Titre original | The Boston Strangler |
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Réalisation | Richard Fleischer |
Scénario | Gerold Frank (en) |
Musique | Lionel Newman |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
James Cresson Robert Fryer (en) |
Pays de production | États-Unis |
Genre | Thriller policier |
Durée | 116 minutes |
Sortie | 1968 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
L'Étrangleur de Boston (The Boston Strangler) est un film américain réalisé par Richard Fleischer et sorti en 1968. Le film s'inspire en partie de l'affaire de l'étrangleur de Boston : les meurtres en série d'Albert DeSalvo qui assassina treize femmes (onze dans le film) entre 1962 et 1964.
Dans les années 1960, Albert DeSalvo, ouvrier-plombier, est victime d'un dédoublement de la personnalité. Ils va assassiner de nombreuses femmes à Boston et ses environs. Le procureur général du Massachusetts Edward Brooke nomme John S. Bottomly à la tête d'un bureau spécial pour tenter de coordonner l'enquête qui s'étendait sur plusieurs juridictions.
À l'origine, Fleischer désirait un acteur inconnu pour jouer Albert DeSalvo afin d'accentuer le caractère documentaire du film. Tandis que la production voulait une tête d'affiche, et pensa en premier à Warren Beatty, et Ryan O'Neal. Près de 2000 comédiens furent auditionnés, parmi lesquels Anthony Perkins, James Caan et Peter Falk qui ont aussi été suggérés[1]. Fleischer proposa alors Tony Curtis qu'il avait déjà mis en scène dix ans auparavant pour son film les Vikings. La production s'opposa à ce choix, trouvant Curtis inapproprié dans ce registre, étant plutôt catalogué dans les comédies romantiques. Dans un entretien avec Stéphane Bourgoin, Fleischer raconta que pour convaincre la Fox, il fit habiller Curtis de vêtements défraîchis et le fit maquiller avec une bosse sur le nez, et présentant à Darryl Zanuck la photo du comédien ainsi grimé, celui-ci, sans le reconnaître, s'enthousiasma : « Fantastique ! Il est parfait pour le rôle, mais est-ce qu’il sait jouer ? »[2].
Le tournage s'est déroulé à Boston, Cambridge et Malden, dans le Massachusetts.
Richard Fleischer utilise abondamment et avec ingéniosité la technique de l'écran divisé ou split screen, ce qui lui permet de montrer différents points de vue sur les actions, les mouvements d'un même personnage (l'étrangleur), ou bien de montrer en même temps des lieux séparés (par exemple l'étrangleur qui entre dans un immeuble, pendant que sa prochaine victime est dans son appartement).
Avec Le Génie du mal (1959) et L'Étrangleur de Rillington Place (1971), ce film forme une trilogie de films noirs autour d'affaires criminelles historiques, et permet à Fleischer, qui voulait d'abord devenir psychiatre avant de faire du cinéma, d'exprimer tout son talent dans la peinture des tréfonds de l'âme humaine. Même si le personnage du tueur n'apparaît réellement qu'à la moitié du film, après les errements de l'enquête policière, l'attention se concentre sur la psychologie torturée de l'étrangleur, bon père de famille, mais victime de ses pulsions.
En 1976, le maire de Nogent-sur-Oise Georges Lenne demanda à Antenne 2 d'annuler une diffusion de L'Étrangleur de Boston programmée pour le 3 février, motivant sa requête par la « douleur des familles endeuillées » par un tueur en série sévissant dans sa ville et un « risque de contagion ». Après l'intervention du ministre de l'Intérieur Michel Poniatowski, la chaîne décida de retarder d'une heure la diffusion du film et d'écourter par la même occasion son émission Les Dossiers de l'écran[7],[8]. En 1990, l'ancien policier Robert Mesini dressa dans ses mémoires un parallèle entre Marcel Barbeault, le tueur en série de Nogent-sur-Oise en 1976, et Albert DeSalvo, le tueur en série dépeint dans le film[9].