,‎ , e0128429 (PMID 26133768, PMCID 4489719, DOI 10.1371/journal.pone.0128429)

Voir également

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Liens internes

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Liens externes

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Liens liés à Invitation à la Vie

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Banques de données, dictionnaires et encyclopédies

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