La Tour-d'Auvergne | |||||
L'église Saint-Louis dans le village de La Tour-d'Auvergne et un orgue basaltique. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Auvergne-Rhône-Alpes | ||||
Département | Puy-de-Dôme | ||||
Arrondissement | Issoire | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Dômes Sancy Artense | ||||
Maire Mandat |
Yannick Tournadre 2020-2026 |
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Code postal | 63680 | ||||
Code commune | 63192 | ||||
Démographie | |||||
Population municipale |
631 hab. (2022 ) | ||||
Densité | 13 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 45° 32′ 05″ nord, 2° 41′ 24″ est | ||||
Altitude | Min. 719 m Max. 1 691 m |
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Superficie | 48,29 km2 | ||||
Type | Commune rurale à habitat dispersé | ||||
Unité urbaine | Hors unité urbaine | ||||
Aire d'attraction | Hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton du Sancy | ||||
Législatives | Troisième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Puy-de-Dôme
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
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Liens | |||||
Site web | www.latourdauvergne.fr | ||||
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La Tour-d'Auvergne est une commune française, située dans le département du Puy-de-Dôme en région Auvergne-Rhône-Alpes.
La commune de La Tour-d'Auvergne se trouve sur le versant ouest du massif du Sancy, à une altitude moyenne de mille mètres, à l'extrémité sud-ouest du département du Puy-de-Dôme. À soixante kilomètres de Clermont-Ferrand, traversée par la route départementale 203 qui relie l'autoroute A89 et la départementale 2089 à Besse-et-Saint-Anastaise et Issoire, La Tour-d'Auvergne est chef-lieu de canton (jusqu'en 2015) composé de huit communes (La Tour-d'Auvergne, Bagnols, Cros, Trémouille-Saint-Loup, Chastreix, Saint-Donat, Picherande et Saint-Genès-Champespe). Sur le plateau de l'Artense qui s'étend entre le Cantal et la rivière Tarentaine au sud, la retenue du barrage de Bort-les-Orgues, la Corrèze et les gorges d'Avèze à l'ouest, la vallée glaciaire de La Bourboule et de Mont-Dore au nord et le massif du Sancy à l'est, La Tour-d'Auvergne est un village très ancien qui trouve ses fondations sur un piton basaltique, vestige d'une coulée volcanique du grand volcan qu'était le massif du Sancy il y a plus de deux cent cinquante mille ans. Juché sur un promontoire naturel, le village est situé entre les vallées de la Burande et de son affluent le Burandou. La commune est également arrosée au sud par un autre affluent de la Burande, la Gagne.
La Tour-d'Auvergne est limitrophe de six autres communes.
En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Ouest et nord-ouest du Massif Central, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 900 à 1 500 mm, maximale en automne et en hiver[2].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 8,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 393 mm, avec 12,1 jours de précipitations en janvier et 9,3 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Chastreix », sur la commune de Chastreix à 4 km à vol d'oiseau[3], est de 6,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 607,3 mm[4],[5]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[6].
Au , La Tour-d'Auvergne est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[7]. Elle est située hors unité urbaine[8] et hors attraction des villes[9],[10].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (50,3 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (46,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (45,7 %), forêts (34,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (14,8 %), zones agricoles hétérogènes (4,6 %), zones urbanisées (0,8 %)[11]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Son nom existait aussi en auvergnat, dialecte local anciennement parlé, et existaient les formes suivantes : La Tor d'Auvèrnha en graphie classique dès le Moyen Âge et beaucoup plus récemment avec les formes Là Tour d'Euvarnhà en écriture auvergnate unifiée et La Tour d'Euvargno en graphie mistralienne.
Le nom de La Tour-d'Auvergne est connu dans toute la France, grâce à la maison de La Tour d'Auvergne et à ses membres illustres.
Au temps des Romains, il est dit qu'une tour de garde avait été érigée là pour prévenir des incursions ennemies. L'évocation de cette tour donnera son nom au village. Le secteur, plutôt inhospitalier et inaccessible, devait être déjà peuplé, si l'on prend en compte la proximité des bains romains de La Bourboule et de Mont-Dore. On dit qu'une voie romaine passait non loin puisque des arches de pont romain subsisteraient au lieu-dit du Pont de La Pierre.
Au Moyen Âge, une tour sur la colline de Natzy et sa voisine de Hussamat sur la commune de Saint-Donat, ont averti de l'arrivée des Vikings, qui remontaient la Tarentaine, toujours plus loin dans les terres pour plus de pillages et de tueries.
Au Xe siècle, les terres de La Tour appartiennent aux comtes d'Auvergne, vassaux des ducs de Guyenne (Aquitaine). Les comtes sont pourtant depuis longtemps plus ou moins autonomes. Selon l'opinion la plus répandue, Géraud est le premier baron de La Tour vers 950. Il est venu s'y réfugier avec sa famille lorsque son père, Bernard II comte d'Auvergne (?), s'est vu dépossédé par la force de son titre, par Guillaume III d'Aquitaine, dit Tête d'étoupe ou le Pieux, comte de Poitiers et d'Aquitaine. À l'abri dans un château fort quasi inexpugnable dans une région élevée et inaccessible la plus grande partie de l'année, il offre un abri et la base d'une puissante baronnie. Seigneurs très pieux, finissant leur vie dans des établissements religieux, les barons de La Tour vont devenir de plus en plus puissants, restant malgré les péripéties de l'histoire au service sans faille des rois de France qui vont se succéder.
De retour de la première croisade, l'un d'eux, Bertrand Ier fonde au XIIe siècle une commanderie de chevaliers au lieu-dit Pont-Vieux sur la commune de Tauves et une abbaye de religieuses bénédictines au lieu-dit la Vassin sur la commune de Saint-Donat.
De retour de la troisième croisade en Terre sainte, Bertrand II reçoit du roi Philippe Auguste l'insigne honneur de porter « de France » dans les armes de sa famille. Le blason primitif de la maison de La Tour était « de gueules, à la tour d'argent, avec une porte, deux fenêtres et trois créneaux ». Après leur admission parmi les sires des fleurs de lys, le blason devint « d'azur, semé de fleurs de lys d'or, avec la tour d'argent, la porte, les fenêtres et les créneaux ».
Dans le même temps, les barons de La Tour s'allient par mariage à de grandes familles d'Auvergne et du royaume de France (d'Olliergues, de Mercœur, de Toulouse, de Rodez, de Lévis-Mirepoix, d'Auvergne...), agrandissant ainsi l'emprise de la seigneurie qui devient l'une des plus puissantes du centre de la France par le nom et par les possessions.
Plutôt simples et bienveillants avec le peuple, ils donnent des chartes à des villes comme Besse, Saint-Amant-Tallende ou Orcet, donnant autonomie et pouvoirs aux habitants.
Vers 1280, très proches de la famille royale mais isolés des villes et des centres de décision, les barons quittent leur fief montagnard de La Tour pour s'installer à Saint-Saturnin.
Au sein d'un royaume divisé et pourri par les trahisons, les barons de La Tour ne dérogeront pas à leur serment et se battront au côté du roi de France sur tous les champs de bataille de la guerre de Cent Ans. Ils expulsent d'Auvergne les « grandes compagnies » qui ravagent leurs propres terres, à La Roche-Vendeix (commune de La Bourboule) et aux Roches Tuillières et Sanadoire (commune de Rochefort-Montagne).
En 1389, le mariage de Bertrand IV ou VI de La Tour d'Olliergues et de Marie d'Auvergne dite « de Boulogne » fait entrer la baronnie de La Tour dans la maison d'Auvergne. L'apport de ce mariage est inestimable en matière de possessions et de renommée. Les barons de La Tour deviennent les barons « de La Tour d'Auvergne, comtes d'Auvergne et de Boulogne ».
Vers 1480, Bertrand VI, petit-fils des précédents, fonde un couvent franciscain à Vic-le-Comte. C'est à cette époque-là que la grandeur de la baronnie va n'avoir d'égal que sa lente agonie.
Le fils de Bertrand VI, Jean IV, n'engendre que des filles, qui se partagent la succession paternelle. L'une d'elles, Madeleine de la Tour d'Auvergne se marie en 1518 avec Laurent II de Médicis, duc d'Urbino. L'enfant de cette union, la grande Catherine de Médicis, épouse de roi et mère de trois souverains du royaume, dépècera sans vergogne les biens familiaux pour de sombres histoires de dettes ou d'anoblissements mal placés. L'une de ses filles, Marguerite de Valois, dite la Reine Margot, revendiquant une substitution insérée dans le contrat de mariage de sa mère, finira par se voir attribuer, au terme de nombreuses années d'enfermement et de procès, quelques parcelles de l'ancienne baronnie, dont le château de La Tour dont elle prendra triomphalement possession en 1606. Pour sauvegarder ses biens, elle désigne comme unique héritier le futur roi Louis XIII qui devient donc propriétaire des terres de la baronnie de La Tour d'Auvergne.
Malheureusement, les biens amassés pendant des siècles, déjà disséminés par Catherine de Médicis pour ses intrigues et son insatiable ambition, sont désormais employés au paiement des dettes personnelles du souverain. Son fils, Louis XIV s'en servira pour les échanger (plus les duchés d'Albret et de Château-Thierry, les comtés d'Evreux, d'Auvergne et de Beaumont-le-Roger) contre les terres frontalières entre Bouillon et la France : Sedan, Jametz et Raucourt, qui appartenaient à Frédéric-Maurice de La Tour d'Auvergne, passent alors à la Couronne, alors que Bouillon est vassalisé. Frédéric-Maurice de La Tour d'Auvergne était le frère aîné d'Henri de La Tour d'Auvergne vicomte de Turenne, dit le Grand Turenne : deux fils du duc Henri, tous descendants d'une branche cousine cadette de la maison de La Tour d'Auvergne, les La Tour d'Olliergues de Turenne, qui prit aussi le nom de La Tour d'Auvergne après un mariage : cf. l'article La Tour. Les restes de la baronnie furent l'objet de nombreuses prétentions héréditaires exhumées d'une substitution du XVe siècle, de luttes judiciaires vives, acharnées, entre des créanciers, des engagistes et des adjudicataires, joutes qui se prolongeront jusqu'à la Révolution, sans scrupule quant aux moyens engagés.
La commune de La Tour-d'Auvergne est membre de la communauté de communes Dômes Sancy Artense[8], un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le dont le siège est à Rochefort-Montagne. Ce dernier est par ailleurs membre d'autres groupements intercommunaux[12]. Jusqu'en 2016, elle faisait partie de la communauté de communes Sancy-Artense Communauté dont elle était le siège[13].
Sur le plan administratif, elle est rattachée à l'arrondissement d'Issoire, à la circonscription administrative de l'État du Puy-de-Dôme et à la région Auvergne-Rhône-Alpes[8]. Avant , elle était chef-lieu de canton[14].
Sur le plan électoral, elle dépend du canton du Sancy pour l'élection des conseillers départementaux, depuis le redécoupage cantonal de 2014 entré en vigueur en 2015[8], et de la troisième circonscription du Puy-de-Dôme pour les élections législatives, depuis le dernier découpage électoral de 2010 (quatrième circonscription avant 2010)[14].
Le conseil municipal de La Tour-d'Auvergne, commune de moins de 1 000 habitants, est élu au scrutin majoritaire plurinominal à deux tours[15] avec candidatures isolées ou groupées et possibilité de panachage[16]. Compte tenu de la population communale, le nombre de sièges à pourvoir lors des élections municipales de 2020 est de 15. Sur les trente candidats en lice, quinze sont élus au premier tour, le , avec un taux de participation de 80,84 %[17].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[22].
En 2022, la commune comptait 631 habitants[Note 1], en évolution de −2,02 % par rapport à 2016 (Puy-de-Dôme : +2,1 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Blason | D'azur semé de fleurs de lys d'or, à la tour d'argent maçonnée (ouverte et ajourée) de sable brochante[30]. |
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Détails | Armes de la famille de La Tour, anciens seigneurs locaux. Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
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Alias |
Écartelé, en 1 et 4 d'azur semé de fleurs de lys d'or et à la tour d'argent maçonnée et ouverte et ajourée de sable (qui est de La Tour), en 2 et 3 de gueules à la croix cléchée, vidée et pommetée de douze pièces d'or (qui est de Toulouse), sur le tout d'or au gonfanon de gueules frangé de sinople (qui est d'Auvergne). Armes de la branche de La Tour d'Auvergne. |
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