Bien qu'appartenant à une génération ultérieure, Mondonville est contemporain de Jean-Philippe Rameau. Il naît dans une famille aristocratique occitane qui a connu des revers de fortune. Entre 1735 et 1737, on le trouve comme maître des violonistes aux « concerts de Lille[2] ». Il s'installe à Paris en 1738 et est engagé, grâce à la protection de Madame de Pompadour, comme violoniste au Concert Spirituel.
Pendant les années 1740, il poursuit sa carrière de violoniste, même si le motet Venite exultemus Domino, publié en 1740, lui vaut le poste de sous-maître de musique de la Chapelle, précisément du quartier du mois de juillet. En 1747, il épouse Anne-Jeanne Boucon, claveciniste célèbre à qui Rameau avait dédié en 1741 une de ses pièces de clavecin en concert[3], œuvre qui reprenait une formule mise au point par Mondonville lui-même dès son opus III en 1734[4].
Entre 1734 et 1755, il compose 17 grands motets, dont seules neuf partitions nous sont parvenues. La musique de Mondonville se caractérise par son inventivité et son expressivité. On peut citer la lenteur hiératique du Dominus regnavit, l'impétuosité du Elevaverunt flumina et le lyrisme du Gloria patri dans le même motet (Dominus regnavit), ou bien le modernisme fougueux du verset Jordanis conversus est retrorsum dans le motet In exitu Israel. Grâce à une grande maîtrise orchestrale et vocale, Mondonville apporte au genre du grand motet — genre dominant du répertoire de la Chapelle royale jusqu'à la Révolution — une couleur, un dramatisme inhabituel, qui font de ses œuvres des créations remarquables de la musique baroque.
En 1755, après la mort de Pancrace Royer, Mondonville le remplace au titre de directeur du Concert Spirituel jusqu'en 1762.
Sonates pour violon et basse continue (1733), op.1
(6) Sonates en trio pour deux Violons avec la basse continue Œuvre Second, Dédiées à Monsieur le Marquis de la Bourdonnaye, gravées par Le Duc (1734) op.2
Les Sons harmoniques, sonates pour violon et basse continue op.4 (1738). La préface contient les premières sources écrites du jeu d'harmoniques (Paris et Lille)
Concerto pour violon (1739), perdu
Concert de violon avec chant (1747), perdu
Concert de violon avec voix, orchestre et chœurs (1752), perdu
Bacchus et Erigone, ballet en un acte, livret de Charles-Antoine Leclerc de La Bruère, Versailles, Théâtre des petits appartements, (utilisé comme acte 2 des derniers Les Fêtes de Paphos)
Les Projets de l'Amour, opéra-ballet en 3 entrées-livret de l'abbé de Voissenon, "L'Hymen et l'Amour", "Jupiter et Calisto", "Mirzele", dansé à l'Opéra du château de Versailles le , musique perdue
Le Carnaval du Parnasse (1749), ballet-héroïque en 1 prologue et 3 actes
Vénus et Adonis (1752), ballet-héroïque en 1 acte (utilisé comme acte 1 des derniers Les Fêtes de Paphos)
Depuis 2016, toute la musique sacrée existante de Mondonville a été enregistrée et depuis 2024, toute la musique lyrique/dramatique existante a également été enregistrée.
Grand motet : Cantate Domino, Chorale des Jeunesses Musicales de France, Orchestre Jean-François Paillard, dir. Louis Martini, Erato (1963)
Grand motets : Venite exultemus, Dominus regnavit, Ensemble Regional "A Coeur Joie", Ensemble "Adam de la Halle" d'Arras, Orchestre De Chambre Jean-François Paillard, dir. Jean-François Paillard, Erato (1981)
Grands motets : Venite exultemus ; De profundis. Petits motets : Regna terrae ; In decachordo psaltorio ; Benefac Domine, London Baroque, New College Oxford Choir, dir. Edward Higginbottom, 1 CD Hyperion (1988) (OCLC517682353) ; réédition, 1 CD Hyperion, coll. « Helios » (2000) (OCLC50117510)
Grands motets : Dominus regnavit, In exitu Israël, De profundis, Les Arts florissants, dir. William Christie, 1 CD Erato (1997) (OCLC255380558)
Grand motets : Coeli enarrant, Venite Exultemus, Jubilate Deo, Chantres de la Chapelle, Ensemble baroque de Limoges, dir. Christophe Coin, (1 CD Auvidis Astrée (1997)
Grand motet : Nisi Dominus, Le Parnasse Français, dir. Louis Castelain, Disponible uniquement sur YouTube (2003)[5]
Grand motet : Dominus regnavit, Tafelmusik, dir. Ivars Taurins, CBC Records (2007)
Grands motets : Cantate Domino, Magnus Dominus, De profundis, Nisi Dominus, Purcell Choir, Orfeo Orchestra, dir. Gyögy Vashegyi, Glossa (2016)
Grands motets : In exitu Israël, Dominus Regnavit, Coeli enarrant, Chœur & Orchestre Marguerite Louise, dir. Gaétan Jarry, Château de Versailles Spectacles (2022)
Grand motet : In exitu Israël, Le Concert d’Astrée, dir. Emmanuelle Haïm, Warner Classics (2023)
Daphnis et Alcimadure (Abrégé), Orquèstre e Còrs del Teatre de Montpelhièr, dir. Louis Bertholon, Ventadorn (1981)
Titon et l'Aurore, Ensemble Vocal Françoise Herr, Les Musiciens du Louvre, dir. Marc Minkowski, 2 CD Erato (1992) (OCLC39039271)
Les Fêtes de Paphos, Choeur de Chambre Accentus, Les Talens Lyriques, dir. Christophe Rousset, 3 CD L'Oiseau-Lyre (1997)
Isbé, Purcell Choir, Orfeo Orchestra, dir. György Vashegyi, Glossa (2017)
Titon et l'Aurore, Les Arts Florissants, dir. William Christie, Naxos DVD (2021)
Daphnis et Alcimadure (Opera complet), Orchestre Baroque de Montauban, Ensemble Les Passions, dir. Jean-Marc Andrieu, 2 CD Ligia Digital (2023)
Le carnaval du Parnasse, Les Ambassadeurs - La Grande Écurie, Choeur de Chambre de Namur, dir. Alexis Kossenko, Château de Versailles Spectacles (2024)
↑Louis Castelain, « Mondonville, Nisi Dominus. Grand motet. Édition de Louis Castelain. », Éditions du Centre de musique baroque de Versailles, (lire en ligne)
Roberte Machard, Jean Joseph Cassanea de Mondonville, virtuose, compositeur et chef d'orchestre, étude biographique, thèse, 1977
Jean-Paul Montagnier, « From Opera Seria to French Grand Motet. Thoughts on a Récit from Mondonville’s Venite exultemus », dans Fiori Musicali. Liber amicorumAlexander Silbiger, sous la direction de Claire Fontijn et Susan Parisi (Sterling Heights, Michigan : Harmonie Park Press, 2010), pp. 465–477