Laurent Mauvignier vient d'une famille ouvrière de cinq enfants installée à Descartes en Touraine[2]. Il est le frère du réalisateur Thierry Mauvignier. A l'âge de dix-sept ans il entre à l'Ecole des Beaux-Arts de Tours dont il sort diplômé en arts plastiques en 1991. Laurent Mauvignier publie son premier roman Loin d'eux en 1999 aux éditions de Minuit, qui restera sa principale maison d'édition durant toute sa carrière. Le roman reçoit le prix Fénéon en 2000[3]. Son deuxième roman publié l'année suivante Apprendre à finir est récompensé de plusieurs prix, le prix Wepler en 2000, et les prix du Livre Inter et prix du deuxième roman en 2001.
En 2006, il obtient le prix du roman Fnac pour son ouvrage Dans la foule, roman autour du drame du Heysel survenu en Belgique en 1985, qui selon Télérama« frappait par son style déferlant, ses phrases longues et noueuses, son art de l'apnée vorace[4]. »
Son roman Des hommes, publié en 2009, obtient plusieurs prix, dont le prix Virilo la même année, et le prix des libraires l'année suivante. Le roman se penche sur des souvenirs du narrateur de la guerre d'Algérie. Pour la critique de Télérama une « vérité la plus nauséeuse sur une époque honteuse se fait jour. L'atrocité dit son nom, l'opprobre, l'incrédulité, l'humiliation, la bestialité aussi[4]. » Selon la critique du journal L'Express, l'ouvrage est « un roman majeur de Laurent Mauvignier sur les blessures de la guerre »[5]. Il sera adapté au cinéma en 2020 par le réalisateur Lucas Belvaux aux côtés des acteurs Gérard Depardieu, Jean-Pierre Darroussin et Catherine Frot.
Comme Laurent Mauvignier l'explique durant un entretien en 2014[10], sa pratique de l'écriture commence très tôt avec un « livre déclencheur quand j'étais enfant, à l'hôpital, Un bon petit diable de la comtesse de Ségur, avec l'envie d'écrire la suite, de continuer, parce que j'étais immobilisé sur un lit. »
William Faulkner et Thomas Bernhard sont des auteurs qui le « fascinent » : « La littérature, elle est là… ces auteurs, on les lit presque entièrement. »
Il lit également beaucoup de théâtre : « Le théâtre fonctionne comme le cinéma. J'ai des moments de boulimie de théâtre… je ne comprends pas que ça ne se vende pas mieux que les romans. C'est souvent plus rapide, plus alerte, plus vivant », par exemple l'intégralité du théâtre de Victor Hugo, qu'il a lue l'été 2014 et qu'il a trouvée « géniale ».
2021 : Pascaline David, Les motifs de Laurent Mauvignier. Entretiens sur l'écriture avec Pascaline David, Namur, Diagonale, , 176 p. (ISBN9782930947044)
La pièce est écrite pour Angelin Preljocaj, chorégraphe et directeur du Pavillon noir à Aix-en-Provence. La pièce est créée par le Ballet Preljocaj au Festival d’Avignon, dans la cour d’honneur, le 17 juillet 2015[8].
2002 : à la suite de son court-métrage, Johanna Nizard porte ensuite le roman Loin d'eux (1999) à la scène, au Théâtre Nanterre-Amandiers[24].
2007 : Le Lien (2005), mise en scène Laurence de la Fuente, coproduction Pension de famille et Théâtre national Bordeaux Aquitaine, avec Françoise Lebrun
2012 et 2013 : Tout mon amour (2012), création du Collectif les Possédés dirigé par Rodolphe Dana, costumes Sara Bartesaghi Gallo, lumières Valérie Sigward, production Collectif les Possédés, Théâtre national de la Colline à Paris, Scène nationale d'Aubusson ; avec Simon Bakhouche (le grand-père), David Clavel (le père), Julien Chavrial (le fils). Théâtre Garonne, Toulouse, du 23 au 27 octobre 2012[25] - Théâtre national de la Colline à Paris, du 21 novembre au 21 décembre 2012[26] - Scène Watteau, Nogent-sur-Marne, mars 2013[27]
2015 : Ce que j'appelle oubli (2011), mise en scène et jouée par Nicolas Berthoux[28], coproduction Le Grand T théâtre de Loire-Atlantique, Nouveau Théâtre d’Angers, Centre dramatique national Pays de la Loire, et la compagnie Mêtis.
Catherine Henry, « Dedans / dehors : le monologue chez Mauvignier », dans Remue.net (disponible en ligne),
Jean Laurenti, « Laurent Mauvignier, l’écriture à hauteur d’homme », dans Le Matricule des anges, n° 77 (octobre), p. 15-24, 2006
Julie Crohas Commans, « « L’obscurité entre nous ». Menace et fécondité du silence chez Laurent Mauvignier », dans Temps Zéro (disponible en ligne), no 5, 2012
Nadine Added, Propos sur "Tout mon amour" de Laurent Mauvignier, Toulouse, En témoignage d'humanité, DL, 2012 (ISBN979-10-91819-03-9)
La Langue de Laurent Mauvignier : une langue qui court, sous la direction de Jacques Dürrenmatt et Cécile Narjoux, Dijon, Éd. universitaires de Dijon, 2012 (ISBN978-2-36441-019-0)
« L'Atelier de Laurent Mauvignier », dans Vincent Josse, L'Atelier, d'après son émission sur France Inter, coll. « Histoire de l'art », Flammarion, 2013, 250 p. (ISBN978-2081286009)
Alice Michaud-Lapointe, « Paradoxes du voir et de l’aveuglement dans Ceux d’à côté de Laurent Mauvignier », Études françaises, vol. 52, no 3, , p. 149-171 (lire en ligne)