Situé sur la plaque nord du Bassin aquitain et bordé à son extrémité nord-est par une frange du Massif central, le département de la Dordogne présente une grande diversité géologique. Les terrains sont disposés en profondeur en strates régulières, témoins d'une sédimentation sur cette ancienne plate-forme marine. Le département peut ainsi être découpé sur le plan géologique en quatre gradins différenciés selon leur âge géologique. La Douze est située dans le troisième gradin à partir du nord-est, un plateau formé de calcaires hétérogènes du Crétacé[1].
Les couches affleurantes sur le territoire communal sont constituées de formations superficielles du Quaternaire et de roches sédimentaires datant pour certaines du Cénozoïque, et pour d'autres du Mésozoïque. La formation la plus ancienne, notée c4a(Bs), date du Santonien inférieur, composée de marnes à huîtres, calcaires crayeux en plaquettes gris à bryozoaires, puis grès carbonaté et sables jaunes (formation de Boussitran). La formation la plus récente, notée CFvs, fait partie des formations superficielles de type colluvions carbonatées de vallons secs : sable limoneux à débris calcaires et argile sableuse à débris. Le descriptif de ces couches est détaillé dans la feuille « no 783 - Thenon » de la carte géologique au 1/50 000 de la France métropolitaine[2],[3] et sa notice associée[4].
Formation de Boisbreteau moy. et formation de la Garde : sables feldspathiques à graviers et galets passant vers le sommet à des argiles sableuses (Rupélien inf. continental)
Altérites de type Rouffignac : argile sableuse ferrugineuse jaune-brunâtre à rougeâtre, à graviers et silex piégés dans les paléokarsts, dolines ou épandage résiduel, cuirasse ferrallitique plus ou moins pisolithique associée
Campanien 3 : alternance de marnes à glauconie et calcaires crayo-marneux jaunâtres (formations de Biron et de Coursac), présence localement de niveaux de calcaires gréseux fins ocre à Larrazetia et tempestites (formation de Journiac)
c5b :
Campanien 2 : calcaires crayo-marneux blanchâtres à grosses silicifications grises en alternance dures et tendres puis calcaire crayeux à glauconie (formations de Marsaguet, de Segonzac et sommet de Trémolat)
La superficie cadastrale de la commune publiée par l'Insee, qui sert de référence dans toutes les statistiques, est de 23,05 km2[5],[10],[Note 3]. La superficie géographique, issue de la BD Topo, composante du Référentiel à grande échelle produit par l'IGN, est quant à elle de 23,83 km2[3].
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Isle - Dronne ». Ce document de planification, dont le territoire regroupe les bassins versants de l'Isle et de la Dronne, d'une superficie de 7 500 km2, a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'établissement public territorial de bassin de la Dordogne (EPIDOR)[17]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Adour-Garonne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [18].
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[19]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est toujours exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Aquitaine, Gascogne, caractérisée par une pluviométrie abondante au printemps, modérée en automne, un faible ensoleillement au printemps, un été chaud (19,5 °C), des vents faibles, des brouillards fréquents en automne et en hiver et des orages fréquents en été (15 à 20 jours)[20].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 949 mm, avec 12,2 jours de précipitations en janvier et 6,9 jours en juillet[19]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Bassillac et Auberoche à 11 km à vol d'oiseau[21], est de 13,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 480,0 mm[22]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[23].
Au , La Douze est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[24].
Elle est située hors unité urbaine[25]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Périgueux, dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[25]. Cette aire, qui regroupe 49 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[26],[27].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (49,6 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (49 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (49,1 %), zones agricoles hétérogènes (25,8 %), prairies (11,6 %), terres arables (11,2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,5 %)[28]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Le territoire de la commune de La Douze est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), feux de forêts, mouvements de terrains et séisme (sismicité très faible)[30]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[31].
La Douze est exposée au risque de feu de forêt. L’arrêté préfectoral du fixe les conditions de pratique des incinérations et de brûlage dans un objectif de réduire le risque de départs d’incendie. À ce titre, des périodes sont déterminées : interdiction totale du 15 février au 15 mai et du 15 juin au 15 octobre, utilisation réglementée du 16 mai au 14 juin et du 16 octobre au 14 février[32]. En septembre 2020, un plan inter-départemental de protection des forêts contre les incendies (PidPFCI) a été adopté pour la période 2019-2029[33],[34].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[35]. Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[36]. 88,5 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (58,6 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national métropolitain)[Carte 4]. Depuis le , en application de la loi ÉLAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 5],[37].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983, 1986, 1993 et 1999, par la sécheresse en 1989, 1992, 1997, 2005 et 2011 et par des mouvements de terrain en 1999[30].
La première mention écrite connue du lieu date du XIIIe siècle, sous la forme « La Doza », transformée en 1312 en « La Douza ».
Son origine pourrait provenir de Latusia (villa), la villa de Latusius, nom latin ou gallo-romain de personne[38], mais compris comme la dosa, terme occitan à rapprocher de dotz (source abondante)[39]. Une autre hypothèse le ferait dériver de lutosa (aqua) signifiant « (eau) limoneuse » en latin, avec toujours un rapprochement de dotz en occitan (source, courant)[40].
En occitan, la commune porte le nom de La Dosa[39].
La seigneurie de La Douze est acquise en 1372 par la famille d'Abzac. Elle en obtient l'érection en marquisat en 1615, « pour service rendu au roi au cours des guerres de Religion »[41], titre qui a été porté jusqu'en 1943.
Sur la carte de Cassini représentant la France entre 1756 et 1789, le village est identifié sous le nom de Ladouze[42].
La commune porta, au cours de la période révolutionnaire de la Convention nationale (1792-1795), le nom de Montagne-Ladouze[5].
Liste des seigneurs, puis barons et marquis de La Douze depuis 1372
1428-1478 Guy II d'Abzac (1400-1478), maire de Périgueux de 1465 à 1466, son fils
1478-1508 Jean Ier d'Abzac (+1508), son fils
1508-1528 Jean II d'Abzac (+1528), son fils
1528-1550 Pierre Ier d'Abzac (+1550), baron de La Douze, son fils
1550-1594 Gabriel Ier d'Abzac (+1594), baron de La Douze, son fils
1594-1621 Gabriel II d'Abzac (+1621), 1er marquis de La Douze en 1615, son fils
1621-1661 Charles d'Abzac (+1661), 2e marquis, son fils
1661-1669 Pierre II d'Abzac (1634-1669), 3e marquis, son fils
1669-1698 Jean-François d'Abzac (+1698), 4e marquis, son fils. Le titre s'éteint en droit à sa mort (plus de descendants mâles du premier bénéficiaire), mais il est repris par son plus proche cousin et sa descendance.
1698-v.1716 Jean III d'Abzac (+v.1716), 5e marquis, petit-neveu de Gabriel II d'Abzac
v.1716-v.1748 Jean IV d'Abzac (+v.1748), 6e marquis, son fils
v.1748-1786 Jean V d'Abzac (1700-1786), 7e marquis, son fils
1786-1794 Jean VI d'Abzac (1729-1794), 8e marquis, son fils
1794-1834 Jean VII d'Abzac (1781-1834), 9e marquis, maire de Périgueux de 1816 à 1820, son fils
1834-1848 Alexandre d'Abzac (1783-1848), 10e marquis, son frère
1848-1870 Adhémar II d'Abzac (1828-1870), 11e marquis, abbé de Notre-Dame-des-Dombes, son fils
1870-1895 Ulric d'Abzac (1823-1891), 12e marquis, petit-neveu de Jean VI d'Abzac
1895-1943 Amalric d'Abzac (1864-1943), 13e marquis, son fils. En 1929, Amalric d'Abzac demeuré sans postérité, adopta ses neveux Pierre et Louis du Cheyron de Beaumont qui relèvent le nom. Depuis leurs descendants portent le nom de « du Cheyron de Beaumont d'Abzac de Ladouze ».
La population de la commune étant comprise entre 500 et 1 499 habitants au recensement de 2017, quinze conseillers municipaux ont été élus en 2020[44],[45].
Les habitants de La Douze se nomment les Ladouzois[53].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[54]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[55].
En 2021, la commune comptait 1 155 habitants[Note 7], en évolution de +1,94 % par rapport à 2015 (Dordogne : −0,41 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2014, le club de football de la commune fusionne avec le FC Cendrieux, formant le FC Cendrieux/La Douze (FCCL)[57]. En 2020, ce club fusionne avec L'Étoile Sportive Alvéroise et la Jeunesse du Périgord Centre (qui regroupait les jeunes du FCCL, de L'Étoile Sportive Alvéroise et de Vergt), la nouvelle entité prenant le nom de FC Périgord Centre (FCPC)[57].
En 2015[59], parmi la population communale comprise entre 15 et 64 ans, les actifs représentent 549 personnes, soit 48,5 % de la population municipale. Le nombre de chômeurs (95) a augmenté par rapport à 2010 (67) et le taux de chômage de cette population active s'établit à 17,2 %.
Au , la commune compte 110 établissements[60], dont cinquante-huit au niveau des commerces, transports ou services, vingt-neuf dans l'agriculture, la sylviculture ou la pêche, quinze dans la construction, six relatifs au secteur administratif, à l'enseignement, à la santé ou à l'action sociale, et deux dans l'industrie[61].
Château de La Douze, vaste édifice médiéval détruit en 1669, dont il ne subsiste qu'un écu armorié et une pièce voûtée[62]. Sur son emplacement a été reconstruit un manoir[41].
Château des Taillots, édifice médiéval rasé dont il ne subsiste que les fossés[63].
L'association loi de 1901 « Les Amis de La Douze - Los Amics de La Dosa » a pour objet la défense des intérêts matériels, moraux, patrimoniaux et culturels de la commune et de ses habitants[68].
En , La Douze organise pour la première fois la Félibrée du Périgord, dont c'est la 96e édition[69].
D'azur à la tour d'argent, ouverte et maçonnée de sable, adextrée d'une fleur de lis, senestrée d'une crosse le tout d'or, et soutenue d'une rivière d'argent.
↑Le Géoportail indique deux valeurs contradictoires : 268 mètres sur la carte et 267 dans la boîte « Communes ».
↑Une unité paysagère est un pan de territoire qui présente des caractéristiques paysagères propres.
↑La superficie publiée par l’Insee est la superficie évaluée en 1975 par le service du cadastre de la Direction Générale des Impôts, corrigée des modifications communales intervenues depuis 1975. Elle comprend toutes les surfaces du domaine public et privé, cadastrées ou non cadastrées, à l'exception des lacs, étangs et glaciers de plus d'un kilomètre carré ainsi que des estuaires et ne correspond pas obligatoirement à la surface géographique[11],[12]
↑Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
au vendeur d'informer le potentiel acquéreur du terrain non bâti de l’existence du risque RGA ;
au maître d’ouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maître d'œuvre, le choix entre fournir une étude géotechnique de conception et le respect des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire ;
au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de l’étude géotechnique de conception, soit de respecter des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑A. Dauzat et Ch. Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, 2e édition, Librairie Guénégaud, 1989, 1re édition en 1963, (ISBN2-85023-076-6), p. 253.
↑Jean-Marie Bélingard, Dominique Audrerie et Emmanuel du Chazaud (préf. André Chastel), Le Périgord des chartreuses, Périgueux, Pilote 24 édition, , 341 p. (ISBN2-912347-11-4), « 1 - Le Périgord central », p. 110-111.