Président Le Choix de l'école | |
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Président Agir pour l'école (d) | |
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Membre du conseil d'administration Lycée international de Londres Winston-Churchill | |
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Directeur Institut Montaigne | |
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Marie-Pierre de Bailliencourt (d) | |
Directeur adjoint (d) Institut d'études politiques de Paris | |
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inconnu inconnu | |
Directeur des études (d) Institut d'études politiques de Paris | |
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Véronique Bolhuis (d) |
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Distinction |
Laurent Bigorgne, né le à Épinal, est un essayiste français. Il a été le directeur de l'Institut Montaigne entre 2010 et 2022.
Il démissionne après son interpellation par la police judiciaire intervenue à la suite de la plainte de Sophie Conrad, son ex-belle sœur et ancienne collaboratrice, faits pour lesquels il est condamné en novembre 2022. Celle-ci l'accuse d'avoir tenté de la violer en mettant une substance illicite dans son verre[1]. Devant les enquêteurs, Laurent Bigorgne reconnaît qu'il prend régulièrement de la cocaïne « à haute dose »[2] et qu'il a drogué Sophie cette soirée là[3], mais il nie toute intention sexuelle[4].
L'affaire connaît un important écho médiatique, en raison du profil du mis en cause[5],[6].
Membre du cercle rapproché d'Emmanuel Macron[7],[2],[8], il est un des premiers soutiens de La République en Marche[9],[10].
Fils d'un proviseur et d'une enseignante en informatique[11], Laurent Bigorgne naît le à Épinal, dans les Vosges[12]. Il grandit en Meurthe-et-Moselle[13] où son père est proviseur au lycée professionnel de Pompey[14].
Il étudie au sein du Centre universitaire d'études politiques (CUEP) de l'université Nancy-II, et s'inscrit parallèlement en DEUG d'histoire en 1992. Une fois son DEUG obtenu en 1994, il est admis à l'Institut d'études politiques de Paris, dont il est diplômé en 1996 (section Communication et ressources humaines[15])[16],[17]. Il est reçu, après deux échecs[18], à l'agrégation d'histoire en 1999[11].
En parallèle de ses études, il milite à l'Union nationale des étudiants de France – Indépendante et démocratique (Unef-ID)[19], où il croise notamment Bruno Julliard[11].
Alors qu'il vient d'être nommé, l'année précédente, dans un lycée de Nancy[13], il est recruté en 2000[17] par Richard Descoings pour organiser le développement des antennes régionales de l'IEP de Paris. Il devient en 2004[18] — à vingt-huit ans — directeur des études de l'école[11], et ne quitte cette fonction qu'en 2004[20].
Il devient le second de Richard Descoings en 2007[18], puis il est détaché un an durant[18] auprès de la London School of Economics[11].
À son retour en France[13], en 2009, sur l'insistance du PDG de Axa Claude Bébéar, il entre à l'Institut Montaigne comme directeur des études pour seconder le directeur, François Rachline — qu'il remplace dès [11]. Laurent Bigorne perçoit à ce titre un salaire de 13 000 euros par mois[21].
Il est introduit par Olivier Duhamel au club Le Siècle[21].
Il est également président des associations Agir pour l'école[22] et Le Choix de l'école (ex-Teach for France)[23]. En mars 2022, Le Figaro révèle que trois femmes dénoncent le harcèlement moral de Nadia Marik-Descoings, veuve de Richard Descoings et ancienne directrice adjointe de l'IEP de Paris. À l'époque des faits, Laurent Bigorgne était vice-président de Teach for France[24].
Il est un proche d'Emmanuel Macron, qu'il décrit comme un « ami de longue date »[25]. Ils se connaissent depuis les années 2000[26].
Sa femme, Véronique Bolhuis, figure dans les mentions légales du nouveau site en-marche.fr, avant d'en être retirée[27].
Selon une enquête de Mediapart, le mouvement La République en Marche (LREM) est à sa création par Emmanuel Macron le 6 mars 2016 hébergé au domicile personnel de Laurent Bigorgne, alors directeur de l'Institut Montaigne[28].
Il soutient Emmanuel Macron lors de l'élection présidentielle de 2017[29] et le conseille sur les sujets liés à l'éducation[30]. Il apparaît dans les courriels piratés de son équipe de campagne dans l'entre-deux-tours[31]. Une fois Emmanuel Macron élu président, Bigorgne est cité par certains observateurs comme potentiel ministre[32], sans toutefois être nommé au gouvernement.
D'après le journal Libération, Laurent Bigorgne conseille le gouvernement francais[33].
Il dispose[Selon qui ?] d'un accès direct et permanent aux ministres[33].
Laurent Bigorgne participe à la réunion du groupe Bilderberg de 2015[34],[35]. En , il est nommé membre du Comité action publique 2022, installé par le Premier ministre Édouard Philippe pour concevoir le projet de réforme de l’État francais[36].
Après la pandémie de Covid-19, il estime que les Français doivent travailler davantage afin de relancer l'économie[37]. Il propose notamment que le gouvernement supprime une semaine de vacances et permette aux entreprises de déroger au temps de repos obligatoire[38],[37].
À la suite de « l'affaire Bigorgne » (voir ci-dessous), il démissionne en février 2022 de son poste à l'Institut Montaigne. Il est remplacé par Marie-Pierre de Bailliencourt à partir du 1er septembre 2022[39].
Le 25 février 2022, Laurent Bigorgne est interpellé par la police judiciaire et placé en garde à vue à la suite d'une plainte de Sophie Conrad, l'une de ses collaboratrices à l'Institut Montaigne et son ex-belle-sœur[40]. Celle-ci accuse Laurent Bigorgne de l'avoir droguée à son insu lors d'une soirée de travail le 22 février. Se sentant extrêmement mal, ressentant des vertiges, elle parvient à sortir de chez lui et prendre un taxi pour l'hôpital[41]. La plaignante a signalé que Laurent Bigorgne avait consommé de la cocaïne au cours de la réunion. Sophie Conrad a également affirmé qu'il avait pris l'habitude de lui envoyer régulièrement des messages à caractère sexuel.
Selon l'expertise toxicologique de l’hôpital, elle est testée positive à la MDMA, une drogue de synthèse de la famille des amphétamines appelée aussi ecstasy[42],[1],[43]. Cette drogue est souvent décrite comme la « drogue de l'amour »[44]. Durant la garde à vue, Laurent Bigorgne reconnaît les faits qui lui sont reprochés. Il conteste tout mobile sexuel dans son acte[45].
Sa démission de son poste de directeur est annoncée par l'Institut Montaigne le 27 février[46],[47].
Peu de témoins ont été entendus. Le mobile sexuel a été écarté par le Parquet de Paris sur la seule base des déclarations du prévenu[48]. La plaignante Sophie Conrad dénonce des pressions qui ont été exercées sur les enquêteurs[49]. Son avocat, Arié Alimi, porte plainte pour "obstruction à la manifestation de la vérité" et "faux en écriture publique", contre le directeur de la police judiciaire et la procureure de Paris, pour être intervenus personnellement pendant la garde à vue[50].
Le procès est renvoyé au 10 novembre 2022[50],[51] pour complément d'expertises. La plaignante indique que des faits similaires auraient été reconnus par Laurent Bigorgne[52].
Dans une interview publiée le 9 novembre 2022 dans Elle, la plaignante Sophie Conrad soutient que Laurent Bigorgne a été protégé par des proches du pouvoir, car, dit-elle, « la justice a minimisé ce que j'ai subi : à croire qu'une affaire de violence sexuelle ne devait pas éclabousser un proche d'Emmanuel Macron, à quelques mois de l'élection présidentielle ». En outre, le prévenu comparaît le 10 novembre 2022, uniquement pour « administration de substance nuisible » et non pas pour « tentative de viol »[53]. Le 10 novembre 2022, à l'issue d'un procès, qui souligne l'addiction à la cocaïne de Laurent Bigorgne, le procureur requiert contre lui 18 mois d’emprisonnement avec sursis probatoire[54].
Le 8 décembre 2022, il est condamné à douze mois d'emprisonnement avec sursis et 2 000 euros d'amende. Le tribunal correctionnel estime que Laurent Bigorgne avait administré cette drogue « afin de commettre à son égard un viol ou une agression sexuelle », requalifiant ainsi les faits. En mai 2023, Laurent Bigorgne se désiste de son appel et est définitivement condamné[55].