Réalisation | Georges Méliès |
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Acteurs principaux | |
Sociétés de production | Star Film |
Pays de production | France |
Genre |
Comédie Film fantastique Film à trucs |
Durée | 2 minutes 30 |
Sortie | 1901 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
L'Homme à la tête en caoutchouc est un film muet français à trucs réalisé par Georges Méliès, sorti en 1901.
Dans un laboratoire, un homme en blouse blanche installe sur une table une tête coupée qui ressemble à la sienne comme deux gouttes d'eau. La branchant à un tuyau en caoutchouc, lui-même relié à un soufflet, en quelques coups de pompe, il la fait gonfler puis dégonfler. Il appelle son assistant pour qu’il manipule à son tour la tête gonflable ; celui-ci la fait tant gonfler qu'à la fin elle explose.
Car en réalité, c'est bien Méliès lui-même qui s’approche de la caméra, le corps caché derrière un pan de tissu noir percé d’un trou par lequel il passe la tête. Pour faire croire que la tête, branchée sur une pompe, enfle par à-coups, « Méliès se déplace par à-coups vers la caméra… La tête hilare de Méliès semble grossir comme une baudruche de carnaval[2] ». Idem, mais a contrario pour le dégonflement.
L'arrêt de caméra, qui permet de modifier un élément de la scène, ou le faire apparaître, ou disparaître, est simple : il suffit de faire se succéder deux plans filmés coup sur coup avec le même cadrage (on dit plan sur plan car on ne discerne pas le passage d’un plan à l’autre). Pendant l’arrêt, on change un détail ; ici, la tête qui est posée sur la table, ou, à la fin du film, l’explosion avec le renversement des meubles et la disparition de la tête. La surimpression est obtenue par un second passage de la pellicule dans la caméra. Ici, elle permet de faire apparaître la copie de la tête du savant alors que celui-ci — et sa tête bien en place ! — figure déjà dans la scène. Pour ce faire, Méliès filme séparément cette seconde tête sur fond noir — en introduisant le gag du gonflement comme décrit plus haut — et il peut l'ajouter par surimpression dans le plan principal d’autant plus aisément qu’il a prévu une réserve noire dans ce plan : la porte du fond qu’il ouvre en début de film, et qui donne sur l’obscurité totale. La tête, elle-même sur fond noir, apparaît ainsi bien nettement, sans transparence du fond.