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La Roche-Derrien se trouve située au fond de la ria du Jaudy, à l'endroit de rencontre, deux fois par jour, de l'eau douce et de l'eau de mer. Elle se caractérise à l'origine par une éminence située au-dessus de ce lieu de contact, qui a justifié ensuite le passage à gué, le pont, puis le château médiéval.
Le nom de la localité est attesté sous les formes castrum de rupe vers 1165, La Roche Derian en 1405, La Rochederien en 1434, Rocha Deryani en 1444[1].
La Roche-Derrien doit son nom au comte Derrien, comte de Penthièvre, fils bâtard d'Éon de Penthièvre et neveu du duc régnant, Alain III de Bretagne, qui y fit bâtir un château fort vers 1080 à un endroit surplombant la vallée du Jaudy[2].
En breton, son nom est indiqué aussi bien en tant que Ar Roc'h Derrien que Ker Roc'h.
La Roche-Derrien doit son nom à l'érection d'un château en faveur de Derrien, juveigneur de Goëllo, au début du XIe siècle.
L'habitat s'est étendu au pied de ce château et l'agglomération était cernée d'une muraille attestée dès le XIIIe siècle. La création d'un bourg autour de l'église, prévue à la fin du XIIe siècle, n'a pas eu l'effet escompté et l'église est restée isolée, hors de l'agglomération[3].
Charles de Blois met le siège devant le château de la Roche-Derrien. Croyant en la victoire, ses troupes relâchent leur surveillance. Richard Tousteham, capitaine de la place, fait demander des renforts à Thomas Dagworth, qui dans la nuit du surprend les Bretons de Charles de Blois. La garnison du château accourt et participe à l'encerclement entraînant la défaite de Charles. Blessé, il est fait prisonnier avec les Beaumanoir, Lohéac, etc. Parmi les morts on dénombre : Quintin, Rohan, Châteaubriand, etc.[4] Charles n'échappa à une exécution sommaire que grâce à l'intervention de Tanguy du Chastel dont il avait pourtant assassiné les fils sous les murs de Brest[5].
Le monument aux Morts porte les noms des 59 soldats morts pour la Patrie[6] :
49 sont morts durant la Première Guerre mondiale.
9 sont morts durant la Seconde Guerre mondiale.
1 est mort durant la Guerre d'Algérie.
En , Jean-Baptiste Legeay aida deux soldats britanniques, Harry Pool et Donald Campbell, cachés depuis la débâcle dans la région de La Roche-Derrien à rejoindre à Nantes une filière d'évasion[7].
Le monument aux morts de La Roche-Derrien porte les noms de 9 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale ; parmi elles, au moins deux résistants morts en déportation :Émile Tanguy[8] et Jean L'Hénoret[9]. Trois au moins (Guy Galifot, Louis Riou et Georges Jézéquel) sont des soldats ou marins disparus en mer.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[12].
En 2016, la commune comptait 1 075 habitants[Note 1], en évolution de +6,44 % par rapport à 2010 (Côtes-d'Armor : +1,26 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Ernest Le Barzic, professeur, linguiste bretonnant, historien, auteur de La Roche-Derrien et ses environs. Le barde Narcisse Quellien, Imprimeries Simon, Rennes, 1957
Abbé Louis Mahé : auteur d'un ouvrage sur Saint Yves : Monsieur Saint Yves
On désigne sous ce nom un argot local de breton, éteint au début des années 1960. Cet argot, compris seulement de la population locale, a fait l'objet d'études précises, dont "l'argot des Nomades en Basse-Bretagne", cité ci-dessous
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2019, millésimée 2016, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2018, date de référence statistique : 1er janvier 2016.
↑Patrick Kernevez et Régis Le Gall-Tanguy, « Les châteaux et le peuplement en Basse-Bretagne. L'exemple des bourgs castraux de Cornouaille, Léon et Trégor », dans André Chédeville et Daniel Pichot (dir.), Des villes à l'ombre des châteaux. Naissance et essor des agglomérations castrales en France au Moyen Âge, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, coll. « Archéologie & Culture », , 239 p. (ISBN978-2-7535-1144-6), p. 29-41
↑André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables du patrimoine Normand », , 319 p. (ISBN978-2-91454-196-1), p. 166.
↑Bernard Cornwell (trad. de l'anglais), La quête du Graal : L'archer du Roi, t. 2, Paris, Presses de la Cité, , 554 p. (ISBN2-258-06260-8), p. 462-550.
↑Jean L'Hénoret, né le à Lanmeur, huissier de justice à La Roche-Derrien, arrêté le par les Allemands, mort le au camp de concentration de Gross-Rosen en Pologne.
↑Yves Le Breton, « Arrêté en date du 29 octobre 2018 portant création de la commune nouvelle « La Roche-Jaudy » », Recueil des actes administratifs spécial n°91, (lire en ligne [PDF])
OGEE : Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne; vers 1780;
A. MARTEVILLE et P. VARIN : continuateurs et correcteurs d'Ogée. 1843.
B. JOLLIVET : Les Côtes du Nord. Histoire et géographie de toutes les villes et communes du département. Tome IV : arrondissements de Lannion et Loudéac. 1859. Réédition Res Universis. Paris. 1990 / Rassorts Lorisse. Paris. 2002.
Anonyme : Dictionnaire des communes des Côtes du Nord. vers 1860.
Adolphe JOANNE : Département des Côtes du Nord. Hachette. 1878 et 1886.
Narcisse QUELLIEN : L'argot des nomades en Basse-Bretagne. 1886. Skol Vreizh. 2004
Jean RIGAUD : Géographie historique des Côtes du Nord. Imprimerie Francisque Guyon. St Brieuc. 1890; réédition La Tour Gile. 1995.
Éditions ALBIN-MICHEL : Dictionnaire Meyrat. Dictionnaire national des communes de France. 1970.
Duc de LEVIS-MIREPOIX : La Guerre de Cent Ans. Collection Le Mémorial des siècles. Éditions Albin Michel, 1973. Nouvelles Editions Marabout, 1982. MU363
Albert DAUZAT et Charles ROSTAING : Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France. Librairie Guénégaud. 1978.
Éditions FLOHIC : Le patrimoine des communes des Côtes d'Armor. 1998.
Hervé ABALAIN : Les noms de lieux bretons. Universels Gisserot. 2000.
Éditions DELATTRE : Les Côtes d'Armor; les 372 communes. 2004
Collectif : Narcisse QUELLIEN; Emile ERNAULT; Alain LE DIUZET; Ernest LE BARZIC. Éditions Label. LN. 2004.
Georges et Marie-Louise LE FELL : La Roche-Derrien de nos jours aux origines. Anagrammes. .
Georges et Marie-Louise LE FELL : La Roche-Derrien de nos jours aux origines. Nouvelle édition, complétée et corrigée. Auto édition. 2012.
Bernard Cornwell (trad. de l'anglais), La quête du Graal : La lance de saint Georges, t. 1, Paris, Presses de la Cité, , 493 p. (ISBN2-258-05760-4)