Judith Herrin

Judith Herrin (née le ) est une historienne et archéologue britannique spécialiste de l'Antiquité tardive. Elle a été professeure d'Antiquité tardive et d'études byzantines[1] et chercheuse principale puis émérite pour le projet Constantin Leventis au King's College de Londres[2].

Judith Herrin fait ses études secondaires à la Bedales School[3]. Elle étudie ensuite l'histoire à l'université de Cambridge, et obtient son doctorat en 1972 à l'université de Birmingham[4]. Elle complète également sa formation à Paris, Athènes et Munich.

Judith Herrin travaille comme archéologue à l'École britannique d'Athènes et sur le site de la mosquée Kalenderhane à Istanbul en tant que chercheuse pour la Dumbarton Oaks Research Library and Collection[5].

Entre 1991 et 1995, elle est professeure ("Stanley J. Seeger Professor") d'histoire byzantine à l'université de Princeton.

En 1995, elle est nommée professeure en Antiquité tardive et études byzantines au King's College de Londres (KCL), et y assume également la direction du Centre d'études helléniques.

Vie privée

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Elle prend sa retraite en 2008 et accède à l'éméritat. Elle est présidente de l'Association internationale des Études byzantines en 2011[6]. En 2016, elle remporte le prix Dr A. H. Heineken pour l'Histoire[7].

En 2013, G. W. Bowersock, historien de la Grèce antique, de Rome et du Proche-Orient, a déclaré dans le New York Review of Books que The Formation of Christendom avait, depuis sa publication en 1987, permis à « beaucoup d'historiens de soudainement découvrir qu'au début du Moyen Âge, le christianisme était bien plus complexe qu'ils ne l'avaient jamais imaginé »[8]. Son livre Unrivalled Influence: Women and Empire in Byzantium avec son « point de vue comparatif sur Byzance, l'Europe Chrétienne et l'Islam reflète une vie vouée au travail sur l'Empire byzantin ».

Son ouvrage de 2007 destiné à un plus large public, Byzantium: The Surprising Life of a Medieval Empire a également été bien reçu par les historiens. Norman Stone, a déclaré au Guardian : « Herrin est une experte de Ravenne à l'époque de Justinien, avec ses extraordinaires mosaïques qui ont survécu à la Seconde Guerre Mondiale (quand les bombardements alliés pouvaient être impitoyables) et elle est également une référence dans l'étude de ce singulier phénomène byzantin (et russe), la femme au pouvoir. »[9] Il conclut que « Judith Herrin a la particularité de pouvoir s'insinuer dans l'esprit de Byzance, et de surligner particulièrement l'importance du côté artistique. Un très bon livre, du début à la fin ». Dans le Daily Telegraph, Noel Malcolm a aussi écrit : « ses lecteurs en général sont pour la plupart des gens dont les leçons d'histoire à l'école leur ont présenté l'Occident avec comme séquence chronologique "Rome - Âges sombres - Moyen Âge - Renaissance". Leurs cerveaux ont besoin de certains ré-étalonnages afin de pouvoir comprendre le modèle de développement de la "Rome de l'Orient" ; c'est la tâche à laquelle Judith Herrin s'est attelée avec brio »[10].

Distinctions

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  • Dr A. H. Heineken Prix pour l'Histoire (2016) pour ses recherches novatrices sur les cultures médiévales des civilisations du bassin Méditerranéen et l'établissement de l'importance primordiale de l'Empire Byzantin dans l'histoire[11].
  • Croix d'or de l'Ordre de l'Honneur pour services rendus à l'hellénisme décernée par le Président de la République Hellénique de la Grèce (2002)
  • Médaille du Collège de France (2000)
  • Vice-Présidente du comité de Rédaction, Past & Present
  • Membre du Conseil d'administration du Warburg Institute de l'Université de Londres (1995-2001)
  • L'Université de Londres l'a nommée gouverneure de la Camden School for girls (1995-2002)
  • Chercheuse pour la Society of Antiquaries
  • Membre du comité de l'Académie Britannique pour la Prosopography of the Byzantine Empire
  • Membre du comité britannique pour la réunification des marbres du Parthénon
  • Margins and Metropolis: Authority across the Byzantine Empire (Princeton University Press, 2013) (ISBN 978-0-691-15301-8 et 978-1-400-84522-4)
  • Unrivalled Influence: Women and Empire in Byzantium (Princeton University Press, 2013) (ISBN 978-0-691-15321-6 et 978-1-400-84521-7)
  • Byzantium: The Surprising Life of a Medieval Empire (Allen Lane, the Penguin Press, London, 2007; Princeton University Press, Princeton, 2008) (ISBN 978-0-691-13151-1), Greek, Italian, Japanese, Korean, Polish, Spanish, Swedish, and Turkish translations (2009-11), Princeton paperback (ISBN 978-0-691-14369-9)
  • Personification in the Greek World, éds. Emma Stafford et Judith Herrin (Ashgate: Aldershot 2005) (ISBN 978-0-7546-5031-7)
  • Porphyrogenita: Essays on the History and Literature of Byzantium and the Latin East in Honour of Julian Chrysostomides, éds J. Herrin, Ch. Dendrinos, E. Harvalia-Crook, J. Harris (Publications pour le Centre of Hellenic Studies, King's College London. Aldershot 2003). (ISBN 978-0-7546-3696-0)
  • Mosaic. Byzantine and Cypriot Studies in Honour of A.H.S. Megaw, éds. J. Herrin, M. Mullett, C. Otten-Froux (Supplementary Volume to the Annual of the British School at Athens, 2001) (ISBN 0-904887-40-5)
  • Women in Purple. Rulers of Medieval Byzantium (Weidenfeld and Nicolson, 2001, Princeton University Press, 2002) (ISBN 978-1-84212-529-8) [on Irene (empress), Euphrosyne (9th century) and Theodora (9th century)]. Spanish translation (2002), Greek translation (2003), Czech translation (2004), Polish translation (2006). 
  • A Medieval Miscellany (Weidenfeld and Nicolson, 1999) (ISBN 978-0-670-89377-5), Dutch and Spanish translations (2000). 
  • The Formation of Christendom (Princeton University Press and Basil Blackwell, 1987). Revised, illustrated paperback edition (Princeton University Press and Fontana, London, 1989), reissued by Phoenix Press, London, 2001, (ISBN 978-1-84212-179-5)
  • Constantinople in the Early Eighth Century: The Parastaseis Syntomoi Chronikai, Introduction, Translation and Commentary, édité avec Averil Cameron. Columbia Studies in the Classical Tradition, vol. X (Leiden, 1984). (ISBN 90-04-07010-9)
  • Iconoclasm, édité avec Anthony Bryer (Centre for Byzantine Studies, University of Birmingham, 1977). (ISBN 0-7044-0226-2).

Références

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  1. (en-US) « TThe Glories of Byzantium », The Wall Street Journal,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. « KCL research portal » (consulté le )
  3. Old Bedalian bulletin, May 2016
  4. (en-US) « King's College, London - Classics Emeritus Professor Judith Herrin wins 2016 Dr A.H. Heineken Prize for History », sur King's College, London (consulté le )
  5. « The West meets Byzantium: unexpected consequences of the Council of Ferrara-Florence », sur The American School of Classical Studies at Athens (consulté le )
  6. « KCL research portal », sur King's College London
  7. « Heineken Prizes - Judith Herrin », Royal Netherlands Academy of Arts and Sciences (consulté le )
  8. (en-US) « Storms over Byzantium », sur New York Review of Books (consulté le )
  9. (en-US) « Review, Byzantium, by Judith Herrin », sur The Guardian (consulté le )
  10. « An unusual history of Byzantium », sur The Daily Telegraph (consulté le )
  11. (en-US) « Judith Herrin - KNAW », sur Koninklijke Nederlandse Akademie van Wetenschappen (KNAW) (consulté le )

Liens externes

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