Ishāq ibn 'Alī al-Ruhāwī est un médecin arabe qui a vécu au IXe ou au Xe siècle, connu par un seul ouvrage en vingt chapitres intitulé Adab al-tabib (Éthique du médecin).
On en est pratiquement réduit aux conjectures à son sujet (Ibn Abi Usaybi'a ne lui consacre pas de notice dans son dictionnaire biographique des médecins). Son surnom « al-Ruhawi » indique apparemment qu'il était originaire de la ville appelée en arabe « al-Ruha », c'est-à-dire l'antique Édesse, actuellement Şanlıurfa. Cette origine, et sa profession de médecin, ont fait supposer qu'il a dû être d'abord chrétien, mais son texte fait plutôt penser qu'au moment de sa rédaction il était musulman[1].
Son traité de déontologie médicale est conservé dans un manuscrit unique de la Süleymanie Kitabhane d'Istanbul (n° 1658), de 112 folios, avec 17 lignes par page, dédié au sultan Bayezid II[2]. Les vingt chapitres sont consacrés aux aspects moraux et pratiques de la profession médicale, notamment : la loyauté et la bonne foi du médecin, la condamnation de la corruption et du charlatanisme, la dignité qui s'attache à cette profession et le respect qu'elle mérite, les critères de sélection des bons médecins, le soin que le médecin doit avoir de lui-même, les bons comportements pendant les visites, la manière d'interroger le patient et ses proches, ce que le patient lui-même doit dire ou taire devant le médecin et la manière de recevoir ses directives selon qu'on est malade ou en bonne santé, etc. Le médecin est appelé « gardien des âmes et des corps ».
Al-Ruhawi avait écrit trois autres ouvrages, a priori perdus : une compilation des quatre traités de Galien qui forment la première partie des Summaria Alexandrinorum ; une Introduction à la dialectique ; un texte consacré aux examens des médecins.