Jean-Jules-Antoine Lecomte du Nouÿ

Jean-Jules-Antoine Lecomte du Nouÿ
Lecomte du Nouÿ photographié par Nadar.
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Activité
Père
Jules Michel Lecomte (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Conjoints
Valentine Peigné-Crémieux (d) ()
Caroline Evrard (d)
Térésa Marie Fisanne (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Jacques Théodore Jules Lecomte du Nouÿ (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Mouvement
Maître
Genres artistiques
Distinction
Second prix de Rome en peinture de 1872
Œuvres principales
L'Esclave blanche, Adolphe Crémieux (d), Les Gardes-côtes gaulois (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
signature de Jean-Jules-Antoine Lecomte du Nouÿ
Signature

Jean-Jules-Antoine Lecomte du Nouÿ né le à Paris où il est mort le , est un peintre et sculpteur français.

Jean-Jules-Antoine Lecomte du Nouÿ, à l'état civil Jean-Antoine Jules Lecomte-Dunouy[1], est le fils de Jules Louis Michel Lecomte, musicien, et de Félicité Alexandrine Dunouy. Il est le frère aîné de l'architecte français André Lecomte du Nouÿ (1844-1914). Admis à l'École des beaux-arts de Paris, il y est successivement l'élève de Charles Gleyre, d'Émile Signol et enfin de Jean-Léon Gérôme.

Issu d'un milieu conservateur et catholique, il épouse en 1876 en premières noces Valentine Peigné-Crémieux (1855-1876), la fille d'Alfred Peigné et de Mathilde Crémieux (1834-1912), petite-fille du sénateur Adolphe Crémieux, d'une famille de confession juive. Elle meurt le de l'année de son mariage. Lecomte du Nouÿ garda des liens étroits avec sa belle-famille, notamment avec Jean Cruppi. Il se remarie avec Caroline Évrard (1851-1892), qui lui donne un fils unique, le futur architecte et archéologue Jacques Théodore Jules Lecomte du Nouÿ (1885-1961). Sa troisième épouse s'appelle Térésa Marie Fisanne (ou Fizanne), dont il peint le portrait en 1906.

Son tableau Francesca de Rimini et Paolo dans la caverne marque ses débuts au Salon des artistes français de 1863, salon où il expose ensuite régulièrement tous les ans.

En 1865, il entreprend son premier voyage en Orient en compagnie du peintre Félix-Auguste Clément.

En 1866, il remporte une médaille pour L'Invocation à Neptune, puis le 2e grand prix de Rome en 1872 pour la Mort de Jocaste. Cette même année, l'État français se rend acquéreur de son tableau Les Porteurs de mauvaises nouvelles pour le musée du Luxembourg[2], en 1873 du Charmeur pour le musée des Beaux-Arts de Reims, en 1874 d'Eros-Cupido pour le musée des Beaux-Arts de Tours. En 1873, associé à la Ville de Paris, l'État passe commande à l'artiste de deux vastes compositions pour la décoration de l'église de la Sainte-Trinité, qu'il livrera quelques années plus tard ; il s'agit de Saint Vincent de Paul ramène des galériens à la foi (1876) et Saint Vincent de Paul secourant les Alsaciens et les Lorrains après la guerre de 1637 (1879).

En 1875, il entreprend un nouveau voyage en Orient qui le mène de Grèce en Turquie. Plus tard il visite également l'Égypte et la Roumanie, où il rejoint son frère appelé à restaurer certains monuments en 1892.

Du Maroc, notamment de Tanger, il rapporte des scènes de genre prises au sein de la communauté juive.

Il expose un marbre, Le Fer qui donne du pain, figurant un paysan rétamant sa faux, au Salon de 1905[3].

Jean Jules Antoine Lecomte du Nouÿ meurt le à Paris.

Une rue du 16e arrondissement de Paris porte son nom depuis 1932.

Tableau Titre Date Dimensions Lieu de conservation
Portrait du sculpteur Antoine Coysevox 1862 musée des Beaux-Arts de Lyon
Francesca de Rimini et Paolo dans la caverne
ou Françoise de Rimini aux enfers
1863 Sète, musée Paul-Valéry
La Sentinelle grecque 1865 acheté par le duc de Mouchy, localisation inconnue
Invocation à Neptune 1867 palais des Beaux-Arts de Lille[4]
Jobs et ses amis 1867 acheté par Charles Toché, localisation inconnue
Bonaparte à Beaucaire 1867 acheté par Victor de Swarte, localisation inconnue
Une danseuse Fellah 1867 localisation inconnue
La Folie d’Ajax le Télamonien 1868 localisation inconnue
L'Amour qui passe, l'amour qui reste 1869 château-musée de Boulogne-sur-Mer
Portrait de Mademoiselle E. T. 1869 palais des Beaux-Arts de Lille
Démosthène s'exerçant à la parole au bord de la mer 1870 localisation inconnue
Œdipe conduit par Antigone devant le corps de Jocaste 1871 musée des Beaux-Arts d'Arras (œuvre détruite en 1915)
Les Porteurs de mauvaises nouvelles 1871 Tunis, ministère des Affaires culturelles (dépôt du musée d'Orsay)
Bathlemitaine priant sur la terrasse de sa maison 1871 localisation inconnue
Au tombeau de la Vierge 1871 New York, musée d'Art Dahesh[5]
Chloë à la fontaine 1872 localisation inconnue
Le Charmeur 1873 mairie de Reims
Éros-Cupido 1873 musée des Beaux-Arts de Tours
Le Philosophe sans le savoir 1873 Worcester, Worcester Art Museum
La Belle Orangère 1873 New York, Witcomb Gallery (1949)
Judith 1875 New York, musée d'Art Dahesh[6]
Le Songe de l'eunuque 1874 Cleveland Museum of Art
Les Bouchers de Venise 1875 localisation inconnue
image La Porte du sérail 1876 ancienne collection Yves Saint Laurent-Pierre Bergé, localisation inconnue
Un portier fumant au Caire 1876 Londres, Mathaf Gallery
Saint Vincent de Paul ramène des galériens à la foi 1876 église de la Sainte-Trinité de Paris
Portrait d'Adolphe Crémieux 1878 Paris, musée d'Orsay[7]
Les Chrétiennes au tombeau de la Vierge (Jérusalem) 1878 localisation inconnue
Saint Vincent de Paul secourant les Alsaciens et les Lorrains après la guerre de 1637 1879 église de la Sainte-Trinité de Paris
Homère mendiant (triptyque) 1881 musée de Grenoble
Les Rabbins commentant la Bible (Maroc) 1882 Londres, Guildhall Art Gallery (en)
Le Marabout prophète 1883 localisation inconnue
Polyptyque sur l'œuvre de Victor Hugo :
Les Travailleurs de la mer
Les Orientales
Les Contemplations d'aujourd'hui
Les Contemplations d'autrefois
1884-1885 musée des Beaux-Arts de Caen (œuvres détruites en 1944)
Le Samedi au ghetto (Maroc) 1885 localisation inconnue
Portrait du professeur Proust (de l'Académie de médecine) 1885 Musée Marcel Proust- Maison de tante Léonie Illiers -Combray
Ramsès dans son harem - Triptyque (titre attribué) 1886-1887 Paris, musée d'Orsay
Autoportrait 1887 musée de Grenoble
La Belle Fernande 1887 musée des Beaux-Arts d'Angers
La Vision d'Abraham 1887 localisation inconnue
Les Gardes-côtes (Ancienne Gaule) 1888 Paris, musée d'Orsay
L'Esclave blanche 1888 musée des Beaux-Arts de Nantes[8]
Un dimanche à Venise 1889 localisation inconnue
Le Dieu et la Mortelle 1890 localisation inconnue
Pour la Patrie 1892 musée des Beaux-Arts d'Angers
Le Souper de Beaucaire, (seconde version) 1894 Anciennement au duc de Gramont, Salon de 1894, musée national des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau[9]
Charles Ier, Élisabeth et la famille royale de Roumanie 1896 localisation inconnue
La Reine Élisabeth de Roumanie, Carmen Sylva 1898 localisation inconnue
La Dictée d'Austerlitz 1899 localisation inconnue
Tristesse de Pharaon 1901 Salon de 1901, localisation inconnue
Tête de femme 1901 28 cm x 20 cm Collection particulière (France)
Mademoiselle de Maupin 1902 localisation inconnue
La Sorcière 1903 localisation inconnue
Le fer qui donne du pain 1903 plâtre Salon des artistes français de 1903, localisation inconnue
Rêve d'Orient 1904 Salon des artistes français de 1905, no 1143[10], localisation inconnue
Madrigal 1906 localisation inconnue
Le fer qui donne du pain 1905 marbre Salon des artistes français de 1905, Mairie de Sermaize-les-Bains
Portrait de Madame de Nouÿ 1906 Versailles musée Lambinet
La Dernière Ronde 1913 localisation inconnue
L'Arbre mort (vieux Caire) musée d'Art et d'Histoire de Narbonne
Bords de l'oued (Biskra) musée d'Art et d'Histoire de Narbonne
L'Écrivain public (Tanger) musée d'Art et d'Histoire de Narbonne
La Prière du soir à Abderaman (Alger) musée d'Art et d'Histoire de Narbonne
Un café à Louksor (Haute Égypte) musée d'Art et d'Histoire de Narbonne
Un poste avancé (Haute Égypte) musée d'Art et d'Histoire de Narbonne
Le Fumeur d'opium localisation inconnue

Inspirée du Roman de la momie de Théophile Gautier, la toile Les Porteurs de mauvaises nouvelles (1871) fut appréciée entre autres par Jules Claretie ; elle est citée dans le Journal de Julien Green comme source d'un érotisme troublant[12]. Cette toile a elle-même inspiré Frank Frazetta pour la couverture de l'album Conan The Destroyer.

Notes et références

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  1. Base Léonore, document 1, notice L1536028, en ligne.
  2. Aujourd'hui mis en dépôt par le musée d'Orsay au ministère des Affaires culturelles de Tunis.
  3. L'Illustration, 3245, .
  4. Notice no 000PE019260, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  5. Notice en ligne.
  6. Notice en ligne.
  7. Notice no 000PE001815, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture. En dépôt au musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme
  8. Notice no 07430001585, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  9. Notice no 00000095098, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  10. Dernier tableau d’une suite d’œuvres de l’artiste reproduisant des hommes fumant le narguilé, aux effets hallucinatoires, ce tableau est le point culminant du sujet par le peintre.Il est inspiré des écrits de Théophile Gautier La Mille et Deuxième nuit, 1842, racontant le rêve du poète Hassan endormi sur sa terrasse ; l’arrivée d’une peri [[incise|être surnaturel du folklore persan}}, quittant les cieux et créatures célestes pour se joindre à lui (cf. G. de Montgailhard, Lecomte du Nouy, Paris, 1906, p. 84 ; R. de Diederen, From Homer to the Harem, The Art of Jean Lecomte du Nouy, New–York, 2004, no 304, reproduit figure 94.
  11. « Namur Jean Baptiste (1837-1877) », notice sur appl-lachaise.net.
  12. Lire la citation sur le site Instants, en ligne.

Bibliographie

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  • Document utilisé pour la rédaction de l’article [PDF] Guy de Montgailhard, Lecomte du Noüy, préfacé par Henri Bouchot, Paris, Lahure, 1906 (en ligne).
  • Gabriel Badea-Päun, « Jean-Jules-Antoine Lecomte du Nouÿ (1842-1923) à la cour royale de Roumanie », Bulletin de la Société de l’Histoire de l’art français, 2005, Paris, p. 257-281.
  • Christophe Marcheteau de Quinçay, « Les fantômes du musée, le Polyptyque sur l'œuvre de Victor Hugo de Jean Lecomte du Noüy (1842-1923) », Cahiers du Musée des Beaux-Arts de Caen, no 1, Caen, 2010, p. 40-45.
  • (en) Roger Diederen, From Homer to the Harem: The Art of Jean Lecomte du Nouÿ, New York, Dahesh Museum of Art, 2004. — Avec catalogue raisonné.

Liens externes

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