Formé d’abord par l’apprentissage auprès de son père Jean-Pierre Dantan, sculpteur sur bois, Jean-Pierre Dantan entre à l’École des beaux-arts de Paris en 1823 et suit les cours du sculpteur François-Joseph Bosio. Il se lança vite, à partir de 1826, dans la caricature dessinée et sculptée après la création admirée de sa statuette représentant César Ducornet (1805-1856) sous l’aspect réaliste d’un poète miséreux.
Il réalise des centaines de petits bustes de 20 à 60 cm qui sont édités en plâtre ou en bronze : il commercialise ses caricatures et portraits de la société de son temps dans une salle du passage des Panoramas, dite « musée Dantan ». Grandville, Ramelet et Lepeudry en produiront une suite lithographiée, intitulée Muséum Dantorama, pour Susse et imprimée par Aubert et Junca (1835)[1].
Ces statuettes ont inspiré son contemporain Honoré Daumier pour ses portraits-charges de parlementaires conservés au musée d'Orsay[2].
Dantan jeune est réputé jouer aux dominos[3]. Il fonde vers 1838 et anime dans son atelier durant au moins 27 ans un club de joueurs de dominos ou dominotiers, qui s'adonnent à ce jeu ainsi qu'aux jeux de mots.
Il est enterré à Paris au cimetière du Père-Lachaise (4e division), comme son frère, dans la concession familiale décorée par les deux frères de médaillons de Dantan père et Dantan jeune par Antoine-Laurent et médaillons de Mme Dantan et de Dantan l’aîné par Jean-Pierre.
La lignée artistique des Dantan s’est prolongée avec le peintre Édouard-Joseph Dantan (1848-1897), connu pour des œuvres comme l’Atelier du sculpteur, Un entracte à la Comédie-Française ou Un coin du Salon.
↑Connaissance des Arts, n°677, décembre 2009, p. 138.
↑Pierre Dubois dans Le Figaro du , brocardant Dantan jeune, le définit ainsi dans la rubrique « La baraque à Curtius » : « M. DANTAN JEUNE. Sculpteur, quand il veut s'amuser ; quand il veut être un homme grave, joueur de dominos. » (article en ligne).
Jean-Pierre Dantan, Musée Dantan. Galerie des charges et croquis des célébrités de l'époque, avec texte explicatif et biographie, Paris, H. Delloye, 1839, In-8, 200 p.
Philippe Sorel, « Les Dantan du musée Carnavalet, Portraits-charges sculptés de l’époque romantique », Gazette des Beaux-Arts, .
Laurent Baridon, « Jean-Pierre Dantan, le caricaturiste de la statuomanie », Ridiculosa, n°13, Sculptures et caricatures, Brest, UBO, 2006, pp. 127-143 (en ligne).
Galerie Talabardon et Gautier, Le XIXe siècle, édition 2009, Anvers, Imprimerie Deckers Snoeck, 2009.