La Haute-Chapelle

La Haute-Chapelle
La Haute-Chapelle
Détail de la porte monumentale du manoir de la Saucerie.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Orne
Arrondissement Argentan
Intercommunalité Domfront Tinchebray Interco
Maire délégué Roger Grippon
Code postal 61700
Code commune 61201
Démographie
Population 544 hab. (2020)
Densité 28 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 36′ 18″ nord, 0° 40′ 17″ ouest
Altitude 200 m
Min. 115 m
Max. 226 m
Superficie 19,31 km2
Élections
Départementales Domfront en Poiraie
Historique
Commune(s) d'intégration Domfront en Poiraie
Localisation
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La Haute-Chapelle

La Haute-Chapelle est une ancienne commune française, située dans le département de l'Orne en région Normandie, devenue le une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Domfront en Poiraie[1].

Elle est peuplée de 544 habitants[Note 1].

Géographie

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La commune est en Domfrontais dans le pays de Passais, en Bocage normand. Son bourg est à 3,5 km au nord-ouest de Domfront, à 20 km au sud-ouest de Flers, à 21 km au sud de Tinchebray et à 24 km à l'est de Mortain[2].

Communes limitrophes de La Haute-Chapelle[3]
Lonlay-l'Abbaye,
Rouellé
Lonlay-l'Abbaye Saint-Bômer-les-Forges
Rouellé La Haute-Chapelle[3] Domfront
Saint-Roch-sur-Egrenne Saint-Mars-d'Égrenne,
Saint-Gilles-des-Marais
Domfront

Le nom de la localité est attesté sous la forme Capella vers 1020 et Alta Capella vers 1050[4]. Cette dernière forme accrédite l'évidence conforme au sens actuel, confirmée par la topographie du bourg.

Politique et administration

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Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
1991[5] En cours Roger Grippon[6] SE Agriculteur
Les données manquantes sont à compléter.

Le conseil municipal est composé de quinze membres dont le maire et trois adjoints[6].

Démographie

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L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[7]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[8],[Note 2].

En 2020, la commune comptait 544 habitants, en évolution de −8,88 % par rapport à 2015 (Orne : −1,53 %, France hors Mayotte : +2,49 %). La Haute-Chapelle a compté jusqu'à 1 418 habitants en 1806.

           Évolution de la population  [modifier]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 1401 2261 4181 2091 1431 1901 1971 2591 275
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 2731 2061 1551 1071 1041 0871 0401 0921 054
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
998988930816827805819727760
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2014
744644553563574610613604597
2018 - - - - - - - -
549--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[9] puis Insee à partir de 2006[10].)
Histogramme de l'évolution démographique

Lieux et monuments

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Le gisement d’argile grésante de la Goulande

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Ouvriers dans une fosse de la carrière d'argile grésante de la Goulande fin du XIXe siècle à La Haute-Chapelle.

L’activité potière et l’invention du grès dans le Mortainais-Domfrontais naissent à la fin du XIIIe siècle autour du village de la Goulande.  

Les fouilles archéologiques et les repérages réalisées par Bruno Fajal (CRAM) à partir des années 1990, montrent que les premiers ateliers médiévaux produisant des protogrès se situent au contact du gisement d’argile dit « de la Goulande » dans les villages de la Goulande, la Pesnières et la Picaudière, ainsi que sur Saint-Gilles-des-Marais et sur Saint-Georges-de-Rouelley (Manche).

Initialement datées du début du XIVe siècle lors des fouilles archéologiques des années 1990, des études céramologiques récentes font désormais remonter ces ateliers potiers à la deuxième moitié du XIIIe siècle[11].

Localisée au fond de la vallée de l'Égrenne sur les communes de La Haute-Chapelle et de Saint-Gilles-des-Marais (Orne), cette seule carrière, petite loupe d’argile grésante, a alimenté tous les potiers de grès du sud de la Normandie pendant les six siècles de production des ateliers. Cuite à 1 300 °C, cette argile plastique donne ce grès imperméable tant recherché pour la conservation des aliments.

Issu d’un dépôt de vases au fond d’une lagune au début de l’ère Quaternaire (Pléistocène ancien, il y a 2,5 millions d’années), cette argile est exploitée en fosses par les goulandiers équipés de grosses houes, les houettes, qui permettent d’extraire à chaque coup une motte d’une vingtaine de kilogrammes.

Exploitée d’avril à novembre afin d’éviter les pluies d’hiver qui rendent les chemins impraticables et les fosses d’extraction inexploitables, l’argile est transportée jusqu’au ateliers à dos de cheval du Moyen Âge jusqu’en 1860. Au milieu du XIXe siècle, ce sont jusqu’à 250 tonnes de terre qui sont extraites par an, nécessitant pour leur transport journalier plus de cent chevaux pendant les sept mois d’extraction. Avec l’amélioration de la voirie, des charrettes sont utilisées pour parcourir les quinze kilomètres de trajet jusqu’aux ateliers potiers de Ger (Manche) sur laquelle se sont concentrés les ateliers depuis le XVIe siècle[12].

L'histoire de la carrière de la Goulande et celle des ateliers potiers sont présentées au musée de la céramique - centre de création implanté dans l'ancien village potier du Placître à Ger (Manche) dans lequel est présenté une exceptionnelle collection de poteries de Ger, du Cotentin et du Bessin.

Les manoirs

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Trois manoirs, édifiés sur le territoire de la commune de La Haute Chapelle, sont protégés au titre de la législation sur les monuments historiques. Les matériaux principaux, en cette extrémité du Massif armoricain, en sont le grès schisteux et l'ardoise.

Le manoir de la Chaslerie

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Photographie d'un manoir, à droite, et de sa chapelle, à gauche, aperçus depuis un tapis de jonquilles.
Le manoir de la Chaslerie.

Le manoir de la Chaslerie se compose, sur une pente dominant un petit ruisseau, le Beaudouët (affluent de l'Égrenne), d'un ensemble pittoresque de bâtiments construits sur un site ancien (près d'une voie romaine), du XVIe au XVIIIe siècle, et de formes très diverses, notamment au niveau des toitures. Il est situé à cinq kilomètres environ au nord de Domfront, sur la route de Lonlay-l'Abbaye.

Inscrit, avec l'ensemble de ses dépendances, au titre des monuments historiques par arrêté ministériel de 1926 pris à l'initiative d'Édouard Herriot, le manoir a été classé monument historique en 1995. L'ancienne allée est inscrite en 1993[13].

Le manoir de la Saucerie

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La porte du manoir de la Saucerie.

Bâti dans une sorte de bout-du-monde marécageux, le manoir de la Saucerie, classé parmi les monuments historiques en 1955[14], est aussi remarquable par son histoire que par les vestiges qui en demeurent.

Le fief de la Saucerie fut donné, à la fin du XIIe siècle, à Robert Le Saucier, l'un de ses fidèles serviteurs, par la reine Aliénor d'Aquitaine, veuve d'Henri II Plantagenêt, mère de Richard Cœur-de-Lion, roi d'Angleterre, et grand-mère de Louis IX, roi de France (saint Louis). Ce serviteur était le saucier de la reine, c'est-à-dire l'officier de cuisine chargé de préparer ou de surveiller la salaison, les saumures et les sauces, une mission de confiance à l'époque ; il exerçait également la fonction de bailli de Domfront, avec des attributions comptables et fiscales. Le château de Domfront appartenait alors au douaire de la reine d'Angleterre et duchesse de Normandie ; la reine y faisait de fréquents séjours.

Après avoir été détenu au XIVe siècle par la famille de Villaines, alliée par mariages à la famille Le Saucier, le fief entra au XVe siècle dans la famille Doynel dont un représentant. Élyette Saint-Léger (née Doynel de La Saucerie) possède toujours le manoir au début du XXIe siècle. À la Révolution, la Saucerie fut vendue comme bien national et en grande partie démantelée, mais la famille Doynel put en récupérer la propriété au cours du XIXe siècle.

Malgré la bonne conservation de la porte monumentale, le site seigneurial de la Saucerie a été profondément bouleversé au fil des siècles et reste mal connu. Les vestiges actuels sont surprenants mais ne donnent qu'une vision très partielle de l'ensemble fortifié, encore en place au milieu du XIXe siècle.

Bien qu'aujourd'hui tous les bâtiments seigneuriaux soient inclus à l'intérieur d'un même site fossoyé, l'examen des façades de la porte monumentale montre qu'à l'origine, deux enclos existaient, correspondant à une cour et à une basse-cour.

La porte monumentale constitue à elle seule une unité d'habitation et de défense, un véritable manoir. Sans doute bâtie au XVIe siècle, elle comporte, sur chacune de ses deux principales façades, une porte charretière et une porte piétonne, équipées chacune, à l'origine, d'un pont-levis. L'habitation se développe sur quatre niveaux et trois étages, avec un grand nombre de postes de tir intérieurs pour arbalètes ou armes à feu. L'impression qui s'en dégage est une impression de force, avec quatre échauguettes (à l'origine) et un hourois placé en couronnement au sommet des tours et qui rappelle d'anciens hourds de défense. Les couvertures en bardeaux de châtaignier, en forme de carène de navire renversé surmontées d'un élégant clocheton, sont en cours[Quand ?] de restauration. Elles confèrent à l'ensemble une personnalité et un pittoresque incontestables.

Un second manoir, aujourd'hui disparu, fut construit au début du XVIIe siècle à l'arrière de cette porte-châtelet. Il était certainement plus confortable. Certaines de ses pierres, sculptées dans le goût de la Renaissance, ont été réemployées dans le bâtiment d'habitation actuel devant lequel fut creusé l'ancien puits à margelle ouvragée.

Il demeure en outre un colombier en colombages, de forme octogonale.

Le manoir de la Guyardière

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Le manoir de la Guyardière.

Le bâtiment principal du manoir de la Guyardière, d'aspect simple, se compose d'un gros corps de logis rectangulaire à fronton central classique réalisé au XVIe siècle et remanié en 1631 et au XIXe siècle, cantonné à l'arrière par deux pavillons carrés qui ont alors remplacé deux tours rondes. Il est entièrement entouré de belles douves en eaux et protégé par une tour cylindrique du XVIe siècle dans un angle de sa cour d'honneur. Son avant-cour est introduite par deux tourelles circulaires, également du XVIe siècle, qui délimitent une porte voûtée en plein cintre surbaissé.

Le blason qui orne cette porte voûtée présente les armes jumelées de deux familles successivement propriétaires ce manoir :

  • à gauche, les Cormier, « de gueules au chevron d'or et aux trois croissants posés deux en chef, un en pointe » ;
  • à droite, les Le Herissey, « d'argent aux trois hérissons de sable posés 2 et 1 ».

Une majestueuse allée d'arbres de haute tige, marquée par la tempête de 1999, relie le manoir à la route voisine. Le site de la citadelle et du donjon de Domfront est visible du manoir.

Durant la Seconde Guerre mondiale, les officiers affectés à la Kommandantur de Domfront avaient établi leur résidence à la Guyardière. Lors des combats de la Libération, l'hôpital de Domfront y fut transféré pendant quelques mois par les autorités sanitaires civiles.

De nos jours, une fête horticole annuelle, organisée au manoir le deuxième dimanche d'octobre, connaît un succès croissant auprès du public.

Le manoir a été inscrit en 1992 au titre des monuments historiques[15].

Autres monuments

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Le mémorial Morton Eustice.


Personnalités liées à la commune

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Notes et références

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  1. Population municipale 2020.
  2. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.

Références

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  1. « recueil des actes administratifs de l'Orne »
  2. Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr
  3. « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée »
  4. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse,
  5. « Roger Grippon candidat à sa succession », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
  6. a et b Réélection 2014 : « La Haute-Chapelle (61700) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
  7. L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
  8. Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
  9. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  10. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
  11. S. Dervin et E. Lecler-Huby, « Typochronologie de la céramique médiévale et moderne en Normandie du Xe au XVIe siècle. Production, diffusion. », Rapport de projet collectif de recherche,‎ , p 42 à 53.
  12. Benoit Canu, Alain Talon, François Toumit, Potiers de Ger - L’aventure d’une industrie rurale du Moyen Âge au XXe siècle, OREP Éditions, , 80 p..
  13. « Ancien manoir de la Chaslerie », notice no PA00110820, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  14. « Manoir de la Sausserie », notice no PA00110821, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  15. « Manoir de la Guyardière », notice no PA00111000, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  16. (en-US) Julie Goforth, « Morton Eustis in World War II », sur Oatlands, (consulté le )
  17. « 2e division blindée américaine – Ordre de bataille – D-Day Overlord » (consulté le )
  18. « Hommage : 77 ans après, la population se souvient de Morton Eustis à Domfront en Poiraie », sur actu.fr, (consulté le )
  19. Ouest-France, « Saint-Mars-d’Egrenne. Un hommage à Morton Eustis mardi 13 août », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  20. Archives départementales de l'OrneModèle:Refinc.

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Article connexe

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Liens externes

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