Le Lacnunga, aussi connu sous sa référence « manuscrit Harley 585 » (MS Harley 585) à la British Library de Londres, est un recueil de textes médicaux et de prières, écrit principalement en vieil anglais et en latin. Le codex a probablement été compilé en Angleterre, à la fin du Xe ou au début du XIe siècle.
Le Lacnunga contient beaucoup de textes uniques, y compris de nombreux sortilèges, qui donnent un aperçu rare des croyances populaires des Anglo-Saxons et de la pratique des guérisons. Parmi les incantations, on en trouve plusieurs en vers allitératifs en vieil anglais, les plus célèbres d’entre eux étant le Charme des neuf herbes et le Wið færstice ; on trouve également des sorts en vieil irlandais.
Parmi les prières en latin, la plus longue est une version de la Lorica de Laidcenn (aussi appelée un temps Lorica de Gildas, d’après Gildas le Sage). Ce poème irlandais du VIIe siècle, conservé aussi dans d'autres manuscrits, est une prière de protection de type « lorica (en) ». La prière prend ici la forme d’une litanie de parties du corps pour lesquels le prieur cherche la protection du Christ et d’une multitude d’anges, contre les assauts des démons. Elle est accompagnée dans ce manuscrit par un commentaire interlinéaire en vieil anglais, probablement transcrit d’un exemplaire en mercien.
Des variantes de nombreux remèdes décrits se trouvent également dans le Bald's Leechbook, une autre compilation médicale anglo-saxonne.
Le titre Lacnunga, un mot vieil-anglais signifiant « remèdes », n’est pas présent dans le manuscrit. Il a été donné à la collection de texte par son premier éditeur, Oswald Cockayne, au XIXe siècle, et n’a pas été remis en cause.