Javier Camarena étudie la flûte traversière au lycée avant de commencer des études de chant à la faculté de musique de l'université de Vera Cruz, puis de les poursuivre à l'université de Guanajuato, au centre du Mexique, où il bénéficie des cours de professeurs renommés tels que Hugo Barreiro, María Eugenia Sutti et Edith Contreiras. Venu d'une famille sans culture musicale, Javier Camarena, enfant, ne connait de la musique que la musique populaire mais très peu de musique classique. Alors qu'il est déjà très avancé dans ses études musicales, il découvre le chant lyrique, lors d'un récital auquel il assistait, il en était tombé amoureux et décide alors de se convertir en chanteur d'opéra[1]. Javier Camarena rapporte dans plusieurs entretiens qu'il lui a fallu près de dix ans de travail et d'efforts pour arriver à un niveau international[2]. Il obtient sa première récompense en 2004, le premier prix du concours Carlo Morelli à Mexico, avec deux airs de Donizetti, ce qui lui a permis ensuite de se produire pour la première fois en Tonio dans La Fille du régiment en novembre de la même année, au Palacio de Bellas Artes de Mexico[3]. Il fête ses quinze ans de scène en 2021 dans ce même théâtre[4]. Il est également revenu y chanter plusieurs rôles au cours de sa carrière comme Belmonte dans Die Entführung aus dem Serail , Nemorino de L'elisir d'amore, Ernesto de Don Pasquale et Dorvil de La scala di seta, le cœur de son répertoire centré sur Mozart mais surtout Donizetti, Rossini, Bellini. Il privilégie le répertoire du bel canto.
Il rejoint en 2006 la troupe de l'opéra de Zurich. Il y chante dans une quinzaine de productions tout en alternant régulièrement avec d'autres scènes. Il fait ainsi ses débuts à l'opéra de Paris en comte Almaviva dans le Le Barbier de Séville en 2008 dans la mise en scène de Coline Serreau. La critique de Forum opéra prédit qu'il « se dirige d’un pas sûr vers un avenir radieux s’il continue à faire sonner aussi bien sa voix claire et souple, son aigu insolent et ses vocalises arrogantes »[5]. Il aborde également le rôle de Don Ramiro dans la Cenerentola dès 2008 sur la scène de la Monnaie à Bruxelles[6], sous la direction de Marc Minkowski, et, à nouveau, « ce chanteur stylé » est remarqué[7].
En 2012, Javier Camarena est l'un des trois ténors de l'Otello de Rossini aux côtés de la Desdemone de Cécilia Bartoli à l'opéra de Zurich. L'une des performances est filmée et enregistrée pour un DVD. Camarena chante le rôle de Rodrigo, tandis que John Osborn est Otello et Edgardo Rocha, Iago[15]. Et pour ses débuts au Teatro Real de Madrid en 2014, Javier Camarena offre dix huit contre-ut[16] dans La Fille du régiment, en bissant l'air Ah mes amis comme l'avait fait Juan Diego Florez sur cette même scène[17]. L'année suivante à Barcelone, il incarne le rôle de Leicester dans Maria Stuarda du même Donizetti[18]. La même année 2015, il est Horace dans un enregistrement du très rare "La Colombe" de Charles Gounod, publié sous le label Opera Rara[19].
En juillet 2016 à Madrid au Teatro Real, il aborde le rôle d'Arturo dans I puritani[20], représentation donnée sous la baguette d'Evelino Pido dont il sortira un DVD l'année suivante[21], rôle qu'il reprend plusieurs fois, notamment à l'opéra de Paris aux côtés d'Elsa Dreisig, en ouverture de la saison 2019-2020, dans la mise en scène de Laurent Pelly[22].
Il est l'un des ténors fidèles du Donizetti opera festival à Bergame, où, après avoir chanté Nemorino en 2021[23], il incarne Fernand dans une version intégrale de La Favorite donnée en novembre 2022[24].
Javier Camarena se produit régulièrement en récital comme en 2018, puis en 2021[25], dans le cadre du Festival de Peralada[26].
Signor Gaetano - Airs des opéras de Donizetti - Javier Camarena (tenor), Gli Originali, Riccardo Frizza, Catalogue No: PTC5186886 Label : Pentatone - 2022
La Colombe - Charles Gounod - avec Javier Camarena, Erin Morley, Michelle Losier, Laurent Naouri, sous la direction musicale de Sir Mark Elder - Opera Rara - 2015
Requiem - Hector Berlioz - Grande messe des morts, Op.5 - avec Javier Camarena, ténor et les Chœurs de l’Accademia Nazionale di Santa Cecilia, l'Orchestre royal du Concertgebouw d’Amsterdam sous la direction d'Antonio Pappano. 2019. RCO 19006.
Requiem - Hector Berlioz - Grande messe des morts, Op.5 - avec Javier Camarena, ténor et les Chœurs de l’Accademia Nazionale di Santa Cecilia, l'Orchestre royal du Concertgebouw d’Amsterdam sous la direction d'Antonio Pappano. 2019. RCO 19006.
Il Pirata - Vincenzo Bellini - avec Javier Camarena, ténor (Gualtiero) ; Marina Rebeka, soprano (Imogene) ; Franco Vassallo, baryton (Ernesto) ; Antonio Di Matteo, basse (Goffredo) ; Gustavo De Gennaro, ténor (Itulbo) ; Sonia Fortunato, mezzo-soprano (Adele) ; Coro del Teatro Massimo Bellini di Catania (chef de chœur : Luigi Petrozziello) ; Orchestra del Teatro Massimo Bellini di Catania, direction : Fabrizio Maria Carminati. 3 CD Prima Classic. 2021
Rigoletto - Giuseppe Verdi - avec Luca Salsi (Rigoletto), Javier Camarena (Il Duca di Mantova), Enkeleda Kamani (Gilda), Alessio Cacciamani (Sparafucile), Caterina Piva (Maddalena), Orchestra e Coro del Maggio Musicale Fiorentino, dir. Riccardo Frizza. Enregistré en salle en février 2021. Notice et livret italien/anglais. Dynamic CDS 7921 .02 (2 CD et 1 DVD), 2022