Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nationalité | |
Activités | |
Enfants |
Suzanne Bastid-Basdevant André Basdevant Jean Basdevant (d) Pierre Basdevant (d) Marie-Louise Basdevant (d) |
A travaillé pour | |
---|---|
Membre de | |
Distinction | |
Archives conservées par |
La Contemporaine (F delta 1830)[1],[2] |
Jules Basdevant, né le à Anost (Saône-et-Loire) et mort le dans cette même ville, est un juriste et professeur français de droit international.
Agrégé des facultés de droit en 1906, Jules Basdevant fut professeur de droit international à l'université de Paris, à l'École libre des sciences politiques[3]. De 1903 à 1907, il enseigna aussi à l'université de Rennes. Pendant la Première Guerre mondiale, il fut officier de réserve dans l'infanterie, puis il participa en 1918-1919 à la Commission de préparation de la Société des Nations[4]. Dans les années 1920, il est revenu à l'enseignement du droit, à l'Institut des hautes études internationales de l'université de Paris.
Il fut jurisconsulte du ministère des Affaires étrangères du au . En raison de ses propos lors de ses cours à l'université, critiques vis-à-vis de l'Allemagne nazie et du droit national-socialiste, il fut mis en difficulté par le recteur Gilbert Gidel[5]. Refusant de justifier les atterrissages d'avions allemands en Syrie comme étant conformes aux conventions d'armistice, il préfère quitter les Affaires étrangères. Sa lettre de démission du , adressée au maréchal Pétain[6], est interprétée comme un acte de résistance envers le régime de Vichy : il est mis à la retraite et interdit d'enseigner[4]. Il est toutefois recruté à Sciences Po, qui, en tant qu'institution privée, peut lui donner un emploi[3].
Il fut élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1944, puis il fut le seul juriste français nommé à la Commission pour l’étude d’une Organisation des Nations unies en 1944[4]. De 1946 à 1964, il fut juge à la Cour internationale de justice, qu'il présida de 1949 à 1953. Avant cela, il eut l'occasion de représenter le Gouvernement de la République française en 1927, à l'occasion de l'affaire du Lotus, devant la Cour permanente de justice internationale (ancien nom de la Cour internationale de justice). Il a été promu commandeur de la Légion d'honneur par le général de Gaulle à l'Élysée en 1964. Président de la Société éduenne jusqu'à sa mort, il est membre fondateur de l'académie du Morvan en 1967 à Château-Chinon.
Jules Basdevant meurt à Anost le .
Une avenue à Autun (Saône-et-Loire) porte son nom, ainsi que la place de la mairie à Anost.
Jules Basdevant épouse Renée Mallarmé le [7]. Celle-ci est d'origine protestante et alsacienne, et les enfants du couple seront élevés dans la foi protestante[8]. Leurs sept enfants connaissent des destinées parfois brillantes : l'aînée Suzanne, née en 1906, sera professeur agrégé de droit, spécialiste du droit international public et première femme à accéder à l'Académie des Sciences morales et politiques ; André, né en 1909, juriste et avocat, sera l'un des pionniers du scoutisme en France ; Jean, né en 1912, diplomate et l'un des pères de l'Institut du monde arabe ; Pierre, né en 1914, diplomate également ; Marie-Louise, née en 1920, conseillère des Affaires étrangères[9]. Les deux plus jeunes fils sont décédés pendant la Seconde Guerre mondiale : Maurice, jeune médecin, pendant la campagne de France, et François, le cadet, fusillé à 17 ans pour fait de Résistance[8].
Jules Basdevant est le grand-père de Jean-Louis Basdevant, physicien, professeur de physique quantique à l'École polytechnique ; de Marianne Bastid-Bruguière, enseignante et sinologue ; de Geneviève Bastid Burdeau (professeur de droit international à l'université de Paris I Panthéon-Sorbonne)[10] ; et de France Agid-Basdevant (mariée Javoy puis Agid), biologiste, chercheuse et directrice scientifique.