Jean Arasanayagam (en singhalais : ජීත් අර්ධනගම් ; 1931-2019) est une poète et écrivaine de fiction srilankaise. Elle a écrit ses œuvres en anglais. Les troubles ethniques et religieux au Sri Lanka constituent le thème principal de son œuvre.
Jean Arasanayagam était une Burgher[n 1] d'origines diverses : du côté maternel, Adriaan Jansz était un fonctionnaire de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales en poste à Galle, Jean François Grenier, un Normand français, nommé commandant de Matara, qui avait épousé une Hollandaise à Colombo ; du côté paternel, les Solomons, descendants de Portugais[2].
Elle est née le à Kandy, fille de Harry Daniel Solomons (1890–1981)[3] et de Charlotte Camille Grenier Jansz (1889-1970)[4], la plus jeune de trois enfants. Elle a grandi et a passé sa vie principalement à Kandy[5].
Elle était mariée à un Tamoul de Jaffna, Thiyagarajah Arasanayagam, et traitait souvent de multiples cultures et traditions, ce qui peut avoir façonné sa conscience ethnique et son identité[7]. Arasanayagam a été directement témoin des violences pendant le Juillet noir, le pogrom anti-tamoul, en 1983, et a dû fuir vers un camp de réfugiés avec sa famille en raison de la lignée tamoule de son mari[8]. Elle avait auparavant été témoin des violences perpétrées lors de la révolte ceylanaise de 1971[9].
(en) John Holt, The Sri Lanka Reader : History, Culture, Politics, Duke University Press, — cette anthologie de la poésie sri-lankaise contient plusieurs poèmes de Jean Arasanayagam : Nallur, In the month of July, Search my Mind, A land divided
(en) Yasmine Gooneratne (dir.), Poems from India, Sri Lanka, Malaysia & Singapore, Heinemann Asia,
(Contient Kindura et Poems of Season Beginning and a Season Over)
« Je continue d'écrire sur le massacre de civils des deux côtés. Le massacre de prêtres chrétiens et de moines bouddhistes. Massacres dans les prisons. Torture. Attentats à la bombe. Toutes ces choses sont maintenant devenues les lieux communs de notre société. Avec la signature d'un accord de paix, nous pouvons enfin ressentir un esprit d'optimisme, d'espoir pour l'individu, pour la société, pour notre nation. Nous devons espérer. Mais les blessures mettent du temps à guérir. Cela demande beaucoup de courage pour continuer à vivre. »[n 2],[13]
« L'écriture de Jean Arasanayagam, issue d'une confluence unique de ce qui peut être considéré comme des identités minoritaires au Sri Lanka (Burgher et Tamil), fournit des aperçus critiques sur la manière dont une conscience marginalisée cherche à se tailler une niche dans un discours nationaliste exclusif et majoritaire. L’écriture d’Arasanayagam est fortement investie dans l’idée d’appartenance nationale. »[14]
« Peu de poètes ont capturé le pathétique du conflit ethnique sur le continent que Jean Arasanayagam, l’un des poètes les plus prolifiques et les plus lus du Sri Lanka, dont l’œuvre est extrêmement consciente politiquement. »[15]
« La surface tranquille de la poésie d'Arasanayagam a radicalement changé à la suite des troubles ethniques au Sri Lanka en 1983. Une grande partie de ses œuvres exprime la peur et la détresse éprouvées par les prisonniers, les exilés et les réfugiés de la violence ethnique. »[n 3],[16]
« Au cours des deux dernières décennies, plusieurs écrivains qui s'identifieraient comme des Burghers ont acquis une reconnaissance internationale. Michael Ondaatje, Rienzi Crusz(en) et Carl Muller(en) sont probablement les plus importants. Jean Arasanayagam est clairement parmi eux et les critiques qu'elle a reçues témoignent du respect qui lui a été accordé en tant que grand écrivain sri-lankais et postcolonial. »[n 4],[17]
(en) Elaine Ho, Harshana Rambukwella, « A Question of Belonging: Reading Jean Arasanayagam through Nationalist Discourse », Journal of Commonwealth Literature, vol. 41, , p. 61-81
(en) T. Ramakrishnan, « Sri Lanka’s poet-writer, Jean Arasanayagam, passes away », The Hindu, (lire en ligne)
(en) Susan Haris, « At Last History Has Meaning': The Poetry of Jean Arasanayagam », The Wire, (lire en ligne)
(en) Katrina M. Powell, Identity and Power in Narratives of Displacement, Routledge, , p. 148-153
Minoli Salgado, « Jean Arasanayagam. Fugitive selves », dans Writing Sri Lanka: Literature, Resistance & the Politics of Place, Routledge, (lire en ligne)
Neloufer de Mel(en), « A Question of Identity. Jean Arasanayagam's Landsape of the Nation », dans Women & the Nation’s Narrative – Gender and Nationalism in Twentieth Century Sri Lanka, Rowman & Littlefield, (lire en ligne), p. 162-202
LeRoy Robinson, « An Interview with Jean Arasanayagam on Aspects of Culture in Sri Lanka », Nagasaki University Academic Output SITE, vol. 67, no 4,
Anders Sjöbohm, « ‘Someone Smashed in the Door and Gave Me My Freedom’: On the Writings of Jean Arasanayagam », World Literature Today, vol. 66, no 1, , p. 35-38
Chelva Kanaganayakam, « Jean Arasanayagam », dans Jaina C. Sanga, South Asian Novelists in English: An A-to-Z Guide, Greenwood Publishing Group,
Maryse Jayasuriya, « 'It's happened to me' : The Poems of Jean Arasanayagam », dans Terror and Reconciliation: Sri Lankan Anglophone Literature, 1983-2009, Lexington Books, , p. 40-46
↑« Le terme « burgher » désigne toute personne ayant un ancêtre d’origine européenne, portugais, néerlandais, ou anglais, toute personne autrement « inclassable » selon les catégories ethniques du recensement décennal. La plupart des Burghers ont quitté le pays, souvent pour l’Australie, après les émeutes anti-tamoules de 1956. Cependant, nombre de Singhalais contemporains, de religion bouddhiste ou catholique, ont eu un ancêtre burgher. »[1]
↑I keep on writing of the massacre of civilians on both sides. The killing of Christian priests and Buddhist monks. Massacres in prisons. Torture. Bombings. All these things have now become the commonplaces of our society. With the signing of a peace accord, we can at last feel a spirit of optimism, of hope for the individual, for the society, for our nation. We have got to hope. But wounds take time to heal. It requires a lot of courage to continue living.
↑« The tranquil surface of Arasanayagam's poetry changed dramatically following Sri Lanka's ethnic disturbances in 1983. Much of her works expresses the fear and distress experienced by prisoners, exiles and refugees of ethnic violence. »
↑« During the last two decades, several writers who would identify themselves as Burghers has gained international recognition. Michael Ondaatje, Rienzi Crusz, and carl Muller are probably the most prominent ones. Jean Arasanayagam is clearly among them and the critical reviews she has received bear testimony of the respect she has been accorded as a major Sri Lankan and post-colonial writer. »