Contrôleur de gestion Vingtième |
---|
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Activités |
Membre de |
La Dominicale (en) |
---|---|
Représenté par |
Jean-Joseph Vadé, né le à Ham et mort à Paris le , est un chansonnier et dramaturge français, inventeur du genre poissard.
Fils de Jacques Vadé, un cabaretier, Jean-Joseph Vadé monta avec son père à Paris en 1725. D’un caractère bouillant et vif, ses études s’en ressentirent et il ne put jamais apprendre le latin, mais il sut corriger la faiblesse de son éducation en lisant par lui-même les meilleurs auteurs. À vingt ans, il obtint le poste de contrôleur du vingtième à Soissons, puis à Laon où il se fit remarquer par son esprit et sa verve entraînante. En 1743, il quitta Laon pour se rendre à Rouen, puis il devint secrétaire du duc d’Angenois pendant deux ans. Enfin, il revint à Paris, où ses amis lui procurèrent un nouvel emploi au bureau du vingtième. C’est à ce moment qu’il se révéla au public avec de gracieuses et faciles poésies.
Chanteur à ses heures, Vadé participa à la société chantante de la Dominicale. Il eut une fille Marie Françoise Rose (v. 1756-1818), qui joua à la Comédie-Française en 1776 et 1777 sous le nom de Mademoiselle Vadé, avant d’être remplacée, l’année suivante, par Mademoiselle Mars.
Il eut également un fils naturel qui se maria et devint le père de la mère (donc le grand-père maternel) de la poétesse et goguettière Élisa Fleury[1].
Il mourut à 37 ans, en , des suites d’une opération de la pierre.
Vadé publia ensuite une série de fables qui, sans atteindre la hauteur de La Fontaine, disent de très bonnes choses sous une forme aimable et de gracieuses et charmantes poésies galantes. Il ne tarda pas à devenir célèbre, mais ayant eu le malheur de se lier d’un peu trop près à Fréron, Voltaire ne le lui pardonna jamais et ne manqua pas une occasion et de railler et d’accabler « ce polisson de Vadé », comme il le nommait dans une lettre adressée le à Marie Du Deffand. Il lui fit néanmoins l’honneur de signer plusieurs de ses propres ouvrages du nom de Vadé.
Ce qui valut à Vadé d’être surtout connu pour être le créateur du genre poissard c’est que, cherchant dans un labeur honnête le moyen de vivre honnêtement, il s’essaya au théâtre pour lequel, avant de composer de nombreux vaudevilles, parades et opéras-comiques, il tenta tout d’abord d’écrire des pièces sérieuses. Ces tentatives s’avérèrent vaines lorsque les Visites du jour de l’An, représentée pour la première fois, le , à la Comédie-Française ne fut montrée qu’une fois ou que la Canadienne ne fut jamais représentée. Vadé se tourna alors avec succès vers le théâtre comique de la foire Saint-Laurent et de la foire Saint-Germain où ses parodies firent apparaître un esprit railleur, mais néanmoins observateur profond et attentif du peuple. Vadé a peint une nature saine et robuste, avec ses qualités et ses vices, sans les vains ornements ou le fard ridicule dont on la chargeait à son époque.
Sévèrement jugé par Grimm, La Harpe et Collé, qui déclarèrent le style poissard « au-dessous de rien », Vadé a eu des défenseurs et des admirateurs qui l’ont appelé le Teniers, le Callot de la poésie française ou le Corneille des Halles. Cependant, par-delà le style de Vadé, ses expressions triviales, ses expressions risquées, le burlesque se révélait derrière le poissard et les personnages de Vadé expriment, dans le langage de son rôle, une pensée morale qui, pour être parfois cachée sous une forme un peu rude, ne se dégage pas avec moins de vigueur.