Nom de naissance | José Veríssimo Dias de Matos |
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Naissance |
Óbidos, Brésil |
Décès |
(à moins d’un an) Rio de Janeiro, Brésil |
Nationalité | Brésilien |
Profession | Journaliste, écrivain, éducateur (en), critique littéraire (d), professeur d'université (d), sociologue, enseignant, spécialiste de la littérature (d) et érudit littéraire (d) |
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Travaux | Histoire littéraire, critique littéraire, histoire de l’Amazonie, instruction publique, journalisme |
Approche | Déterminisme (à la suite d’Hippolyte Taine), évolutionnisme |
Membre de | Académie brésilienne des lettres |
Détracteurs (Critiques) |
Sílvio Romero |
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José Veríssimo Dias de Matos (Óbidos, 1857 — Rio de Janeiro, 1916) était un essayiste, éducateur, journaliste, historien de la littérature et sociologue brésilien. Il est l’auteur de plusieurs études sociologiques, historiques et économiques sur l’Amazonie, sa région natale, de traités sur l’enseignement scolaire et sur la situation de celui-ci au Brésil, et enfin d’un ensemble d’ouvrages et d’articles d’histoire et de critique littéraires, centrés sur la littérature brésilienne. Avec Araripe Júnior et Sílvio Romero, José Veríssimo compose la trinité critique de l’ère naturaliste au Brésil, période littéraire influencée par l’évolutionnisme et par la doctrine déterministe de Taine. Il fut membre et principal concepteur de l’Académie brésilienne des lettres.
Né à Óbidos, dans l’ancienne province du Grand Pará, José Veríssimo fit ses premières classes à Manaus et Belém, puis se rendit en 1869 à Rio de Janeiro pour y poursuivre sa formation scolaire, mais, tombé malade, dut retourner dans sa province natale.
À Belém, en même temps qu’il exerçait comme enseignant, Veríssimo collabora à plusieurs journaux. En 1880, voyageant à travers l’Europe, il put participer au Congrès littéraire international, qui se tenait à Lisbonne. Lors d’un deuxième voyage sur le continent européen en 1889, il prit part à Paris au 10e congrès d’anthropologie et d’archéologie préhistorique et prononça à cette occasion une série de conférences où il évoquait la civilisation marajoara et l’histoire de l’ancienne civilisation amazonienne. Sur ce dernier thème, il écrivit à la même époque plusieurs essais sociologiques, notamment Cenas da vida amazônica (1886) et A Amazônia (1892).
En 1891, il fut nommé Directeur de l’instruction du Pará, mais la même année retourna à Rio, où il enseigna à l’École normale et à l’actuel Colégio Pedro II, dont il fut désigné directeur.
Après la création du portefeuille ministériel de l’Éducation publique, au lendemain de la proclamation de la République brésilienne, le premier ministre Benjamin Constant mit en chantier une réforme générale du système d’enseignement public. José Veríssimo discuta, dans les colonnes du Jornal do Brasil du premier semestre 1892, les réformes menées, dont il fit une critique pointue ; ces textes, enrichis, serviront d’introduction à la 2e édition (1906) de son ouvrage A educação nacional, dans lequel il se pencha non seulement sur les graves insuffisances de l’enseignement scolaire (comme il en avait fait lui-même l’expérience dans son État natal), mais passa également en revue plusieurs aspects de la réalité de la vie domestique et sociale du Brésil d’alors, dénonçant les vices qui la corrompaient.
Il entreprit une étude approfondie de la littérature brésilienne, et se remit à publier dans la Revista Brasileira (l’actuelle Revista da Academia Brasileira de Letras), dont il dirigea la troisième phase, de 1895 à 1899, et dont il fera paraître vingt volumes en cinq ans. Plusieurs des plus grands auteurs brésiliens de l’époque contribuaient alors à cette revue, au bureau de rédaction de laquelle avaient coutume de se réunir les intellectuels qui allaient plus tard former le cercle de fondateurs de l’Académie brésilienne des lettres : Lúcio de Mendonça, Machado de Assis (de qui Veríssimo était l’ami et le défenseur), le vicomte de Taunay, etc. Davantage qu’un des fondateurs de l’Académie, José Veríssimo en fut sans doute le concepteur, à côté de Lúcio de Mendonça ; il était présent à toutes les réunions préparatoires, puis en sera un de ses membres les plus assidus. Il préconisait une académie vouée exclusivement à la littérature, et après que ses pairs eurent en 1912 élu un non-écrivain (l’homme politique Lauro Müller), il préféra s’en retirer définitivement.
Se réclamant du naturalisme, il devint l’une des grandes figures de la critique littéraire et de l’histoire des lettres au Brésil. Il eut avec Sílvio Romero une querelle littéraire retentissante, mémorable par sa virulence. En tant qu’éducateur, il rédigea d’importantes analyses sur les problèmes du système éducatif dans la jeune république.
Veríssimo fut, au même titre que Sílvio Romero et Araripe Júnior, ses contemporains, parmi les premiers et les plus grands historiens de la littérature brésilienne. De son ouvrage História da Literatura Brasileira, un des premiers à systématiser les études littéraires sur le plan historique et biographique, se dégage la préoccupation constante de cerner le caractère typiquement national des écrivains du pays. Le livre se divise en 19 chapitres et embrasse toute la période depuis le Brésil colonial et ses manifestations littéraires, jusqu’au naturalisme et au Parnasse, en passant par le romantisme ; un volume est tout entier consacré à l’œuvre de Machado de Assis. L’auteur distinguait dans le développement de la littérature brésilienne deux grandes subdivisions : la période coloniale et la période nationale ; entre ces deux époques, l’auteur admettait un « stade de transition », dans lequel il rangeait notamment les poètes de la plêiade mineira[1]. Pour Veríssimo, la littérature brésilienne n’avait été dans un premier temps qu’une simple excroissance de la littérature portugaise, puis sut se rendre entièrement autonome à partir du romantisme, époque de l’émancipation politique et culturelle, y compris littéraire, du Brésil.