Les Salles fait partie du Forez et est située au nord-ouest du département de la Loire. C'est la commune la plus au nord de l'arrondissement de Montbrison.
Le territoire de la commune représente une superficie de 2 521 hectares et constitue la partie septentrionale de l'ancien canton de Noirétable.
Il est limitrophe de huit autres communes, dont deux dans le département voisin du Puy-de-Dôme[Carte 1] :
Le sous-sol est en grande partie granitique (type monzogranite) avec une zone calcaire du côté des Fialins et des Fours à chaux (tufs à éléments calcaires)[1].
Le relief est composé par :
une bordure montagneuse et forestière au nord-ouest qui constitue les premiers contreforts du massif des Bois Noirs ;
des collines en pentes douces dans la zone centrale (La Goutte - Le Bourg - Mérange) ;
des zones planes assez étendues au sud-est (Les Bataillouses, La Plagnette).
Le point culminant du territoire est situé au bois Saint-Thomas à 963 mètres d'altitude. Le point le plus bas est à 652 mètres, au Lac.
Les principaux cours d'eau sont le ruisseau de Royon, le ruisseau de La Goutte et le ruisseau de Bareille qui vont se regrouper pour former plus en aval le ruisseau des Salles.
La commune est parsemée de nombreux étangs : La Goutte, Royon, La Plagnete, Goutoule, Guirande, Saint-Claude, Relange, Rullion, les Traversières, etc.
De nombreuses tourbières sont situées sur la commune (les Roussis, la Plagnette, le Verdier…). Ces zones humides constituent la mémoire végétale de la commune. La matière organique (pollens, arbustes, plantes…) qui s'y trouve s'est accumulée sur plusieurs milliers d'années.
Les tourbières du Verdier et de la Plagnette, d'une superficie d'environ 3 000 m2 chacune, ont fait l'objet d'une étude complète par Hervé Cubizolle en 2004. Elles ont été datées de la fin de l'âge de bronze (1000 av. J.-C. pour le Verdier et 1500 av. J.-C. pour la Plagnette). Les archives végétales qu'elles renferment sont donc d'une valeur inestimable[2],[3].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 966 mm, avec 10,9 jours de précipitations en janvier et 7,9 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Saint-Just-en-Chevalet », sur la commune de Saint-Just-en-Chevalet à 8 km à vol d'oiseau[6], est de 9,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 884,6 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Au , Les Salles est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10].
Elle est située hors unité urbaine[11] et hors attraction des villes[12],[13].
L'autoroute A89 traverse le territoire de la commune selon une direction est-ouest. Elle passe à proximité du bourg. L'échangeur de la sortie 31 se trouve à l'entrée est du bourg.
La plus ancienne mention du nom de la commune date des environs de l'an 1000 dans le cartulaire de l'abbaye de SavignyEcclesia de Sales[14].
On retrouve dans une autre édition de ce même ouvrage une mention Ecclesia de Salis en 1225 et Sancti Petri di Salis en 1361[14].
Jusqu'à la Révolution, le village commune s'est appelé Saint-Pierre-des-Salles.
Les spécialistes de toponymie sont très partagés sur le sens du nom :
pour Albert Dauzat le nom viendrait du mot germanique saal : chambre ;
de même pour Pierre Louis Augereau, le nom provient du mot salle qui en ancien français désignait le siège d'une seigneurie, une maison noble ou un logis fortifié. Ce mot dérive du bas latin sala après emprunt au francique sal qui a donné en allemand saal : chambre, château.
Les autres explications sont plutôt fantaisistes :
d'autres font dériver le nom du latin saltus : lieu boisé ;
une autre hypothèse le rattache au nom du saule, et plus particulièrement de sa traduction germanique Salt ;
Charles Jacquet, historien local, émet quant à lui, l'hypothèse d'une origine liée au mot latin sala qui, en son temps, signifiait hôtellerie, taverne. Il fait allusion à un relais situé en bordure de la voie romaineLugdunum (Lyon) - Burdigala (Bordeaux) qui passait dans la commune et qui aurait été à l'origine du village. Cette explication est à rapprocher des deux premières et c'est la plus vraisemblable.
Il est à noter qu'en France, 28 communes portent le nom de Salles, toutes situées dans la moitié sud de la France[15].
Dans les années 1930, un instituteur, André Breasson, a trouvé plusieurs silex taillés sur la commune confirmant une occupation humaine relativement ancienne du territoire[16].
L'étude de la tourbière du Verdier (voir plus haut) a mis en évidence que son origine vers 1000 av. J.-C. est liée à des aménagements d'origine humaine. Cette étude confirme la présence fort ancienne d'habitants sur le territoire de la commune[2].
En 1181, Guy II, comte de Forez, fit bâtir sur le territoire de la paroisse des Salles une fortification en un lieu nommé Cervières. Cette construction avait pour but de protéger le comté de Guy II de Forez des velléités de ses puissants voisins d'Auvergne, de Couzan et d'Urfé lors de sa présence aux croisades. Plus tard, de nombreuses maisons s'étant construites autour de la garnison, le territoire de Cervières fut démembré de la paroisse des Salles[17].
En novembre 1567, une troupe de protestants, conduits par Poncenat, lieutenant du baron des Adrets et Verbelais est vaincue par les catholiques du marquis de La Chabre et les seigneurs de Terris et de La Valette dans la plaine des Bataillouses. Cette bataille coûta la vie à environ 300 soldats[18]. Le capitaine-châtelain de Cervières était Antoine Meaudre. Ce dernier convoquera le ban pour s'opposer aux protestants de Poncenat. Il est représenté sur la face de la croix des Meaudre qui sera érigée pour commémorer la victoire.
Les habitants de la commune sont appelés les Salards et les Salardes[20].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[22].
En 2021, la commune comptait 566 habitants[Note 1], en évolution de +10,12 % par rapport à 2015 (Loire : +1,27 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
L'église paroissiale Saint-Pierre des Salles date du XIIe siècle (l'une des plus anciennes de la région) ; à l'intérieur, la statue de sainte Anne et la Vierge en bois ciré datant de la fin XVIIIe ou du début XIXe siècle est classée monument historique[25].
La chapelle Saint-Roch, érigée dans les années 1630 à la suite d'un vœu fait par les habitants des Salles et de Cervières lors de l’épidémie de peste.
Les souterrains : Le Bourg (ex-presbytère), Chapt, Fauchemagne, Le Lac, Coavoux, La Cure, Mérange[26]...
Des fermes fortifiées : Relange, Rullion, le Verdier, le Lac...
Des châteaux : château de la Goutte, les Serrots, Chapt...
Des lieux légendaires : le tombeau de Mona, le rocher de la Mule.
Écartelé en sautoir : au 1er d'azur au casque d'argent taré de profil, aux 2e et 3e d'or au pic de mineur de sable, les deux pics affrontés, au 4e d'azur à trois dauphins d'argent ployés et appointés en lunel ; sur le tout d'or à la herse de sable cloutée d'or ; le tout enfermé dans une filière componée de gueules et d'or.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑M. L. Gruner, Description géologique et minéralogique du département de la Loire, Paris, Imprimerie Impériale, (lire en ligne).
↑ a et bHervé Cubizolle, Vincent Georges, Catherine Latour, Jacqueline Argant et Karen Serieyssol, « La turfigenèse à la fin du Subboréal et au Subatlantique dans les tourbières basses du Massif Central oriental granitique (France) : une manifestation de l'action humaine ? », Quaternaire, vol. 15, no 4, , p. 343-359 (DOI10.3406/quate.2004.1780, lire en ligne, consulté le ).
Étude de sept tourbières dans une partie du Massif central, entre les monts de la Madeleine, du Livradois et du Forez, dont celles de la Plagnette et du Verdier.
↑Hervé Cubizolle, Céline Sacca et Fabrice Grégoire, « Quand l'Homme crée des tourbières ou comment les tourbières d'origine anthropique changent la manière de percevoir les écosystèmes tourbeux », Géocarrefour, vol. 88, no 4 « Nouveaux regards sur les zones humides », , p. 257-272 (DOI10.4000/geocarrefour.9252, lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bDictionnaire topographique du département de la Loire, Publications de l'Université de Saint-Étienne, (ISBN2-86272-412-2, lire en ligne), colonne 926.