Il est le fils et l’élève du peintre et dessinateurConstant Dratz[2],[3]. Il fait ses études de droit et de sciences économiques à l'Université libre de Bruxelles[4]. Il a une prédilection pour les paysages aux lignes sobres, qui évoquent la précision d'une photographie ou le style graphique japonais, non sans une certaine mélancolie[5].
Les plateaux ardennais, la région vallonnée du Brabant, ainsi que le plat pays flamand et la région de la côte, ont inspiré son œuvre, considérable[5].
La précision dans le détail, le dessin clair, le sens de la couleur, l’atmosphère poétique et la profondeur des paysages font penser à Bruegel ou à De Saedeleer[5],[6],[7].
Il a aussi traité des impressions de voyage en France et en Italie.
Dratz est illustrateur pour le magazine AZ et collaborateur de l'édition flamande de Bravo ! dans la seconde moitié des années 1930[4]. Il réalise ses premières bandes dessinées pour ce magazine, dont De Avonturen van Mik en Mak et Duizend Mijlen Onder De Aarde. Dratz contribue en tant qu'illustrateur à Pro Juventute, une fondation pour le bien commun de la jeunesse, fondée en 1938 par le baron et philanthrope Louis-Jean Empain. Pour la première version du magazine jeunesse éponyme qui paraît entre 1939 et 1941, il signe les aventures de la ménagère Marie de 1939 à 1940, aux côtés d'autres illustrateurs comme Jacques Laudy et Edgar P. Jacobs. Au début de la guerre, Dratz réalise des caricatures antisémites pour Terre et Nation et La Nation belge.
Il devient directeur artistique de Bravo !. Son mandat au sein du magazine inspirera des périodiques d'après-guerre comme Tintin. En raison de la Seconde Guerre mondiale, il doit remplacer les bandes américaines par du matériel belge original. Il crée lui-même des séries de gags en demi-planches comme Petit Chéri, Céleste, Domestique Modèle et La Famille Grenouillard[8], mais il attire également des artistes comme Jacques Laudy, Edgar P. Jacobs, Raymond Reding[9] ou Willy Vandersteen. Peu après la libération, il doit remplacer cette équipe par le duo Tenas-Rali, qui produira beaucoup de matériel pour Bravo ![10].
Il a parfois été surnommé le « Dubout belge »[11].
Caricaturiste et illustrateur réputé, il a fait partie de la « Mine Souriante », association de dessinateurs humoristiques belges[12].
↑Gilles Ratier, « Les grands auteurs de la bande dessinée européenne, sixième chapitre. De la Libération à la moralisation… Bibliographie », BDzoom, (lire en ligne, consulté le ).
↑Gilles Ratier, « « Jari » de Raymond Reding », BDzoom, (lire en ligne, consulté le ).
↑Frans Lambeau, « Bravo ! », dans Dictionnaire illustré de la bande dessinée belge : de la libération aux fifties (1945-1950), Liège, Les Éditions de la Province de Liège, , 327 p., ill. ; 27 cm (ISBN9782390100294 et 2390100295, OCLC949771202), p. 54.
[catalogue] publié à l'occasion de l'exposition La bande dessinée en Belgique, Bibliothèque Albert Ier, [Bruxelles], du au .
Thierry Martens et Danny De Laet, Au-delà du septième art : pratique du cartoon en Belgique, Bruxelles, Ministères des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et de la Coopération au développement de Belgique, coll. « Chroniques belges », , 110 p., ill. ; 22 cm (présentation en ligne).