Commune angevine des Mauges, La Tessoualle se situe au sud de la ville de Cholet, en limite du département des Deux-Sèvres, sur les routes D 157, Maulévrier, et D 258, Cholet[1].
C'est principalement un espace de terres agricoles (1 607 hectares exploités pour 2 100 hectares de superficie totale). Cet espace est délimité au nord par le lac de Ribou, à l’est par celui du Verdon (réserves d’eau potable du Choletais), à l’ouest par l’autoroute A87, et au sud par la 2 × 2 voies RN 24, Nantes-Poitiers.
Transport en commun : la commune est desservie par la société CholetBus avec deux arrêts sur la commune, celui de Zwiefalten et celui de Calvaire, et par le réseau de transports des Pays de la Loire Aléop[2].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 860 mm, avec 12,2 jours de précipitations en janvier et 6,7 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, sur la commune de Cholet à 6 km à vol d'oiseau[5], est de 12,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 772,5 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Au , La Tessoualle est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9].
Elle appartient à l'unité urbaine de La Tessoualle[Note 1], une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[10],[11]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cholet, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[11]. Cette aire, qui regroupe 26 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[12],[13].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (85,8 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (88,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
prairies (34,8 %), terres arables (34 %), zones agricoles hétérogènes (17 %), eaux continentales[Note 3] (7,2 %), zones urbanisées (7 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Tessoala en 1070-1088, Ecclesia parochialis Beate Marie de Tessovallis en 1300 circa. Nom composé à partir des mots latins Texere (tisser) et vallis (vallée)[15],[16].
D'argent à l'usine d'azur chargée d'une chaussure contournée de tenné posée en bande, soutenue de deux épis de blé d'or, les tiges passées en sautoir en pointe; au chef d'azur chargé de trois fleurs de lis d'or[17].
Les premières mentions du nom de la Tessoualle remontent au XIe siècle. La paroisse Notre-Dame de La Tessoualle dépend alors de l'abbaye de La Trinité de Mauléon. Une bulle du pape Callixte II, datée de , cite les nombreuses églises qui dépendent de cette abbaye et notamment ecclesiam Sanctae Mariae Tassoeliae[18]. Une autre bulle du pape Adrien IV le confirme en eccl. S. Mariae de Taissolia[19]. La paroisse est alors dans le diocèse de Poitiers.
Elle passe dans le diocèse de Maillezais à sa création le , puis dans le diocèse de La Rochelle le , et enfin dans le diocèse d'Angers en 1802.
Lors de la Révolution, la commune passe du Poitou à l'Anjou.
En 1587 La Tessoualle, comme les communes voisines, subie de nombreux dégâts causés par les bandes rivales durant les guerres de religion, lors des multiples sièges de Mauléon. En 1591 les Tessouallais réclament à Henri IV une indemnisation sous forme d'exemption d'impôts lors de débats organisés à Saint-Amand-sur-Sèvre. L'appellation « La Tessoualle », qui y apparaît, date au moins de cette époque[20].
Les registres paroissiaux de La Tessoualle débutent en 1693[21].
En La Tessoualle obtient son bureau pour la marque des toiles et mouchoirs comme Cholet et Vihiers[22].
Le cahier des doléances de La Tessoualle est rédigé le . Pierre Levron est alors le syndic de la municipalité. Dès , les Tessouallais participent à l'insurrection vendéenne.
Le , la conférence des chefs royalistes consent à La Tessoualle la pacification du secteur avec les délégués du général Lamarque. 36 officiers vendéens sont conviés à La Tessoualle, « un petit bourg distant de deux lieues de Cholet[23] » et jugée suffisamment sûre. Le rassemblement est organisé à La Pallerie, dans le bourg de La Tessoualle. Les débats sont houleux, mais la paix est finalement acceptée (22 voix pour, 12 contre). Le traité est signé le à Cholet et définitivement ratifié par Charles Sapinaud, général en chef de l'armée vendéenne, le .
Concernant la Première Guerre mondiale, 43 noms sont gravés sur le monument aux morts de la commune[24] mais l'association locale « La Tessoualle histoires Histoire » a recensé 66 Tessouallais morts durant la Grande Guerre. Plus de 400 jeunes Tessouallais ont participé au conflit et onze d'entre eux ont reçu la Légion d'honneur. Un livre leur a été consacré en [25].
La Tessoualle est jumelée depuis 1973 avec Zwiefalten une commune allemande de l'arrondissement de Reutlingen, dans le land de Bade-Wurtemberg. Les premiers échanges entre les deux communes remontent à 1965.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[32]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[33].
En 2021, la commune comptait 3 189 habitants[Note 4], en évolution de +2,02 % par rapport à 2015 (Maine-et-Loire : +1,8 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La population de la commune est relativement jeune.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 32,8 %, soit en dessous de la moyenne départementale (37,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 29,4 % la même année, alors qu'il est de 25,6 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 1 616 hommes pour 1 582 femmes, soit un taux de 50,53 % d'hommes, légèrement supérieur au taux départemental (48,63 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[36]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,9
90 ou +
2,7
6,5
75-89 ans
9,8
19,7
60-74 ans
19,4
21,3
45-59 ans
20,4
16,7
30-44 ans
17,0
15,0
15-29 ans
14,0
20,0
0-14 ans
16,6
Pyramide des âges du département de Maine-et-Loire en 2021 en pourcentage[37]
Sur 193 établissements présents sur la commune à la fin de l'année 2010, 18 % relèvent du secteur de l'agriculture (pour une moyenne de 17 % sur le département), 8 % du secteur de l'industrie, 10 % du secteur de la construction, 52 % de celui du commerce et des services et 11 % du secteur de l'administration et de la santé[38]. Fin 2015, sur les 225 établissements actifs, 11 % relèvent du secteur de l'agriculture (pour 11 % sur le département), 9 % du secteur de l'industrie, 11 % du secteur de la construction, 60 % de celui du commerce et des services et 9 % du secteur de l'administration et de la santé[39].
Église Notre-Dame (1820) : dédiée à Notre-Dame, l'église est incendiée par les colonnes infernales en 1794 pendant les guerres de Vendée. Elle est reconstruite au XIXe siècle dans le style baroque. Les vitraux de l'église sont réalisés en 1864 dans le style du XVIIe siècle. L'édifice possède trois cloches datant de 1876. Le tableau Présentation de la Vierge de Bazin y est exposé.
Stèle Pierre Bibard (1913) : ce monument, érigé en 1913 par souscription publique à la mémoire de Pierre Bibard, né à La Tessoualle en 1770, porte l'inscription « Souviens-toi que je t'ai pardonné pour l'amour de notre Seigneur. » Cette inscription fait référence au pardon de l'homme de la commune à son geôlier, alors que capitaine de paroisse et fait prisonnier, il souffrait de ses maltraitances. Il devint par la suite tisserand.
Le lac du Verdon : le lac du Verdon est situé à 7 km au sud-est de Cholet. Ce plan d'eau, reparti sur trois communes (Maulévrier, La Tessoualle et Saint-Pierre-des-Echaubrognes), est la propriété de la communauté d'agglomération du Choletais depuis début 2003.
Le barrage du Verdon : construit selon le type mixte c'est-à-dire qu'il est composé de six voûtes en béton armé, cinq contreforts, deux murs de soutènement et deux ailes en terre avec un noyau d'argile. La longueur totale de l'édifice est de 825 m, sa hauteur atteint 27 m au départ des fondations. L'édifice est ancré sur un socle de granit. La mise en eau du barrage d'une capacité de 14,6 millions de m3 a été effectué en 1979.
Le lavoir de la Mercerie (1899) : construit par adjudication en , c'est le dernier existant à La Tessoualle au début du XXIe siècle. Il est alimenté en eau par un puits se situant en amont sur le bord droit du chemin longeant le lotissement de Parcé.
Pierre Bibard (La Tessoualle 1770 - Saint-Laurent-sur-Sèvre 1841), capitaine de paroisse. C'est le premier Tessouallais à avoir obtenu la Légion d'honneur. Une stèle à sa mémoire, financée par une souscription publique, a été érigée en 1913. Une pièce de théâtre lui a été consacrée. Une rue de La Tessoualle porte son nom dans le quartier de l'Angevinière[40].
Dom André Mocquereau (La Tessoualle le [41] - Solesmes 1930) bénédictin auprès de l'abbaye Saint-Pierre de Solesmes, qui fut à l’origine de la restauration du chant grégorien authentique, est également né à La Tessoualle. Son père était médecin et il grandit sous influence de ses parents effectivement cultivés. Donc, d'abord, le jeune André devint un musicien talentueux jouant le violoncelle[41]. Devenu moine en 1875, il succéde à Dom Pothier comme directeur du chœur et de l'école de plain-chant auprès de l'abbaye où il est ordonné prêtre le [41]. Dom Mocquereau ira plus loin en entreprenant, en 1889, l'édition de fac-similés de manuscrits dans la série Paléographie musicale. Ce travail se solda par une collection de plus de 600 manuscrits de toutes sortes et de livres de chant. C'est ainsi que la base de la méthode Mocquereau a formé des centaines de milliers de grégorianistes. Dom Mocquereau fut membre et président de la commission pontificales chargée de publier l'Édition Vaticane du chant grégorien de l'Église romaine. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages. Dom Mocquereau vaut à La Tessoualle son unique citation dans l'Encyclopédie Larousse. Une rue de La Tessoualle porte son nom dans le quartier de l'Angevinière[42].
Célestin Port (édition révisée par André Sarazin et Pascal Tellier), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou : S-Z, t. 4, Angers, H. Siraudeau et Cie, , 2e éd. (1re éd. 1878) (BNF35857376, lire en ligne), p. 480-483.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bPierre-Louis Augereau, Les secrets des noms de communes et lieux-dits du Maine-et-Loire, Le Coudray-Macouard, Cheminements, 2004-2005 (ISBN978-2-84478-338-7, BNF39295447), p. 195-196.