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Les Grands Économistes (en anglais : The Worldly Philosophers: The Lives, Times and Ideas of the Great Economic Thinkers) est un livre d'économie écrit par Robert Heilbroner et publié en . Il s'agit du deuxième livre le plus vendu du monde en économie, après le manuel Economics de Paul Samuelson.
Richard Heilbronner suit des études d'économie à la New School for Social Research. Il écrit Les Grands Économistes durant ses années de doctorat[1].
Le livre connaît beaucoup de rééditions. Après la publication initiale en 1953, le livre a été réédité en 1961, 1967, 1972, 1980, 1992 et 1999[2]. La dernière édition réalisée du vivant de l'auteur est publiée en 1999. Heilbroner écrit alors une postface où il porte un regard pessimiste sur le futur de la science économique[3]. Il y soutient qu'il n'y a plus de grands économistes dans le monde. Cela est dû, selon lui, à ce que les économistes contemporains ne sont que des techniciens et non des philosophes[4].
Il s'agit d'un des livres d'économie les plus vendus au monde[3]. Il a été traduit dans plus de vingt langues. Il est parfois utilisé comme ouvrage introductif à l'économie à l'université[5]. Les recettes réalisées par les ventes du livre permettent à Heilbronner de se consacrer à la recherche et à l'écriture[6].
Le livre connaît une grande postérité, aux États-Unis comme en Europe. Dans Les grandes représentations du monde et de l'économie à travers l'histoire, René Passet fait référence à l'ouvrage en ce qui concerne la description de certaines économistes faite par Heilbroner[7]. Jean Maugüé donne un cours sur l'économie marxiste à l'université en se basant sur ce livre[8]. Alain Trannoy et Étienne Wasmer l'utilisent également comme source[9]. Jean-Marie Albertini en fait un des principaux livres à l'attention du grand public pour découvrir l'économie plus en profondeur[10]. André Cabanis le considère comme un « classique »[11], et Jacques Mistral écrit dans La science de la richesse (2019) qu'il s'agit d'un « grand classique toujours réimprimé depuis sa première publication »[12].
Quoique très positivement reçu par la critique, l'ouvrage a fait l'objet de plusieurs attaques académiques. Dans son Histoire de la pensée économique (2020), Til Düppe regrette le caractère hagiographique de l'ouvrage, c'est-à-dire l'explication de la pensée économique par le biais de quelques grandes personnalités considérées comme des génies. S'il reconnaît qu'Heilbroner « le fait de façon accrocheuse », il soutient que « le génie n'est pas une catégorie qui permet [...] de comprendre pourquoi une idée a émergé à un moment précis de l'histoire et pas avant »[13].
Il a parfois été soutenu qu'Heilbroner utilisait un langage peu précis dans l'ouvrage, pouvant conduire à des mécompréhensions[14].