Naissance | |
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Décès | |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Ayşe Leyla Çeyrekgil |
Surnom |
La diva turca |
Nationalité | |
Formation |
Liceo Italiano (en) |
Activité |
Tessiture | |
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Genres artistiques | |
Distinctions |
Artiste national (en) Docteure honoris causa de l'université d'Istanbul |
Leyla Gencer née Ayşe Leyla Çeyrekgil, née le à Polonezköy (Constantinople) et morte le à Milan, est une soprano turque. C'est une des cantatrices marquantes de son époque, même si son aura a souffert du statut de légende vivante de sa rivale Maria Callas. Comme cette dernière, elle est remarquable par ses dons d'actrice et son engagement dramatique, son répertoire est plus large, son timbre remarquable, notamment son aigu pianissimo, et son caractère ombrageux[1].
Née à Istanbul d'une mère polonaise et catholique et d'un père turc et musulman, elle étudie avec la soprano Giannina Arangi-Lombardi à Ankara, où elle fait quelques apparitions en concert. En 1946 elle épouse le banquier Ibrahim Gencer. En 1950, elle vient en Italie pour des études complémentaires auprès du baryton Apollo Granforte (on dit qu'elle a aussi travaillé avec Elvira de Hidalgo, la professeure de Maria Callas, mais Gencer a toujours démenti[2]).
Après des débuts à l'opéra d'État d'Ankara dans Santuzza de Cavalleria Rusticana, en turc, en 1950, elle débute sur scène à Naples en 1953, également en Santuzza dans le même opéra. L'année suivante, elle débute au Teatro San Carlo en Madame Butterfly, théâtre où elle chantera régulièrement pendant plus de vingt ans et où elle connaîtra ses plus grands triomphes. Ayant été repérée par Tullio Serafin, elle débute à La Scala de Milan, dans le rôle de Mme Lidoine, lors de la création mondiale de Dialogues des carmélites, en 1957. À la Scala, jusqu'en 1983, elle incarne pas moins de 19 rôles différents. Elle chante alors le répertoire classique italien jusqu'aux rôles de soprano lirico-spinto (Lucia, Gilda, Leonora, Violetta, Maria, Amelia, Elisabetta, Aida, Gioconda, etc). Elle débute aux États-Unis en 1956 à San Francisco dans Francesca da Rimini.
L'année 1958 est un tournant dans sa carrière. Elle chante le rôle-titre d’Anna Bolena pour la Rai de Milan, et l'on découvre alors ses dons de belcantiste. Elle s'oriente désormais, sans pour autant abandonner le répertoire standard, vers les œuvres de Rossini-Donizetti-Bellini-Verdi, mais aussi de Mayr et Pacini. C'est ainsi qu'elle participe à de nombreuses reprises ou exhumations d'ouvrages tels, Elisabetta, regina d'inghilterra, Medea in Corinto, Roberto Devereux, Maria Stuarda, Belisario, Lucrezia Borgia, Caterina Cornaro, Norma, Beatrice di Tenda, La battaglia di Legnano, I due Foscari, Macbeth, etc. Elle chante également Gluck et Mozart, ainsi que des œuvres contemporaines comme Francesca da Rimini.
Outre Naples et Milan, Gencer chanta régulièrement à Venise, Florence, Parme, Vérone, etc. À l'étranger, elle se produisit à San Francisco, Buenos Aires (théâtre Colón, 1964 dans Norma), Vienne, Salzbourg, Londres, Glyndebourne. De longues négociations avec le Metropolitan Opera n'ont jamais abouti[2].
Elle quitte la scène en 1985 (dans La prova di un Opera seria, de Gnecco, à la Fenice de Venise), mais continue de se produire en concert jusqu'en 1992. Elle se tourne alors vers l'enseignement (classes de maître), et devient membre de jury dans plusieurs compétitions de chant internationales. À la demande de Riccardo Muti, elle supervise l'Académie de la Scala pour les jeunes artistes à la fin des années 1990.
Ignorée des grandes maisons de disques, Gencer n'a fait que peu d'enregistrement commercial, mais plus d'une centaine d'enregistrements « live » sont sortis depuis une trentaine d'années, dont environ 45 en CD, ce qui lui a valu le surnom de « la fiancée des pirates ».