De plus, lorsque et sont finis, il y a égalité si et seulement si et sont colinéairespresque partout (p.p.), c'est-à-dire s’il existe et non simultanément nuls tels que p.p.
L'inégalité de Cauchy-Schwarz pour les espaces de Hilbert est le cas particulier où p=q=2 dans l'inégalité de Hölder.
Dimension finie
Lorsqu'on applique l'inégalité de Hölder à l’ensemble S = {1, …, n} muni de la mesure de dénombrement, on obtient, pour 1 ≤ p, q ≤ +∞ avec 1/p + 1/q = 1 et pour tous vecteurs x et y de ℝn (ou de ℂn), l'inégalité
L’inégalité précédente se généralise (en prenant, cette fois, S = ℕ) aux suites (ou aux séries selon le point de vue) : si (xk) et (yk) sont respectivement dans les espaces de suites ℓp et ℓq, alors la suite « produit terme à terme » (xk yk) est dans ℓ1.
Soient 1 ≤ p, q ≤ +∞ avec 1/p + 1/q = 1, S un espace mesuré, de tribu Σ et de mesure μ, et f ∈ Lp(S).
Si p < +∞, alors
Si p = +∞ et si tout élément A de la tribu Σ tel que μ(A) = +∞ contient un élément B de Σ tel que 0 < μ(B) < +∞ (ce qui est vrai dès que μ est σ-finie[3]), alors
D'après l'inégalité de Hölder, dans les deux cas, la borne supérieure de l'ensemble de droite est majorée par ║f║p.
Inversement, minorons cette borne supérieure par la norme pde f, que l'on peut supposer non nulle. Par homogénéité, supposons même que
Si p < +∞, la borne est même un maximum c'est-à-dire qu'elle est atteinte : la fonction gdéfinie sur S parappartient à Lq où sa norme vaut 1 et l'on a
Si p = +∞, soient ε ∈]0, 1[et A = [|f| > 1 – ε] ∈ Σ, de mesure non nulle puisque ║f║∞ = 1. L'hypothèse additionnelle garantit l'existence d'un B ∈ Σ, contenu dans A et de mesure finie non nulle. La fonction gdéfinie sur S parappartient alors à L1 où sa norme vaut 1 et l'on aLa borne supérieure que l'on cherchait à minorer est donc supérieure ou égale à 1 – ε pour tout ε ∈]0, 1[, ce qui prouve qu'elle est bien supérieure ou égale à ║f║∞.
Remarques sur le cas p = +∞
Même avec l'hypothèse additionnelle de l'énoncé, la borne supérieure n'est pas atteinte en général. Par exemple si xest la suite de ℓ∞ définie par xk= 1 – 2–k alors, pour toute suite non nulle yde norme inférieure ou égale à 1 dans ℓ1,
Si A ∈ Σ est de mesure infinie mais ne contient aucun B ∈ Σ de mesure finie non nulle (l'exemple le plus simple étant celui où le seul B ∈ Σ qui soit strictement inclus dans A est ∅) et si f est la fonction indicatrice de A, alors la borne supérieure associée est nulle, tandis que ║f║∞ = 1.
Le cas extrémal permet d’établir que le dual topologique de Lp est Lq (avec 1/p + 1/q = 1) si 1 < p < +∞[5], et aussi si p = 1 quand la mesure est σ-finie.
↑(en) N. L. Carothers, A Short Course on Banach Space Theory, CUP, , 184 p. (ISBN978-0-521-60372-0, lire en ligne), p. 120, remarque : « Curieusement, la propriété que chaque élément de Lp* atteint sa norme est équivalente au fait que Lp est réflexif, sans avoir en fait rien besoin de savoir sur l'espace dual Lp* ! ».