De la fin des années 1960 au début des années 1980 Norman devient populaire. Cette popularité peut être attribuée à l'attrait de certains milieux pour ses thèses sociales alternatives.
Du milieu des années 1980 jusqu'au milieu des années 1990 Norman subit la vague du politiquement correct. En particulier certaines féministes se focalisent contre les romans du cycle de Gor par le biais de pétitions et ces derniers sont peu à peu retirés des librairies et bibliothèques. Ces critiques parviennent notamment à fermer le premier site Internet, nommé Silk and Steel[1] en argumentant que les femmes de Gor y sont telles les untermenschen du nazisme. Norman accuse alors les éditeurs de l'avoir placé sur une liste noire.
Depuis la fin des années 1990 se développe dans certains groupes BDSM un attrait pour la culture de Gor sous forme de sites et salons de discussion sur Internet. De plus quelques petits éditeurs ont entrepris avec un succès mitigé de rééditer les livres de Norman.
Norman s'inspire nettement au début de Edgar Rice Burroughs, le créateur de Tarzan, et l'influence de ce dernier sur le cycle de Gor est évidente quand on lit John Carter de Mars.
Entamée en 1966 cette saga de 26 romans, dont seuls les 16 premiers tomes furent traduits en français, décrit les aventures de Tarl Cabot sur la planète Gor, une anti-Terre située en opposition au Soleil sur la même orbite que la Terre. Les aventures de ce héros récurrent sur une planète cachée du système solaire servent de toile de fond à la description d'une société sauvage mélangeant barbarie, machisme et haute science. Une œuvre envoûtante tant par la découverte de ce monde à travers une évocation détaillée que par le style narratif utilisé. Chaque livre est prétexte à décrire une population particulière de la planète et à soulever une partie du voile.
L'aspect le plus controversé de cette saga est la condition des femmes de la société goréenne, systématiquement (ou presque) esclaves des hommes et devant satisfaire tous les désirs de ces derniers. Cet aspect du rôle des femmes se retrouve dans l'œuvre sous forme de nombreux passages décrivant soit les règles qui leur sont imposées soit une justification philosophique de cet état de fait. En effet, selon Norman, les femmes sont naturellement prédisposées à obéir aux hommes, et peuvent trouver le bonheur en acceptant cette situation.
C'est justement cet aspect volontairement machiste du cycle de Gor qui a provoqué la censure du cycle lors des années 1980-90 et qui par opposition plaît à certains groupes sado-masochistes.
Psychologie évolutionniste, dont ces livres sont une dérive nota bene : quoique la discipline de la psychologie évolutionniste ne mène pas à la conclusion d'une supériorité des hommes sur les femmes, elle fait ici l'objet d'une réinterprétation à des fins radicales.