Irene Mambilima

Irene Mambilima
Fonction
Juge en chef
Zambie
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 69 ans)
Le CaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Leopards Hill Memorial Park (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités

Irene Chirwa Mambilima, née le et morte le au Caire[1], est une magistrate zambienne, présidente de la Cour suprême de ce pays, et en fonction depuis 2015 à la tête de cette instance. Mais elle s’est fait connaître précédemment en tant que présidente de la Commission électorale de Zambie (ECZ), notamment sur des élections présidentielles ou parlementaires entre 2006 et 2015, se montrant peu sensible aux pressions extérieures, vigilante au maintien d’un État de droit et tentant de rassurer les électeurs sur la régularité des élections. Le contexte était d’autant plus difficile que les résultats étaient serrées, avec une alternance des partis au pouvoir en 2011.

Enfance, formation et débuts

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Irene Mambilima nait le 31 mars 1952 à Chiwoko Village (Chipata). Elle effectue des études supérieures en droit en Zambie puis à Londres. Elle est ainsi titulaire d'une licence en droit (LL.B.) de l'université de Zambie, d'un diplôme de troisième cycle en pratique du droit du Law Practice Institute (aujourd'hui connu sous le nom de Zambia Institute of Advanced Legal Education (ZIALE)) et, en 1990, d'une maîtrise en droit (LL.M.) de l'École des études orientales et africaines de l'université de Londres[2].

Elle est admise au barreau zambien en 1977 et, la même année, est nommée avocat d'État auprès du cabinet du procureur général. Elle gravit ensuite les échelons, occupant divers postes, notamment ceux de directrice de l'aide juridique et de juge de la Haute Cour. En 2002, elle a été élevée au rang de juge à la Cour suprême de Zambie, la plus haute instance dans le système juridique de ce pays. Puis elle devient adjointe du président de la Cour Suprême[3].

Elle est choisie pour présider la Commission électorale de Zambie à plusieurs reprises, lors de scrutins majeurs (elle est alors mise en disponibilité de la Cour suprême pour se consacrer à ce rôle sensible). À ce titre, elle a présidé les élections présidentielles et parlementaires de 2006[4] et 2011[5],[6],[7] en Zambie, ainsi que l'élection présidentielle partielle de janvier 2015[8]. L’élection de 2011 est caractérisée par une alternance au pouvoir[7]. Lors de chaque scrutin, les perdants ont mis en cause la sincérité du dépouillement et accusés leurs adversaires de fraude, des propos générant des réactions de violences dans le pays. Elle a répondu en appelant au calme et à une couverture médiatique équilibrée, en garantissant les résultats des dépouillements sur la base des observations de sa commission ou d’observateurs étrangers, et en proclamant elle-même les résultats (s’insurgeant d’une proclamation anticipée de résultats par certains candidats)[5],[7].

Elle a fait partie de plusieurs missions d'observation électorale dans d’autres pays, notamment au Liberia, au Kenya, au Mozambique et aux Seychelles. Elle a également été juge de session à la Cour suprême de Gambie[3].

Elle siège au conseil d'administration international de l'Association internationale des femmes juges (AIFJ) en tant que directrice de la région Afrique. Elle est également membre de plusieurs associations professionnelles, notamment l'Association des femmes juges de Zambie, le Conseil du comité de rédaction de Law Reporting, le Fonds pour l'enfance (Zambie), Women in Law Southern Africa et le Conseil de l'Institution de l'enseignement juridique supérieur[3].

En tant que membre de la Cour suprême, elle a géré des mises en accusation de corruption et d'abus de pouvoir de hauts responsables, concluant dans certains cas à des infractions. La nomination de Mambilima au poste de présidente de la Cour suprême de Zambie a été ratifiée à l'unanimité par le Parlement zambien en février 2015, faisant d'elle la première femme présidente de la Cour suprême du pays[9]. Elle y défend l’indépendance du pouvoir judiciaire en Zambie[10]. Pour autant, elle est critiquée pour son intransigeance et quelquefois ses décisions brutales et contestables pour certains, comme lorsqu’elle interdit à un avocat bien connu, John Sangwa, de se produire devant un tribunal, pour avoir mis en cause un juge en défendant un homme d’affaires. L’Association du barreau américain (ABA) écrit ainsi que la suspension de John Sangwa, sans audience, soulève de sérieuses inquiétudes quant à la régularité de la procédure et à la liberté d'expression. Le rapporteur spécial des Nations unies sur l'indépendance des juges et des avocats, Diego García-Sayán, et le Réseau des défenseurs des droits de l'homme d'Afrique australe (Southern African Human Rights Defenders Network ou SAHRDN) se sont dits également préoccupés et ont réaffirmé la nécessité d’une indépendance des avocats face aux magistrats[11].

Notes et références

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  1. (en-GB) « CHIEF JUSTICE IRENE MAMBILIMA IS DEAD ~ », (consulté le )
  2. (en) « Book Launch: Rethinking the Role of African National Courts in Arbitration », sur WilmerHale,
  3. a b et c (en) « Daily Parliamentary Debates for the Session of the tenth Assembly. Motion : Report of the Parliamentary Select Committee to Scrutinise the appoibtment of Madam Justice Ireen Chirwa Mambilimma to serve as Chairperson of the Electoral Commission of Zambia and Mr Alfred Kwanga Kaweza and Mr Davies Jose Mwanza to serve as Commissioners for Investigations », sur National Assembly of Zambia,
  4. « L'opposant Sata arrive en tête de la présidentielle en Zambie, selon des résultats partiels », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  5. a et b (en) « Justice Mambilima Calls For Fair And Balanced Media Coverage », Zambia Online,‎ (lire en ligne)
  6. « Les premiers résultats donnent l'opposition gagnante à la présidentielle zambienne », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  7. a b et c « Zambie : l’opposant Michael Sata remporte les élections présidentielles », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  8. « Zambie: le candidat du pouvoir Edgar Lungu remporte la présidentielle », Le Point,‎ (lire en ligne)
  9. (en) « Mambilima Appointment Ratified », Zambia Daily Mail,‎ (lire en ligne)
  10. (en) Steven Mvula, « Judiciary independent – Mambilima », Daily Mail Limited,‎ (lire en ligne)
  11. (en) « International pressure mounts on Chief Justice Mambilima to withdraw Sangwa’s suspension », Lusaka Times,‎ (lire en ligne)

Liens externes

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