Dans cette commande par l’État due au directeur de l’Académie des Beaux-Arts d’Orléans pour la commémoration de Jeanne d’Arc en 1851[1], Ingres se confronte à une figure en vogue dans l’iconographie religieuse et historique de l’art français du XIXe siècle depuis une cinquantaine d’années[2].
L’œuvre montre Jeanne d’Arc, les yeux levés d’un air victorieux vers le Ciel qu’elle créditait de la victoire à la France, lors du sacre du roi Charles VII dans la cathédrale de Reims avec, à gauche, le moine Jean Pasquerel, aumônier de Jeanne et trois pages en recueillement. À l’extrême gauche, l’artiste s’est représenté en écuyer assistant à la scène[3].
Dans cette œuvre qui fusionne le style du maître d’Ingres, Jacques-Louis David, avec le style troubadour[4], le peintre a commencé avec un modèle nu, auquel il a ajouté vêtements et armure[5]. La scène est marquée par la lumière ambiante, les objets somptueux et de riches couleurs[1].
Le choix de Jeanne d’Arc, « icône médiévale de la loyauté politique et de la fidélité religieuse[6] » personnifiant l’appel à l’unité nationale après les grandes peurs de 1848, peut être vu comme une manifestation par l’artiste de son attachement aux valeurs fondatrices de la France[6].
Le tableau, qui figura à l’Exposition universelle de 1855[7], prit place successivement dans les galeries du palais de Versailles, du Luxembourg et de l’hôtel de la présidence du Corps législatif[8]. Après être entré au Musée du Luxembourg, il appartient aux collections de peintures françaises du musée du Louvre.
↑ a et bBárbara Eschenburg & Ingeborg Güssow, « El Romanticismo y el Realismo », Los maestros de la pintura occidental, Cologne, Taschen, 2005, p. 428, (ISBN978-3-82284-744-2).
↑Patricia Fride R. Carrassat et Isabelle Marcadé, Movimientos de la pintura, Barcelone, Spes Editorial, S.L., 2004, p. 47, (ISBN978-8-48332-596-4).
↑Patricia Fride R. Carrassat, Maestros de la pintura, Barcelone, Spes Editorial, S.L., 2005, (ISBN978-8-48332-597-1), p. 193.
↑ a et bNathalia Brodskaya, Jean-Auguste-Dominique Ingres, New York, Parkstone International, 2011, 431 p. (ISBN978-2-85944-546-1), p. 29.
↑Maurice Agulhon, Annette Becker, Evelyne Cohen, « La République en représentations : autour de l’œuvre de Maurice Agulhon », Histoire de la France aux XIXe et XXe siècles, Paris, Publications de la Sorbonne, 2006, 431 p. (ISBN978-2-85944-546-1), p. 261.
↑Henri Delaborde, Ingres, sa vie, ses travaux, sa doctrine, Paris, Henri Plon, 1870, 379 p., p. 225.
Nathalia Brodskaya, Jean-Auguste-Dominique Ingres, New York, Parkstone International, 2011, 431 p. (ISBN978-2-85944-546-1).
(es) Patricia Fride R. Carrassat, Maestros de la pintura, Barcelone, Spes Editorial, S.L., 2005, (ISBN978-8-48332-597-1), p. 193.
(es) Patricia Fride R. Carrassat et Isabelle Marcadé, Movimientos de la pintura, Barcelone, Spes Editorial, S.L., 2004, p. 47, (ISBN978-8-48332-596-4).
Henri Delaborde, Ingres, sa vie, ses travaux, sa doctrine, Paris, Henri Plon, 1870, 379 p.
(es) Bárbara Eschenburg & Ingeborg Güssow, « El Romanticismo y el Realismo », Los maestros de la pintura occidental, Cologne, Taschen, 2005, p. 428, (ISBN978-3-82284-744-2).
(de) Katharina Krause, « Jean-Auguste-Dominique Ingres : Jeanne d'Arc au sacre de Charles VII », Zeitschrift für Kunstgeschichte, Deutscher Kunstverlag GmbH Munchen Berlin, vol. 57, no 2, , p. 239-251 (DOI10.2307/1482733, JSTOR1482733).