Juan Pistarini | |
Fonctions | |
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Vice-président de la Nation argentine | |
– (7 mois et 25 jours) |
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Prédécesseur | Juan Domingo Perón |
Successeur | Juan Hortensio Quijano |
Biographie | |
Nom de naissance | Juan Pistarini |
Lieu de naissance | Victoria, La Pampa (Argentine) |
Nationalité | Argentine |
Profession | Militaire, officier |
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Vice-présidents de la Nation argentine | |
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Juan Pistarini ( - ) est un général et homme politique argentin.
Pistarini est né dans la ville de Victoria, dans la province de La Pampa. Pendant les années 1940 et 1950 il fut ministre, sous plusieurs gouvernements, des travaux publics, de l'agriculture, de la marine, et de l'intérieur. Il accéda au poste de vice-président de la Nation sous la présidence d'Edelmiro Julián Farrell (1945-1946), lors d'une cérémonie à laquelle assista l'ex-gouverneur fascisant de Buenos Aires, Manuel Fresco. Il fut le principal défenseur du projet de l'aéroport international de Buenos Aires qui porte aujourd'hui son nom. Il mourut en prison en 1956.
Né d'une famille d'origine italienne, il fut admis en 1895 à l'école militaire où il réussit brillamment, malgré les préjugés de ces camarades sur son origine. Il suivit ensuite des études d'ingénieur en Europe, puis revint en Argentine afin de poursuivre sa carrière militaire.
Il gravit rapidement les échelons, fut élu maire en 1921 et devint membre de l'opposition sous Hipólito Yrigoyen. Il forgea alors ses alliances politiques et fit la connaissance de Carlos Bonn der Becke, un condisciple de Rommel. Il le retrouvera quelques années plus tard en Europe à l'École militaire de Berlin.
Dans les années 1930 il devint attaché militaire en Allemagne et y fut envoyé à la tête d'une délégation pour l'achat d'armes en 1930, mission pour laquelle sa maîtrise de la langue allemande s'avéra utile. Il reçut même une médaille du gouvernement allemand, à laquelle s'ajoutera quelques années plus tard la distinction de l'Ordre de l'Aigle rouge et la Croix de fer allemande. Il fut ensuite nommé en 1934 commandant de la garnison de Campo de Mayo, la principale base militaire du pays, à Buenos Aires. Sa formation d'ingénieur l'aida à planter plus d'un million d'arbres. En 1934, alors qu'Agustín Pedro Justo était au pouvoir, il devint ministre des travaux publics.
C'est alors qu'il présenta le projet de construction de l'Aéroport international Ezeiza, près de Buenos Aires, qui porte aujourd'hui le nom de « Ministro Pistarini ». Ce projet fut approuvé le . Ce projet, au style monumental, était en accord avec la politique d'inspiration mussolinienne alors en place. Pistarini attendra quelques années avant de pouvoir lancer les travaux, qui seront terminés en 1945.
Il signa de nombreux contrats avec l'entreprise allemande de travaux publics GEOPE et ne cacha jamais sa sympathie pour le régime nazi qui était au pouvoir[1]. Il partit en 1937 pour Berlin.
Il adhéra au soulèvement du qui vit l'ascension du général Pedro Pablo Ramírez, puis de Edelmiro Julián Farrell et en 1946 de Juan Perón. Il fut rapidement nommé ministre des travaux publics. Il ordonna alors des grands travaux à la suite du tremblement du terre de San Juan en 1944. Il fit également construire des milliers de kilomètres de route, les premières voies express argentines, de nombreuses écoles, des usines de traitement des eaux, de nouvelles casernes, et des hôtels de la chaîne conçue par le régime péroniste. Il encouragea la construction de nouvelles maisons grâce à des prêts dont le taux était souvent bien en dessous de celui de l'inflation[2].
En tant que ministre de la marine il conçut le projet d'extension du réseau fluvial argentin, qui devint le premier sud-américain et le quatrième mondial. Il modernisa et développa la flotte marchande argentine. Il accorda de nombreux contrats à l'entreprise de travaux publics de l'Allemand Ludwig Freude, qui sera plus tard expulsé d'Argentine à cause de ses liens soupçonnés avec le réseau d'espionnage actif nazi en Amérique du Sud. La maladie le contraint à démissionner en .
Il continua ensuite à faire partie du gouvernement de Perón, mais il fut arrêté peu après son renversement en 1956. Sa demeure fut saisie, on lui retira ses galons et il fut envoyé en prison à Ushuaïa. Le climat dur de cette région eu pour effet la détérioration de son état de santé. Pistarini fut alors renvoyé à Buenos Aires et mourut en 1956 dans un l'hôpital militaire[3].