L'inégalité de Carleman est une inégalité démontrée par Torsten Carleman en 1922[1] et reliant la somme des moyennes géométriques des
premiers termes d'une série à termes positifs et la somme de cette série :
La constante e est la meilleure possible. L'inégalité est stricte sauf pour la suite nulle.
Soit pour tout
,
. Observons que
, et que donc
. Soit
. Alors, d'après l'inégalité arithmético-géométrique,
Une inversion de somme conduit alors à
Or la suite de nombres rationnels
croît
vers le nombre irrationnel e, donc
pour tout
. D'où
et cette inégalité est stricte lorsque N est assez grand, à moins que la
suite
ne soit identiquement nulle.
L'inégalité de Carleman s'en déduit en faisant tendre N vers l'infini.
Si l'on considère
alors le membre de droite de l'inégalité de Carleman est égal à
où HN est le N-ième nombre harmonique, tandis que le membre de gauche admet, puisque
d'après la formule de Stirling, l'équivalent
lorsque
. Ceci montre que la constante
est la meilleure possible.
- ↑ T. Carleman, « Sur les fonctions quasi-analytiques », Conférences faites au cinquième congrès des mathématiciens scandinaves tenu à Helsingfors du 4 au 7 juillet 1922, p. 181-196.