Les Franges de la Flotte (en anglais The Fringes of the Fleet) est un recueil écrit par Rudyard Kipling en 1916. Ce recueil contient des nouvelles et des poèmes sur des sujets nautiques dès la Première Guerre mondiale. C'est aussi le titre d'un cycle de chants écrits en 1917 sur une musique d'Edward Elgar et des paroles tirés du recueil de Kipling.
En 1915, le Daily Telegraph commande à Kipling une série de six articles sur sa vision de la vie dans les aspects moins connus de la défense de la nation sur ses mers. Ces articles reçoivent le titre de The Fringes of the Fleet et ont trois sous-titres : The Auxiliaries (les auxiliaires), Submarines (sous-marins) et Patrols (patrouilles). Ils sont publiés entre le et le . Chacun des articles est précédé par un court poème qui n'a lui-même pas de titre. Très rapidement les articles et les poèmes sont réunis en recueil[1].
En Lord Charles Beresford (en) demande de composer des chants sur certains des poèmes de Kipling. Elgar en choisit quatre et les mets en musique pour voix d'homme. Elgar donne des titres différents à trois des poèmes :
L’œuvre est dédiée par le compositeur « …à mon ami l'Admiral Lord Beresford ». Les premières représentations, à la suggestion d'Elgar, ont lieu lors d'un spectacle de soutien à la guerre au London Coliseum le avec comme chanteurs les barytons Charles Mott (en) (à la suite de sa participation à The Starlight Express), Harry Barratt (en), Frederick Henry et Frederick Stewart. Le spectacle est joué pendant quatre semaines avec deux représentations par jour et est un succès. Dans la production, le rideau se lève sur une scène dans un port, à l'extérieur d'une auberge, avec les quatre chanteurs habillés en marins assis autour d'une table[3].
Le chant Inside the Bar, sur des paroles de Sir Gilbert Parker, est ajouté plus tard aux cycles et est chanté par les mêmes personnes dans le même lieu deux semaines plus tard.
Les chants sont un tel succès que plus tard la même année Elgar les dirige dans d'autres villes, Stoke (en), Manchester, Leicester et Chiswick, avec Charles Mott (qui a été appelé, il est tué en France en ) remplacé par George Parker.
Pour des raisons qu'Elgar ne comprend pas à ce moment-là, lorsqu'ils retournent au Coliseum à la fin de l'année, Kipling refuse que ces poèmes soient chantés. Kipling est bouleversé par le rapport indiquant que son fils John est porté disparu[4].