La Folle de Chaillot | |
L'actrice roumaine Lucia Sturdza-Bulandra (ro) dans le rôle principal de La Folle de Chaillot. Portrait posthume par le peintre George Ștefănescu (ro) (1967). | |
Auteur | Jean Giraudoux |
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Pays | France |
Éditeur | Grasset |
Date de parution | |
Date de création | |
Metteur en scène | Louis Jouvet |
Lieu de création | Théâtre de l'Athénée |
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La Folle de Chaillot est une pièce de théâtre en deux actes, que Jean Giraudoux a écrite pendant l'Occupation et qui est l'une de ses œuvres les plus célèbres.
La pièce La Folle de Chaillot est créée au Théâtre de l'Athénée le , après la mort de Jean Giraudoux, par Louis Jouvet à son retour d'Amérique. Le rôle principal (Aurélie, la folle de Chaillot) est alors interprété par Marguerite Moreno qui l'a inspiré, tandis que Jouvet joue le rôle du chiffonnier. La musique de scène est d'Henri Sauguet et les décors et costumes de Christian Bérard[1].
La pièce a paru aux éditions Grasset en 1946[2].
Cette pièce est tout à la fois folklorique, ethnologique, écologique, politique, poétique, antipsychiatrique et d'amour. Elle apparaît aujourd'hui comme une pièce prophétique[réf. nécessaire] : « Ce qu'on fait avec du pétrole. De la misère. De la guerre. De la laideur. Un monde misérable. »
Cette pièce est depuis sa création souvent rejouée en France et dans de nombreux pays étrangers. Ont, entre autres actrices, joué le rôle principal : Edwige Feuillère, Annie Ducaux à la Comédie-Française, Madeleine Robinson, Judith Magre, Diane de Segonzac en 2012 ou Anny Duperey pour le centenaire de la Comédie des Champs-Élysées en 2013. À l'écran, Katharine Hepburn a interprété La Folle de Chaillot (The Madwoman of Chaillot), film de Bryan Forbes sorti en 1970. La pièce a été aussi adaptée en comédie musicale (Dear World, 1969) et en ballet (musique de Rodion Chtchedrine, chorégraphie de Gigi Caciuleanu pour Maïa Plissetskaïa à l'Espace Cardin, 1992).
Le premier acte qui se déroule à la terrasse de Chez Francis, en bordure de Seine, oppose un groupe d'hommes d'affaires peu scrupuleux en quête d'argent et de pétrole à une comtesse excentrique. Soutenue par Irma la plongeuse et ses amis, la comtesse, Aurélie, mobilise les petites gens de Chaillot pour déjouer les plans criminels des deux hommes d'affaires.
Le second acte se passe dans un sous-sol de la rue de Chaillot qui est comme l'antre d'une sorcière, avec sa trappe… C'est le procès truculent des exploiteurs de l'humanité qui sont condamnés à disparaître — alors que réapparaissent les bienfaiteurs des plantes et des animaux. Du moins dans l'imagination optimiste de la Folle : « Il suffit d'une femme de sens pour que la folie du monde sur elle se casse les dents ! »