Située dans la vallée de la Noye, La Faloise est un village picard desservi par la route départementale 193, à mi-chemin entre les bourgs d'Ailly-sur-Noye et de Breteuil (Oise). La localité se trouve à environ 25 km au sud d'Amiens et à 112 km au nord de Paris, sur le tracé de la Méridienne Verte.
La Noye, d'une longueur de 33 km, prend sa source dans la commune de Vendeuil-Caply et se jette dans l'Avre à Boves, après avoir traversé 13 communes[1].
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Somme aval et Cours d'eau côtiers ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 835 km2 de superficie, délimité par le bassin versant de la Somme canalisée. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte d'aménagement hydraulique du bassin versant de la Somme (AMEVA)[2].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 668 mm, avec 11,5 jours de précipitations en janvier et 7,8 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Rouvroy-les-Merles à 6 km à vol d'oiseau[5], est de 10,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 647,9 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Au , La Faloise est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9].
Elle est située hors unité urbaine[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Amiens, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 369 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[10],[11].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (78,1 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (71 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (67,4 %), forêts (18,5 %), zones agricoles hétérogènes (6,8 %), prairies (3,9 %), eaux continentales[Note 2] (3,4 %)[12]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
La Faloise est un village aux maisons traditionnelles et pittoresques. Quelques constructions récentes apparaissent dans le paysage, aussi la population, aujourd'hui relativement peu importante, est-elle sans doute appelée à augmenter.
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à la La Faloise en 2020 en comparaison avec celle de la Somme et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (2,7 %) inférieure à celle du département (8,4 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 90,4 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (90,1 % en 2015), contre 60 % pour la Somme et 57,5 pour la France entière[I 4].
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Falosia est relevé dès 1164. Suivront Falesia en 1177,1790 et 1240 ; La Faloise en 1251[14] ; puis Faloise, Faloisia en 1301 ; Faloize en 1567 ; La Falloize en 1589 ; La Saloye en 1579 ; La Salloye en 1626 ; Falloise en 1648 ; La Falloise en 1657 ; Fallois en 1701 ; La Faloise en 1757 ; La Fallaise en 1761 ; Lafaloise en 1801[15].
La Faloise naît autour d'un château construit au XIIe siècle, puis pillé en 1358, lors de la guerre de Cent Ans. Reconstruit au début du XVe siècle par les Bourguignons, il est attaqué et pris par les Anglais en 1442. Il redevient propriété des Bourguignons et Charles le Téméraire, de retour d'une défaite à Beauvais, s'y installe. Lorsqu'il meurt en 1477, les « villes de la Somme » reviennent à la couronne française et le château perd son influence. La Faloise est alors aux mains des Montmorency, seigneurs de Breteuil[14].
Lors des Guerres de Religion, au milieu du XVIe siècle, le prince de Condé épouse Éléonore de Roye et devient alors seigneur de La Faloise. À partir de la fin du siècle, le village connaît plusieurs assauts, étant successivement pris par les Ligueurs, les Royalistes puis les Espagnols.
La seigneurie de La Faloise a appartenu aux familles de Lorraine Vaudemont, de Roye, de Bourbon Condé, de Béthune Sully. En 1736, elle est achetée par Paul Maximilien Hurault, marquis de Vibraye, colonel d'un régiment de dragons, Lieutenant Général des armées, dont le fils la vend en 1776 à Louis du Gard, écuyer ordinaire de la Grande Écurie du roi. En 1793, Louis du Gard revend le domaine de La Faloise à Alexandre Joseph Debray, qui le revend en 1804 à Louis-Frédéric Bourgeois de Mercey[16]. La famille de ce dernier conserve le domaine jusqu'au début du XXe siècle.
Louis du Gard, seigneur de La Faloise, d'Hébécourt, etc, est électeur pour la noblesse à l'assemblée générale des trois ordres pour le bailliage d'Amiens des - dans le cadre de la préparation des États généraux de 1789[17].
La période révolutionnaire voit le village se restructurer et s'industrialiser, La Faloise étant alors renommée pour la fabrication des clous façonnés à la main[18]. Cette prospérité durera jusqu'aux alentours de 1850. En 1846, le chemin de fer dessert le village, avec la mise en service de la ligne de Paris-Nord à Lille et de la gare de La Faloise.
En 1910, la gare est marquée par un accident survenu le , au cours duquel trois cantonniers de la Compagnie des chemins de fer du Nord sont écrasés par un train. Un mémorial édifié sur l'un des quais représente Jean Hein qui a les doigts pris sous un rail et ne peut s'échapper. Son collègue, Adolphe Cras, s'efforce de le délivrer tandis qu'Alcide Foy tente d'arrêter le rapide par un signal désespéré.
La commune était membre de la communauté de communes du Val de Noye, créée par un arrêté préfectoral du [26], et qui succèdait, conformément aux dispositions de la Loi Chevènement, au District du Val de Noye, créé en 1994.
Dans le cadre des dispositions de la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République du , qui prévoit que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre doivent avoir un minimum de 15 000 habitants, la préfète de la Somme propose en un projet de nouveau schéma départemental de coopération intercommunale (SDCI) prévoyant la réduction de 28 à 16 du nombre des intercommunalités à fiscalité propre du département.
Après des hypothèses de regroupement des communautés de communes du Grand Roye (CCGR), du canton de Montdidier (CCCM), du Santerre et d'Avre, Luce et Moreuil[27], la préfète dévoile en son projet qui prévoit la « des communautés de communes d'Avre Luce Moreuil et du Val de Noye », le nouvel ensemble de 22 440 habitants regroupant 49 communes[28],[29]. À la suite de l'avis favorable des intercommunalités[30] et de la commission départementale de coopération intercommunale en [31] puis des conseils municipaux et communautaires concernés, la fusion est établie par un arrêté préfectoral du [32], qui prend effet le .
Agriculteur et dirigeant d'une entreprise de négoce Député de la Somme (4e circ). (2017 → ) Président de la CC du Val de Noye (2001 → 2016) Démissionnaire à la suite de son élection comme député
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[43]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[44].
En 2021, la commune comptait 227 habitants[Note 3], en évolution de +5,09 % par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Le quotidien régional Le Courrier picard indique en 2020 « Le comité des fêtes organise la fête locale, la réderie, le repas des aînés et l'arbre de Noël des enfants. La société de chasse compte une dizaine de chasseurs qui alimentent mangeoires et abreuvoirs pour la petite faune. Ils organisent chaque année un ball-trap qui a une réputation régionale. En collaboration avec les pêcheurs, ils participent chaque année à l'opération « Nature propre », organisée par le conseil régional. Les pêcheurs gèrent une partie du parcours de la Noye (rivière de 1re catégorie) et deux étangs où ils organisent deux concours de pêche par an L'association « La Falesia » organise le feu de la Saint-Jean avec repas au bord de l'eau et pour la 20e année consécutive, elle a installé une crèche grandeur nature sur la place de la salle des fêtes. Enfin le club des aînés rassemble chaque jeudi les anciens pour partager jeux de carte ou de société[38] ».
Église de la Nativité-de-la-Sainte-Vierge du XVIe siècle[51],[52].
Sa création remonterait au XIIe siècle et elle a été saccagée en 1536, lors de la guerre d'Espagne. Elle a été remaniée au XIXe siècle, avec son campenard. Incendiée en 1940, elle est reconstruite par les habitants avec d'anciennes pierres du château, avant d'être rendue au culte en 1952. Elle n'est dotée à nouveau d'une cloche qu'en 1993. En 2020, une artiste plasticienne de la commune, Christine Dhaenens, a offert une sculpture de saint Vincent de Paul, qui a prêché dans la paroisse voisine de Folleville[53] Le chevet de l'église est soutenu par d'importants murs de soutènement.
Visible avant l'entrée dans le village (à droite en venant de Folleville), il est intéressant par l'originalité de sa sculpture représentant un homme debout se recueillant, chapeau à la main, sur une tombe (croix de bois sur laquelle est posé un casque).
La majorité des monuments décorés par des personnages au pied d'une tombe montrent en effet - comme à Corbie ou à Guise - un(e) enfant, une épouse, une mère ou un frère d'armes. Le personnage sculpté à La Faloise est un homme âgé, vraisemblablement un père, homme de la terre, faisant une pause lors de son travail. Il a la manche de sa chemise retroussée au-dessus du coude, ses mains sont manifestement celles d'un travailleur manuel et il tient une sorte de bêche, un louchet à tourbe.
Cet édifice (daté de 1922 et mentionnant l'identité de ses créateurs, Louis Leclabart – également concepteur des monuments aux morts d'Abbeville, Marcelcave, Arry et Beaugrand[55],[56]) est ainsi un témoignage d'une activité locale aujourd'hui disparue.
Érigée sur le versant droit (donc sur le côté est) de la large vallée, on la découvre en venant de Folleville ou de Esclainvillers. Une plaque, apposée au-dessus de sa porte en plein cintre, mentionne : « Cette chapelle reconstruite en 1835 a été restaurée en 1889 avec le concours de tous les habitants.[58]. »
Chapelle funéraire de la famille de Mercey, près du cimetière, dans le bois, édifiée dans le style néo-gothique[58].
Chapelle du Rosoy. Elle daterait de 1209, année du démembrement de la paroisse d'Esclainvillers, à la demande du seigneur local. La chapelle actuelle date du XIXe siècle, elle est placée sous le vocable de Saint-Samson. Des sources ferrugineuses y étaient supposées guérir les malades d'infections[58].
En contrebas de l'église dont on aperçoit une partie du chevet, la falaise est maintenue par un haut mur percé par un escalier raide et étroit que l'on remarque à droite.
La Noye en contrebas du château.
Chapelle Notre-Dame-de-la-Compassion, vue sur le bord de la route menant à Folleville.
Louis-Frédéric Bourgeois de Mercey, ancien administrateur général du domaine privé et du domaine extraordinaire de l'Empire en Italie, propriétaire du château de La Faloise[61].
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
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↑ a et b« Le maire de la Faloise Daniel Leroux raccrochera en mars : Le maire sortant Daniel Leroux, qui n'habite plus la commune ne mènera pas de liste aux élections municipales », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« Agriculteur à la retraite, cet ancien gérant du complexe de salles de réceptions du Bel Air jusqu'en 2010, n'habite plus le village. Il avait rejoint le conseil municipal, il y a 22 ans pour devenir premier adjoint. Après la démission de Jean-Claude Leclabart élu député en 2017, il lui succède en qualité de maire ».
↑Armand Prin, « Des élections complémentaires après la démission du maire, Marc Legrand », Le Bonhomme picard, (lire en ligne, consulté le )« Pour Marc Legrand, qui avait pris ses fonctions le 18 mai 2020, il s'agissait pour rappel du premier mandat municipa ».
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↑« La Faloise (Hector de) », Dictionnaire des Personnages > Personnages : L, sur rougon-macquart.fr, Le Compagnon des Rougon-Macquart (consulté le ).
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