La Cropte | |||||
L'ancien clocher avec son toit en bâtière. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Pays de la Loire | ||||
Département | Mayenne | ||||
Arrondissement | Château-Gontier | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays de Meslay-Grez | ||||
Maire Mandat |
Paul Lambert 2020-2026 |
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Code postal | 53170 | ||||
Code commune | 53087 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Croptois | ||||
Population municipale |
217 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 15 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 47° 57′ 32″ nord, 0° 29′ 30″ ouest | ||||
Altitude | Min. 51 m Max. 87 m |
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Superficie | 14,15 km2 | ||||
Type | Commune rurale à habitat très dispersé | ||||
Unité urbaine | Hors unité urbaine | ||||
Aire d'attraction | Laval (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Meslay-du-Maine | ||||
Législatives | Deuxième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Mayenne
Géolocalisation sur la carte : Pays de la Loire
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La Cropte est une commune française, située dans le département de la Mayenne, et la région Pays de la Loire, peuplée de 217 habitants[Note 1].
La commune fait partie de la province historique du Maine[1], et se situe dans le Bas-Maine.
La Cropte étant située à l'extrême est du Massif armoricain, la géologie y présente donc des faciès très variés. La Cropte est dans la vallée de la Vaige que rejoint un petit ruisseau Le Buru et au sud-ouest la limite communale se situe sur le ruisseau Pont-Martin, ce qui irrigue donc le bassin versant de la Sarthe.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Moyenne vallée de la Loire, caractérisée par une bonne insolation (1 850 h/an) et un été peu pluvieux[3].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 714 mm, avec 11,9 jours de précipitations en janvier et 6,6 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, sur la commune de Saint-Georges-le-Fléchard à 9 km à vol d'oiseau[4], est de 11,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 798,7 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].
Au , La Cropte est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[8]. Elle est située hors unité urbaine[9]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Laval, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[9]. Cette aire, qui regroupe 66 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[10],[11].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (98,2 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (98,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (65,1 %), prairies (33,1 %), forêts (1,8 %)[12]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Les fours à chaux sont éteints, les carrières abandonnées, l'économie est redevenue purement agricole. Pour le tourisme, des chambres d'hôte et le seul commerce restant est un petit bar-restaurant Le Bouguet Garni.
La première mention du nom de la paroisse apparait en 1096 dans les archives de l'abbaye Saint-Aubin d'Angers rédigées en latin : la villa que vocatur Cripta. Ce vocable est encore présent dans un ouvrage du chapitre du Mans en 1110. Un prieuré est attesté à la fin du XIe siècle, dépendant de l'abbaye Saint-Aubin. En 1567, le nom indiqué dans le livre de la fabrique est La Crotte[13].
Une crotte (variante croutte, crote) désigne en ancien français et dans les dialectes une « grotte », la forme grotte étant surtout propre aux textes italianisants à l'origine[14]. Le p de Cropte est étymologique d'après le latin crypta (d'origine grecque), dont sont issus les mots grotte et cro(u)te.
Cette grotte est certainement celle dite Grotte du Rocher.
Au XIIe siècle, le seigneur de La Cropte est l'un des principaux vassaux du comte de Laval[15]. Il a droit de prendre le bois d'œuvre pour son hébergement, mais aussi pour la construction de pressoirs, cuves, tonneaux. En revanche, il ne peut les vendre en dehors de son fief. Il a aussi le droit de prendre le bois de chauffage et tout ce qui permet de faire des roues, charrettes, utiles au labour[16].
Foulques, seigneur d'Entrammes, fils du fondateur du prieuré de Port-Reingeard, échange en 1265 avec Guy VII de Laval, son suzerain, les fiefs et seigneuries du Pont-de-Mayenne contre la terre de La Cropte[17].
En 1377, une industrie de la chaux est attestée[18].
L'étang dit « de la Fougeassière » est asséché en 1567[19].
Le fief entre dans le domaine du marquis de Montesson en 1685. Jean-Baptiste de Montesson épouse le Catherine de Cervon, fille de Joseph de Cervon, chevalier, seigneur des Arcis, du Buret, La Cropte, La Carrière, etc.[20]. La famille de Montesson conserve ce fief jusque vers 1775.
Au XVIIIe siècle, la paroisse fait partie du doyenné de Sablé, de l'élection et du comté de Laval. La châtellenie de La Cropte est annexée à celle de Meslay.
Traces d'ardoisières, activité qui disparaît au cours du XVIIIe siècle[21].
La période de la Révolution est particulièrement agitée dans cette commune.
La Cropte s'est retrouvée un peu à l'est de la Marche de Bretagne et de ses châteaux-forts de Lassay, Laval et Château-Gontier donc à la frontière d'une région qui ne voulait pas payer la gabelle du sel ce qui enrichit les contrebandiers qui furent à l'origine des Chouans. Et La Cropte s'est retrouvée au Sud de la Chouannerie normande qui sévissait dans l'Orne. La levée en masse de soldats avec tirage au sort agita les jeunes et fonda les chouans mais ensuite c'est la vente des biens d'église aux riches bourgeois et la constitution civile du clergé qui servirent de prétexte aux dissensions dans ces communes situées sur la ligne de front de la guerre civile entre les royalistes de l'Ouest et les républicains. les Bleus s'étaient installés durablement à Ballée et La Cropte située sur la ligne de front fut attaquée trois fois par les chouans.
Après la constitution civile du clergé, Bigot, curé de la paroisse se retire. Le vicaire, Charles Pépin, reste encore trois mois avant de quitter la place. Julien Le Royer, vicaire de Saint-Aubin-du-Désert, prêtre assermenté, arrive dans la paroisse le . Patriote, il s'arme à partir du soulèvement des Chouans[22].
Le , une centaine de Chouans attaquent la vingtaine de gardes nationaux qui se retranchent dans l'église et le cimetière. Plus de 150 coups de feu sont tirés sur eux[23]. Le curé, réfugié à l'église est blessé et perd un œil, tandis que le sacristin est tué[24].
Lors d'une seconde attaque Le Royer bat en retraite avec les Bleus à Ballée.
Début 1794, Charles Pépin, vicaire de La Cropte est fusillé à la Baconnière. Prêtre réfractaire, il effectuait son service clandestinement. Surpris par les gardes nationaux d'Andouillé, il est arrêté puis fusillé[25].
En présence du district rassemblé le 7 ventôse de l'an II (), l'ancien curé de La Cropte, Le Royer, déclare renoncer à ses fonctions ecclésiastiques, le directoire du district prenant acte de ses paroles. Il quitte ensuite la commune[26].
Le 26 ou le , Pierre Bachelier (1723-1795), prêtre-sacriste de La Bazouge-de-Chemeré, assurant son service clandestinement, et Jean Le Duc, tous deux de Chémeré-le-Roi, sont accusés d'avoir participé à une messe. Ils sont arrêtés et menés à Laval pour être jugés. Ils sont assassinés pendant le trajet par des partisans républicains, faisant un service avec les soldats et les gardes nationaux de Ballée. Le fils de Jean Le Duc, également arrêté, survécut à ses blessures[27].
La troisième fois vers 1798 les chouans investissent La Cropte et ne pouvant trouver celui qu'ils appellent l'intrus (le Royer) incendient l'église romane soi-disant pour la purifier[28] et son presbytère.
Le calme revient en 1800. La commune est intégrée dans le canton de Meslay-du-Maine en novembre 1801.
En 1825 un notable offre une rente aux pauvres de la commune (ordonnance royale)[29].
En 1844, il existe des carrières de marbre[30].
Un établissement de sœurs d'Evron est créé dans la maison du Prieuré grâce à des dons et des rentes, pour soigner les malades et instruire les jeunes filles en 1850[31].
En 1902 la sœur d'Evron décède et l'école devient municipale.
À partir de , 200 personnes : des intellectuels allemands et autrichiens anti-nazis (comme le peintre Hans Hartung ) et des juifs fuyant la persécution, ont été internés au camp des Rochères à Meslay-du-Maine. Ce camp devint vite trop petit et son commandant Albert Dubuc fit construire une annexe : le camp de la Poterie à la Cropte. En ces camps furent évacués juste avant l'arrivée des allemands[32].
Lors de la Seconde Guerre mondiale, le des forces françaises (237e DLI)[33] se replient en Mayenne et les Allemands survolent et bombardent les villages voisins (Chémeré-le-Roi : 5 civils tués[34] : une bombe tombe sur la route près de la Cour du Bois Bureau, tuant quelques vaches et lançant des éclats qui ont traversé le toit pour venir se planter dans les poutres.
En , trois agents anglais du circuit Headmaster sont parachutés avec poste-émetteur sur la ferme de la Ronde[35].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[40]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[41].
En 2021, la commune comptait 217 habitants[Note 3], en évolution de −1,81 % par rapport à 2015 (Mayenne : −0,65 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Le Conseil national des villes et villages fleuris de France lui a attribué quatre fleurs au concours des villes et villages fleuris[44].