Naissance | |
---|---|
Décès | |
Activité | |
Père | |
Fratrie |
Partenaire | |
---|---|
Personne liée |
Philippe Mélanchthon (épistolier) |
Lelio Francesco Maria Sozzini ou Lelio (en latin : Laelius Socinus[1] ; en français : Lelio Socin), né à Sienne le et mort à Zurich le , est un humaniste italien.
Lelio Sozzini est né à Sienne issu des Sozzo, une famille de banquiers et de notaires[2].
Lelio, qui a orthographié son nom de famille en Sozini est le sixième enfant du fils cadet de Mariano Socini le Jeune (1482 - 1556) et de son épouse Camilla Salvetti. Il a été formé comme un juriste à Bologne sous l'autorité de son père.
Sans être un étudiant brillant, il acquiert des connaissances aussi bien en hébreu qu'en arabe et en grec. Il donne ses premières conférences théologiques à Vicence en 1546. À cette période le point de vue de Sozzini est celui de la réforme évangélique ; il exhibe une union singulière de piété enthousiaste avec la subtile spéculation théologique. Il poursuit ses voyages religieux, au cours desquels tant la réputation de sa famille que sa propre personne lui assurent un bon accueil en Suisse, France, Angleterre et Pays-Bas.
En 1548, il retourne en Suisse avec des certificats élogieux. On le retrouve ensuite à Genève (1549 - 1550), à Bâle (avec Sebastian Münster) et à Zurich (logeant chez Konrad Pelikan). Il est ensuite présent à Wittenberg ( - ), d'abord comme invité de Philippe Mélanchthon, puis avec, Johann Forster, auquel il délivre des cours d'hébreu. De Wittenberg, il retourne à Zurich (fin 1551), après un séjour à Prague, Vienne et Cracovie.
Les événements politiques le ramènent en Italie en ; deux séjours à Sienne où la liberté de parole encore possible le mettent avec son neveu Fausto. Il se trouve à Padoue[3] à la date d'exécution de Michel Servet à Genève le . De là il retourne à Bâle (), à Genève (avril) et à Zurich (mai), où il prend demeure.
À Genève (), il fait des remarques imprudentes sur la doctrine, confirmées dans une lettre au pasteur italien Celso Martinengo (it). Bullinger, sur l'initiative de ses correspondants, dont Calvin, interroge Sozzini sur sa foi, et reçoit de lui une confession explicitement orthodoxe.
En 1556, il est en butte à des problèmes pécuniaires à la suite de la mort de son père qui le laisse sans le sou. Il bénéficie d'introductions influentes dont celle de Calvin auprès de la cour de Vienne (1558) et de Cracovie qui lui permettent d'obtenir le soutien du Maximilien II, duc régnant sur Florence concernant ses intérêts et ses domaines familiaux.
Bien reçu hors de l'Italie, Sozzini a été accueilli de manière très variable dans son propre pays. Le pouvoir en place surveillait sa famille : son frère Cornelio a été emprisonné à Rome ; ses frères Celso et Camillo et son neveu Fausto étaient reputati Luterani (« réputés luthériens ») ; et Camillo s'était enfui de Sienne.
En , Lelio Sozzini est de retour à Zürich, où il meurt le dans son logement dans la maison de Hans Wyss, un tisserand de soie.
Son neveu Fausto (1539-1604), lui aussi théologien, est averti de la mort de son oncle par Antonio Maria Besozzo à Lyon. À Zurich Fausto ne parvient à récupérer que peu de documents reliés, mais trouve en revanche beaucoup de notes. Il n'existe aucun portrait authentique de Lelio Sozzini.
Lelio Sozzini militait pour un christianisme raisonné et tolérant, caractérisé par la simplicité évangélique du culte et de la foi. Calvin et Melanchthon ont reçu Sozzini avec les bras ouverts. Lelio, impulsif et investigateur, était à la recherche de la terre spirituelle et des vérités religieuses. Bien que des soupçons et des divergences théologiques existaient, les rapports restaient amicaux. De tous les réformateurs, Henri Bullinger était celui avec lequel Sozzini était le plus proche. Les divergences théologiques de Sozzini concernaient la résurrection du corps, le prédestination, la terre de salut (sur ces points il a correspondu avec Calvin), la base doctrinale de l'évangile (ses questions à Bullinger), la nature du repentir (à Rudolph Gualther), les sacrements (à Johann Wolff).
Michel Servet orientera également sa pensée vers le problème de la trinité[réf. souhaitée].
Lelio Sozzini passe pour être l'un des fondateurs du mouvement intellectuel anti-trinitaire. Une postérité à ces idées existe dans les églises unitariennes.