Le Mythe du vingtième siècle | |
Édition de 1939. | |
Auteur | Alfred Rosenberg |
---|---|
Pays | Reich allemand |
Genre | Essai |
Version originale | |
Langue | allemand |
Titre | Der Mythus des 20. Jahrhunderts |
modifier |
Le Mythe du vingtième siècle (traduction de l'allemand Der Mythus des zwanzigsten Jahrhunderts) est un essai publié en 1930 par Alfred Rosenberg, l'un des principaux idéologues du parti nazi, et l'éditeur de la revue nazie Völkischer Beobachter. Le Mythe du vingtième siècle figure au premier rang des ouvrages qui « constituent avec Mein Kampf les assises idéologiques du national socialisme »[1].
Le Mythe du vingtième siècle (qui fait près de 600 pages) est publié pour la première fois en 1930. L'ouvrage est analysé en 1938 par Pierre Grosclaude[2] et traduit intégralement en français pour la première fois en 1986 par les Éditions Avalon. Une deuxième édition est publiée en 1999 par les Éditions Déterna.
Dès sa publication, l'ouvrage de Rosenberg est contesté.
Hitler, qui, six mois après en avoir reçu le manuscrit, ne l'a toujours pas lu en entier, émet de sévères réserves sur cet ouvrage, qu'il juge difficile à appréhender[3]. Sachant le peu de crédit du texte auprès de Hitler, Goebbels ne se prive pas de moquer l'ouvrage, le qualifiant de « rot idéologique », et raillant son auteur, l'affublant du titre de Reichsphilosophe[N 1],[4].
De plus, il a été publié à titre privé par son auteur, les thèses qui y sont développées allant globalement à l'encontre du programme officiel du NSDAP[3].
Par ailleurs, le livre est mis à l'Index librorum prohibitorum en . L'auteur dénonce une « Église juive » en y opposant une « Église aryenne », par un procédé intellectuel qui fut plus tard rapproché[Qui ?] du courant sectaire fondé vingt siècles plus tôt par l'hérésiarque Marcion de Sinope. En réplique à la mise à l'index de son livre par le Vatican, Rosenberg écrit « Aux obscurantistes de notre temps. Une réponse aux attaques contre Le Mythe du XXe siècle qui est, à son tour, mis à l'Index ».
Ces positions empêchent Rosenberg d'accéder à des postes importants à l'accession des nazis au pouvoir en 1933[5]. Néanmoins il sera nommé ministre des territoires occupés à l'Est le .
Si, avec le soutien des nazis, le livre se vend à plus d'un million d'exemplaires en 1944, de nombreux dirigeants nazis avaient déjà pris leur distance vis-à-vis des thèses de Rosenberg. Adolf Hitler n'aurait jamais lu le livre dans sa globalité[6].
Cependant, en dépit des nombreuses critiques dont l'ouvrage est l'objet, c'est néanmoins un succès d'édition, contribuant à la diffusion des thèses racistes nazies parmi les lycéens et les étudiants, les instituts de recherche étant tenus de disposer de l'ouvrage[7].
La contribution du livre du « mythe » à la propagande idéologique nazie a été soulignée comme suit dans le numéro de de la revue littéraire national-socialiste, Bucher Kunde[8] : « Au côté du livre du Führer, il a contribué dans une mesure unique à l’élévation et le développement spirituel et physique de ce peuple. Douze ans après la première publication du « Mythe », un million d'exemplaires du livre sont publiés et diffusés ».
Selon Viereck, « le mythe est celui du sang, qui sous le signe du svastika va déchaîner la révolution raciale à l'échelle du monde. C'est le réveil de l'âme de la race qui, après un long sommeil va prendre le dessus sur le chaos des races[9] ».
L'interprétation raciste de l'Histoire selon Rosenberg est centrée sur l'influence supposée négative de la « race juive », en opposition avec la « race aryenne ».
Comme dans l'ensemble de ses ouvrages, il défend des thèses proches de celles de Houston Stewart Chamberlain, défendant la thèse que la race nordique recouvre avant tout une conception du monde[10].
Selon Alfred Rosenberg, son auteur, le principal danger menaçant la race aryenne est constitué par la race, incarné par différentes figures au fil des siècles.
Ainsi, durant la période royale de l'histoire romaine, les Étrusques jouent ce rôle, Rosenberg les accusant de tous les maux, ceux-ci ayant été analysés par ce dernier comme l'antithèse de la Germanité[10], proposant une étude raciste de la société étrusque, évoquant le « collectivisme sexuel » qui y aurait été la norme[N 2],[11]. Toujours selon lui, les Étrusques seraient une population d'origine orientale, proche par bien des aspects des Juifs : une religion initiatique, un appétit sexuel débridé, des coupables de meurtres rituels[12].
Alfred Rosenberg défend le christianisme positif contre le catholicisme et le protestantisme :